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« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
 
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 Opération "Atlas"avril 1957 avec Bigeard

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junker
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junker



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MessageSujet: Opération "Atlas"avril 1957 avec Bigeard   Opération "Atlas"avril 1957 avec Bigeard EmptySam 8 Oct 2011 - 18:50


''Opération Atlas du 28 au 31 mars 1957''


27mars 1957:.J'ai un début de bronchite, le toubib me donne des antibiotiques, le Général Massu est passé dans les cantonnements, avec le Colonel Bigeard et toute une pléiade d'officiers, tout est propre dans le pourtour de notre base de Sidi-Ferruch. Comme je suis devenu coiffeur, je coupe les cheveux d'une dizaine de gars, cela n'ai pas dure étant donné que la coupe et à ras du crâne, certains veulent un semblant de chevelure, mais pas le temps de fignoler, c'est la coupe ou rien .

J'en suis à ma 19ème opération, au sein du 4ème Peloton, commandé par le Lieutenant
Michel., en un an d'Afrique du Nord, j'ai dé jas pas mal de kilomètres dans les jambes et les pieds sont rodés à dure épreuves. Malgréla dénomination d'Escadron de Jeeps Armées, le Colonel Bigeard à décrété que l'EJA fera comme tout le monde: il marchera à pied . J'ai l'habitude d'entendre ce genre de discours. Nous avons une arrivée de'' jeunes'', pour faire le complément des effectifs, qui en un an à sacrément diminué, de jeunes commandos renforces les places disponibles.
J'en ai un à la pièce FM, que je commande maintenant à temps plein, puis deux autres à la voltige, on va voir leurs capacités, à assimiler les kilomètres de djebel de jour comme de nuit et par tout les temps sur les pistes traitresses, capable de casser le para le plus costaud d'apparence, chez nous c'est le mental qui fait la sélection, petit ou grand, gros ou maigre, noir ou blanc, avec du bla-bla ou taciturne, c'est dans l'endurance et la souffrance que l'on s'aperçoit qui est qui !. L'annonce d'un départ en ''opé'' pour demain matin, me laisse calme, je souri de la fébrilité des jeunes qui s'activent sur leurs sacs à dos, en les contrôlons plusieurs fois, et nous regardant en douce d'un regard interrogateur.

28 mars 1957:.Tout les sacs sont prêt depuis la veille , et le couché c'est effectué assez tôt. Il est quatre-heures quand le réveil se fait, comme un seul homme la chambrée habillée et chaussée soit de bottes, soit de pataugeas comme moi, ce rue sur les lavabos pour un brin de toilette, un coup de brosse sur les dents, le rasage obligatoire, ici chez Bigeard, pas de barbus, ni de moustachus, les cheveux à un centimètre, la casquette vissée sur la tête pour être sur de ne pas faire l'oublie irréparable, de partir sans celle-ci. Le départ à cinq heures nous donne le temps de boire le café qui nous attend aux cuisines, et préparé depuis trois heures par nos cuistots, bien braves, ils voudraient faire partie de la randonnée, mais il en ai ainsi, certains demanderons de faire partie de la '' bandera '', et seront mutés en compagnie de combat pour leur plus grande joie.
Parti de notre nouvelle base arrière de Sidi-Ferruch à cinq heures, le convoi de camions GMC de la compagnie de transport, démarre : direction Blida ville de la Mitidja au pied de l'atlas. L'Escadron se retrouve dans une ferme, ou nous allons en faire une base avancée pour nos futures expéditions dans les massifs de l'Atlas Blidéen. Nous allons faire une série d'opérations, dont la première portera le nom de '' Atlas 1 ''. Quinze jours d'opérations, va nous tenir en haleine, et dans des conditions épouvantables. Cela ne va pas être de la '' tarte '' pour ceux qui ne connaissent pas la cadence '' Bruno ''.




Je suis Chef de Pièce FM et tireur, donc , je connais mon arme sur le bout des doigts; suivi de Derk, Tabourin un gars d'indo, Groisil mon '' Titi '' parisien, et le jeune Binder un gars de l'Est, Mulhouse, avec un accent fortement prononcée Alsacien, pas grand (1m64) trapu, un peu réservé, un montagnard né.
Je sort d'une bronchite et je suis toujours sous l'effet des antibiotiques . Le Chef nous a dit:. '' Peinard les gars, c'est une marche pour donner de l'allant aux jeunes ''. Cette opération est faite pour retrouver la trace de bandes de fellaghas, sévissant dans ce secteur de 600 kilomètres carrés, couvert de djebel avec des sommets dépassant 1800 mètres, recouvert de neige, dont les talwegs sont très boisés.




29 mars : En fait de petite marche peinarde, nous avons attaqués le djebel à la base, de quatre-heures, jusqu'à midi, huit heures de '' crapahut '', jusqu'au sommet le plus haut; de la neige à partir de 700 mètres nous sommes à 1300 mètres la neige épaisse de 10 à 15 centimètres recouvre la piste qui passe à proximité d'une station d'hiver, par endroit des épaisseur de plus d'un mètre, mais quesce-que je fais dans cette ''Galère ''.Tout le monde souffle, ahanes, grogne, çà flanche mais çà marche, sauf pour Derck qui a molli à moitié du sommet, obligé de prendre son sac TAP et de partager la charge supplémentaire, il a un début de bronchite, et ses poumons sifflent comme une vieille locomotive.
Enfin tous le monde arrive, tant bien que mal, les Chefs de groupe râlent, les Chefs de sections '' gueulent '' « .coller!! coller !! trop d'espaces », c'est beau de dire çà; une colonne de plusieurs centaines de paras sur une piste, c'est normal que cela fasse accordéon, il faut presque courir en montant pour rattraper les écarts provoqués.
A la halte de midi tous s'écroulent comme un château de cartes; 25 kilomètres de marche fait en montagne, l'allure a était phénoménal, les corps fument comme dans une mêlée de rugby, les visages décomposés par l'effort de sept heures de montée, notre objectif un sommet de 1600 mètres d'altitude, cela donne à réfléchir pour la suite …!
Nous faisons deux heures d'arrêt pour manger un casse croûte. Quatorze heures, rebelote dans l'autre sens à descendre vers la vallée, la descente est aussi dur ; car freiner les pieds sans arrêt, l'effort inverse fait travailler les muscles qui n'étaient pas sollicités à la montée, les jambes , les mollets, les cuisses sont mis à rude épreuve, au départ on croit être soulagé, mais au fur et à mesure des heures, les jambes trembles par les acoups répétés, un gars qui n'a pu se freiner me double en me bousculant, accroche deux ou trois gars en catastrophe, pour finir en contre-bas de la pente dans un rouler-bouler désespéré, les gars bousculés, déséquilibrés, grondent leurs colères, et marmonnent des jurons; bientôt la neige disparaît et c'est la boue qui la remplace, on sort du froid et des nuages , j'aperçois au loin Blida, cela donne du baume au cœur, mais je n'ai pas vu l'ombre d'un fellagha;
A 19h30, on est en bas dans la vallée, le jeune Binder a tenue le choc , c'est un bon élément, Pas de volonté pour certains, qu'il a fallut pousser, tirer, j'ai même donné un coup de gnôle a un gars de mon groupe, cette alcool provient de nos boites de rations. Je les gardent en cas de panne comme celle-là.




On retrouve les GMC, et comme des loques, les paras crevés de fatigue montent dans les bahuts. J'en ai bavé car ma bronchite est à peine finie, mais dans l'ensemble cela s'est bien passée, nous retrouvons nos lits précaires, et mon équipe se jette sur les plumards avec un ouf! .

30 mars 1957:. La matinée passe en décrassage, car je suis sale comme un bouc!. Changer de tenue et de sous vêtements, il est dé jas midi, un bon repas chaud fait par nos cuisiniers efface tout ce que nous avons endurés, la récupération est rapide. Revue d'armes et de munitions, pour un nouveau départ à 17 heures, je crois d'après mon Chef Dalmasso, que les renseignements sont bons. Mon équipe est prête, Derck c'est fait soigner par antibiotique il va mieux, mais il fait la gueule car je lui est fait remarquer que l'on s'est coltiner son sac tout le temps de notre randonnée d'hier. l'équipe change ,c'est Fleurat un grand type de la région parisienne qui prend sa place comme pourvoyeur FM. Unité de feu 1200 cartouches, les rations, le pain, la veste molletonnée, la paire de pataugeas dans la musette, on grimpe dans les GMC qui sont fidèles au rendez-vous., direction les Gorges de la Chiffa, vers Médéa et Mouzaïa.
En file indienne, tout le régiment s'infiltre par la piste, menée par nos pisteurs en direction de la montagne qui se profile à travers une succession de contre-fort très pentus; de 19 heures à 6 heures du lendemain, une nuit de marche, les épaules font mal, cassées par le FM que je porte trois-quart sur le sac ou bien je le descends sur le côté pour changer de position.

Trempé de sueur, le FM à laissé des marques sur les épaules, j'ai mis un élastique sur la boite chargeur de façon à la maintenir en cas de décrochage par un choc ou dans une manipulation. Enfin ont arrivent sur une aire balisée pour les hélicos, qui sont dé jas là pour nous transportés, ce sont des '' Bananes '', hélicoptères à double rotor pouvant charger jusqu'à 12 combattants.

Je monte avec l'équipe et l'infirmier Sergent Dubouille, ( ancien de l'épopée à '' Bruno '', en Indochine ), dans la première '' Banane '', le bruit des rotors nous empêchent de parler, et l'appareil décolle lourdement , nous sommes tout de suite en altitude étant donné la hauteur de la zone d'héliportage; nous allons boucler la souricière tendue aux rebelles, qui n'ont pas réalisés encore le traquenard dans laquelle ils se sont fourvoyés. 20 kilomètres plus loin nous débarquons sur une plateforme naturel, je dégage de la '' Banane '' à toute allure suivie de l'équipe, pour prendre position en protection et sécuriser l'héliportage face un talweg profond avec des parois presque à la verticales, et des passages dont les rochers se sont effondres.
Avec cette cavalcade, nous n'avons pu faire notre provision d'eau, il est onze heures, les bidons sont vides, par petits groupes, les gars vont faire le plein d'eau dans un oued coulant à 100 mètres de nous, ils font le plein des bidons des copains, restant en surveillance, les ordres donnés par le Lieutenant Lefevre, arrive avec sa section, et nous dirige vers l'endroit de l'oued pour bifurquer sur un point donné par '' Bruno 4 '' (Capitaine Le Boudec ). Le Lt. Lefevre, un grand gaillard avec un œil un peu de travers, se trompe de piste: et nous voilà à marcher comme des commando !, en se payant des kilomètres en surplus. Enfin à 19 heures, nous sommes sur le point fixé par '' Bruno 4 '' des kilomètres plein les jambes pour se retrouver avec la CA du Capitaine Chabanne dit: ''le Chat Tigre ''. Là, nous recevons nos rations pour deux jours, faisons nos emplacement de combat pour passer la nuit avec la CA.






31 mars :.Debout à 3 heures, les bidons sont pleins, le départ est donné avec consignes '' silence complet, pas de cigarette, rester vigilant '', je marche en tête de compagnie avec la voltige sur le côté, la piste est devenue plus large, plutôt un chemin forestier; les copains sont légèrement en avant de moi avançant sur les bas côtés, nous faisons le bouclage de la vallée très encaissée avec une végétation dense, cela fait quatre heures que je marche; quand soudain la voltige se fait tirer dessus, une fusillade s'ensuit, le sergent qui s'est lancé en avant, me crie, '' ils sont là !!, vite le FM!, feu à volonté !!!''. J'ai 30 mètres à faire en forcing, pour me jeter à terre, ouvrir la béquille du FM, le temps de viser et de faire feu; 3 secondes, les fells sont là à 50 mètres de moi dans un découvert de 80 mètres pour atteindre un petit bois en face en dénivelé. Je les ais dans ma ligne de mire, ils galopent comme des dingues, mais j'ai dé jas vidé une boite chargeur que la deuxième est dans le FM, une seconde trente, et la deuxième boite crache la mort !!.
Ils essaient de passer en force, déjas, les premiers fells arrivés aux arbres, nous tirent dessus à 80 mètres, une vingtaine de rebelles défilent devant mon viseur, je vide boite sur boite de chargeur en un temps record, mon second est expert en la matière, la rapidité d'exécution prime avant tout, ils ont repérés le FM, et nous tirent dessus; les balles sifflent, c'est comme au tir, je ne sent plus ma fatigue, la montée d'adrénaline fait disparaître les durs moments; plus d'émotion, les gestes deviennent instinctifs, dès qu'une boite est vide, d'un coup de main, je fais sauter la boite chargeur, mon second adé jass engagé l'autre boite, une seconde, j'arme et je rafale au plus juste; à grande cadence les douilles éjectent.

Je vois plusieurs rebelles culbuter juste avant la protection du bois; 8 boites chargeur de 20 cartouches de 7,5 sont vidées, car à 25 cartouches, le ressort est trop comprimé et enraye la cartouche à la sortie, mes tirs sont précis.

Un autre FM est venu à la rescousse, ainsi que la section, sa matraque dur les fells ne sont pas encore à l'abri, les Chefs gueule partout des ordres brefs, mon FM est en position la plus favorable, je m'enivre de l'odeur de la poudre, c'est de la frénésie, la souffrance des marches harassantes à disparu, j'ai tout oublié, je ne suis plus fatigué, l'éxitation est a son paroxysme, quel stimulation, si le Sergent ne me dit pas '' Halte au feu ''!! j'aurai continué à tirer. L'attention est tel que plus rien ne compte, j'aurais reçu une balle sans mon apercevoir.

Et pendant que la voltige va aux résultats, j'écoute l'appel de nos gars, il y a trois fells morts deux blessés et des traces de sang qui prouve que d'autres sont également blessés, les autres sections prennent le relais au pas de charge, pour nous c'est la décontraction. Ces rebelles qui avaient pu sortir de l'étreinte de l'encerclement, ont étaient surpris de nous trouver sur leur trajectoire.

Le Sergent me félicite pour ma vitesse d'exécution, lui aussi et content de pouvoir enfin entrer dans l'action avec sa carabine US, tout le monde a vidé quelques cartouches; Le bruit de l'accrochage avec la résonance faisait penser à une bataille avec une Katiba. Que d'histoire à raconter aux copains en rentrant; et peut-être une citation. La première compagnie à également accrochée samedi soir, malheureusement un mort est a déploré. Fin de l'opération.
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