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| RWANDA:L’étrange revirement de la justice française | |
| | Auteur | Message |
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tante ju Pro !
| Sujet: RWANDA:L’étrange revirement de la justice française Mar 17 Jan 2012 - 10:52 | |
| L’étrange revirement de la justice française
Au moment où Kigali et Paris relancent leur coopération, l’enquête française sur la mort de l’ex-président rwandais a pris un tour nouveau avec la publication du rapport du juge Trévidic. Le quotidien Le Pays se demande ce que cache ce revirement.
16.01.2012 | Le Pays
Nicolas Sarkozy en visite au Mémorial du génocide rwandais à Kigali (Rwanda), en février 2010.
© AFP
Nicolas Sarkozy en visite au Mémorial du génocide rwandais à Kigali (Rwanda), en février 2010. L’image du caméléon est sans doute celle qui colle à merveille à l’enquête entamée par la justice française depuis 1998 sur l’assassinat, le 6 avril 1994, de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana. Six ans après la clôture de l’enquête du premier juge, les résultats d’une deuxième enquête viennent remettre en cause les conclusions de la première investigation.
Un énième rebondissement qui fait penser à la lenteur et aux innombrables changements de couleurs de ce lézard arboricole doué d’homochromie. En plus des chefs d’Etat rwandais et burundais, des membres d’équipage français occupaient l’appareil abattu. Des ayants droit de ces derniers avaient donc porté l’affaire devant la justice de leur pays.
Les conclusions des investigations de Jean-Louis Bruguière, premier juge français chargé du dossier, posaient l’hypothèse d’un bombardement du Falcon 50 présidentiel par des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) infiltrés sur la colline de Massaka, qui surplombe l’aéroport de Kigali. Le magistrat avait alors émis, en 2006, des mandats d’arrêt contre sept proches du président rwandais Paul Kagame, chef militaire du FPR à l’époque. Un acte qui n’avait pas manqué de créer un clash diplomatique entre la France et le Rwanda.
Les dignitaires du régime de Kigali avaient même mis en place, en son temps, une commission nationale d’enquête qui visait à inculper des personnalités de l’Hexagone pour appui apporté aux génocidaires rwandais. Il a fallu attendre trois ans pour voir s’estomper le brouillard qui pesait sur les relations franco-rwandaises.
Ce fut à la faveur d’une visite du président Nicolas Sarkozy à son homologue rwandais. Mission au cours de laquelle le locataire de l’Elysée, dans le souci de décrisper davantage l’atmosphère, avait reconnu, quoique tardivement, des erreurs commises par son pays dans son soutien au régime d’Habyarimana, accusé d’être le principal auteur du génocide. En 2008, le juge Bruguière, qualifié d’imposteur par le président Kagame, avait été dessaisi de l’affaire, confiée au juge antiterroriste Marc Trévidic.
Dix-huit ans après le triste événement et quatorze ans après l’ouverture de l’enquête, un deuxième rapport, produit à l’issue de vingt mois d’investigation, prend presque le contre-pied du précédent. La thèse qui accablait le camp Kagame est, en effet, battue en brèche par les résultats de cette deuxième investigation révélés le 10 janvier dernier. Les travaux des experts en balistique, acoustique, accidents aériens et des géomètres dont le juge s’est entouré, ont débouché sur la piste de la colline de Kanombé, dans un camp militaire tenu par les extrémistes hutus (au pouvoir à l’époque). Comme il fallait s’y attendre, cette dernière thèse a été vivement approuvée par Kigali, qui compte demander diligemment un non-lieu pour ses caciques inculpés.
Les autorités françaises et rwandaises seraient-elles en passe de réussir leur deal de l’année avec la nouvelle orientation de l’affaire Habyarimana ? Celles-ci ont peut-être trouvé un compromis pour tourner la sombre page de leurs relations tumultueuses. Mais il n’en demeure pas moins que, par ce virage à 190 degrés, la justice française opère un revirement spectaculaire qui ne manque pas d’intriguer. A y voir de plus près, le rapport judiciaire de Trévidic dégage un relent d’opération politique.
Certes, pour s’être rendue sur les lieux du crime afin de mener son enquête, l’équipe de ce dernier peut bénéficier de plus de préjugés favorables que celle de son prédécesseur, qui n’a pas investigué sur le terrain. Ajouté à ce facteur, le désaveu du premier juge par un de ses principaux témoins qui l’a accusé d’avoir déformé son témoignage : il était évident qu’il fallait revoir les choses pour affiner la démarche. Mais pourquoi, en cas de changement de stratégie d’investigation, ne pas conserver le même magistrat dont le rapport a quand même été considéré par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) comme utile à l’appréciation du contexte du génocide de 1994 ?
La connaissance qu’il avait déjà de l’affaire aurait donné plus de chances au dossier d’avancer plus vite et de limiter ainsi les risques de disparition ou de dégradation des preuves. Le choix de changer de juge quelque temps avant la normalisation des relations entre les deux pays laisse penser à un arrangement dont le couronnement pourrait être, dans les jours à venir, un rapprochement entre les deux gouvernements.
source:courrier international | |
| | | Pérignon Expert
| Sujet: Re: RWANDA:L’étrange revirement de la justice française Mar 17 Jan 2012 - 16:17 | |
| - Citation :
...Dix-huit ans après le triste événement et quatorze ans après l’ouverture de l’enquête, un deuxième rapport, produit à l’issue de vingt mois d’investigation, prend presque le contre-pied du précédent. La thèse qui accablait le camp Kagame est, en effet, battue en brèche par les résultats de cette deuxième investigation révélés le 10 janvier dernier. Les travaux des experts en balistique, acoustique, accidents aériens et des géomètres dont le juge s’est entouré, ont débouché sur la piste de la colline de Kanombé, dans un camp militaire tenu par les extrémistes hutus (au pouvoir à l’époque). Comme il fallait s’y attendre, cette dernière thèse a été vivement approuvée par Kigali, qui compte demander diligemment un non-lieu pour ses caciques inculpés....
A lire : - Citation :
- L'assassinat du président Habyarimana : entre certitudes, interrogations et « enfumage »
par Bernard LUGAN - « L'Afrique réelle » 11/01/2012
Ce ne sont pas leurs conclusions que les juges Trévidic et Poux communiquèrent aux parties (défense, parquet et parties civiles) le mardi 10 janvier 2012,.....mais simplement le rapport des experts techniques (balistique, acoustique etc.,) mandatés pour les éclairer sur la question de savoir d'où furent tirés les missiles qui, le 6 avril 1994, abattirent en vol l'avion du président Habyarimana.
Ce document qui sera soumis à contre-expertise ne constitue qu'un élément du volumineux dossier concernant l'assassinat du chef de l'Etat rwandais. Simple étape dans la procédure, il ne permet aucune extrapolation car il ne dit pas qui a, ou qui n'a pas, abattu l'avion présidentiel. Enfin, dans l'état actuel de la procédure et du dossier, cette pièce ne rend en rien obsolète l'ordonnance rendue par le juge Bruguière en 2006. La suite ici : http://www.asafrance.fr/actualites/1491--libre-opinion-rwanda-.html | |
| | | PTS Pro !
| Sujet: Re: RWANDA:L’étrange revirement de la justice française Mar 17 Jan 2012 - 16:22 | |
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