SCHOENDOERFFER Pierre

L'éditorial.
Surgi des ténèbres
François d'Orcival le jeudi, 22/03/2012
Valeurs Actuelles


Dans le chœur de Saint-Louis des Invalides, une violoniste de la musique de l’armée de terre interprète le Concerto de l’adieu écrit par Georges Delerue pour Pierre Schoendoerffer et son film Diên Biên Phù. Sa famille, ses amis, le gouvernement, les chefs des armées retiennent leur émotion en cet ultime hommage au cinéaste des servitudes et grandeurs militaires.

À la même heure, à Toulouse, d’autres familles, effondrées, sous le choc, en larmes ; des fourgons noirs viennent d’emporter les corps de deux petits garçons et de leur père, et celui d’une petite fille, tous juifs, tous assassinés à la porte de leur école. On était le 19 mars 2012, jour de tragédie. Cinquante ans après un autre 19 mars, jour funeste.

En exergue de son roman le Crabe-Tambour, Pierre Schoendoerffer cite ces lignes de Joseph Conrad : « Bien entendu, vous pouvez être trop sot pour risquer de vous dévoyer, trop borné pour soupçonner même que vous êtes assailli par les puissances des ténèbres. » Le criminel de Toulouse et de Montauban a surgi de l’anonymat des ténèbres pour tuer au grand jour. Il a tiré à bout portant sur quatre parachutistes puis sur quatre enfants et un jeune rabbin. Il a tout calculé. Il n’a laissé aucune place au hasard. Tueur de sang-froid. Cruauté atroce.
[...]


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Lien permettant d'accéder au reportage sur les obsèques de Pierre Schoendoerffer sur le site de l'ECPAD
(voir la Galerie Photo 41 clichés) :

http://www.ecpad.fr/ceremonie-des-obseques-de-pierre-schoendoerffer-2

RIP à ce grand Monsieur

Citation :

"Un roi au-dessus des nuages "

J’ai découvert qui était Schoendoerffer dès mon entrée dans les parachutistes, au début des années 1970. Jeunes bérets rouges, nous rêvions de combats et de gloire et, à défaut de partir, nous apaisions notre soif dans les livres écrits par nos anciens, ceux qui, après l’Indochine, sortaient de l’Algérie avec l’âme blessée. Dans ces livres, il y avait Schoen et sa caméra. On avait vu aussi quelques films d’époque sur Diên Biên Phù, ce Walhalla des paras et de la Légion. On trouvait presque insensé mais héroïque de monter à l’ennemi sans armes, rien que pour imprimer l’Histoire sur de la pellicule. Nous avions un grand respect pour lui, il avait aussi de la « gueule », comme on dit chez nous. Puis un jour, dans une salle obscure, on est allé en Indochine avec la 317e section. On en a parlé entre nous longtemps encore et chacun voulait se retrouver dans un personnage, n’importe lequel. Ils nous semblaient tous magnifiques. Plus tard, bien plus tard, après d’autres films, d’autres livres, Schoen était largement entré dans notre mémoire collective de militaires. Il était devenu l’Ancien, le « vieux » comme dans « le Crabe-Tambour », en quête de son histoire qui était aussi la nôtre. N’étions-nous pas la relève de nos aînés, les paras de Diên Biên Phù, dont nous voulions être dignes ? L’histoire douloureuse de cette poignée de collines qu’il a voulu filmer à nouveau en 1992. Ce désir lointain et secret qu’il réalisait enfin. Pour exorciser peut-être, chasser ses démons, mais plus sûrement nous montrer qu’il ne faut pas oublier, jamais oublier car l’Histoire peut revenir. Aujourd’hui Schoen est parti mais pas loin, il est « là-haut, un roi au-dessus des nuages ».

Jacques Antoine, adjudant-chef, officier traditions du 8e RPIMa (Castres).

http://www.valeursactuelles.com/histoire/actualit%C3%A9s/schoendoerffer-paroles-de-soldats20120322.html

Merci Pérignon pour cette citation et aussi pour le lien sur les obsèques de Pierre Schoendoerffer aux Invalides.

Paix à son âme maintenant

J'ai trouvé le reportage de la cérémonie

cliquer ici pour voir la vidéo

Hommage à Pierre Schoendoerffer
Jacques Perrin témoigne: Il a été jusqu'au bout de son engagement
"317e section"

Jacques Perrin

Le cinéma était un accessoire pour arriver à une vérité, la vérité de l'Homme.
Ce que je veux faire, ce n'est pas un film avec des acteurs, je veux faire un document et vous allez me servir, comme si vous étiez de vrais personnages, je vais faire un documentaire sur vous. C'est une démarche cinématographique et c'est aussi une démarche philosophique.
Quels sont ces hommes? C'est des hommes, c'est des soldats, mais ce sont des hommes et donc quel est l'engagement intérieur?
Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'est-ce qui fait qu'il y a quelque chose qui vous dépasse et vous aide à marcher?
Dès le lendemain de notre arrivée...levée des couleurs...on va jouer au petit soldat pensions-nous...le deuxième jour on ne s'amusait plus...le troisième jour encore moins...
On est rentré dans la réalité de la fiction, ce n'était plus que de la réalité.
Ce n'était pas un reflet d'état d'âme, c'était plein d'estime pour ceux qui sont tombés, c'est un témoignage sur ses camarades dont certains sont tombés, un engagement de jeunesse, une mission..
Une parole et quelqu'un qui la respecte.
Quelqu'un qui donne une parole et la respecte tout le temps.
Qu'est-ce que ta as fait de ton talent?
Son talent, il n'a jamais voulu le trahir, il toujours voulu être conforme à ce qu'il aurait pu devenir.

Pierre Schoendoerffer en tournage

regardez la vidéo ICI

Pierre Schoendoerffer
j'ai retenu ceci:
"Ce que je veux faire, ce n'est pas un film avec des acteurs, je veux faire un document et vous allez me servir, comme si vous étiez de vrais personnages, je vais faire un documentaire sur vous. C'est une démarche cinématographique et c'est aussi une démarche philosophique.
Quels sont ces hommes? C'est des hommes, c'est des soldats, mais ce sont des hommes et donc quel est l'engagement intérieur?
Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'est-ce qui fait qu'il y a quelque chose qui vous dépasse et vous aide à marcher? "

Merci Jacques Perrin

Revue de presse
les personnalités disparues en mars 2012
A voir, à lire: Le cinéma d'hier et d'aujourd'hui

Affiche Cinéma :

Pierre Schoendoerffer aura laissé au cinéma français une filmographie courte mais marquante et atypique. On lui saura gré d’avoir donné de beaux rôles, principaux ou secondaires, à des acteurs de caractère de la trempe de Bruno Cremer (1929-2010), Jacques Dufilho (1914-2005) ou Charles Denner (1926-1995), dans une période à partir de laquelle on a plutôt privilégié le culte de l’auteur ou de la star au détriment de la mise en valeur de comédiens de composition.

Les cinéphiles que vous êtes, savent que dans tous ses films, Hitchcock faisait une courte apparition.

Avez vous vu le film de Frédéric, fils du regretté Pierre Schoendoerffer, Agents Secrets, dans lequel son frère Ludovic tient un rôle de nageur de combat ?

Dans le milieu du film, on peut voir Pierre quelques secondes accoudé à un bar en train de siroter une boisson fraiche !

L'auriez-vous remarqué ?

Ce n'est pas une blague du 1er avril.

Des pensées aéronautiques pour lui qui est à droite de Saint Michel.

Des salutations à vous chers paras.

Arcimboldo

Citation :

Avez vous vu le film de Frédéric, fils du regretté Pierre Schoendoerffer, Agents Secrets, dans lequel son frère Ludovic tient un rôle de nageur de combat ?

Je ne vois pas, nom du film Arcimboldo, merci.

Le nom du film ?

je le cite : Agents Secrets ! ! !



@ + +

Je l'ai vu.

Alerte Google sur Pierre Schoendoerffer "Crabe tambour"

J'attire l'attention de mes camarades sur cet entretien avec Jacques Perrin sur Pierre Schoendoerffer

ParaGuépard a écrit:

Hommage à Pierre Schoendoerffer
Jacques Perrin témoigne: Il a été jusqu'au bout de son engagement
"317e section"

Le cinéma était un accessoire pour arriver à une vérité, la vérité de l'Homme.
Ce que je veux faire, ce n'est pas un film avec des acteurs, je veux faire un document et vous allez me servir, comme si vous étiez de vrais personnages, je vais faire un documentaire sur vous. C'est une démarche cinématographique et c'est aussi une démarche philosophique.
Quels sont ces hommes? C'est des hommes, c'est des soldats, mais ce sont des hommes et donc quel est l'engagement intérieur?
Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'est-ce qui fait qu'il y a quelque chose qui vous dépasse et vous aide à marcher?
Dès le lendemain de notre arrivée...levée des couleurs...on va jouer au petit soldat pensions-nous...le deuxième jour on ne s'amusait plus...le troisième jour encore moins...
On est rentré dans la réalité de la fiction, ce n'était plus que de la réalité.
Ce n'était pas un reflet d'état d'âme, c'était plein d'estime pour ceux qui sont tombés, c'est un témoignage sur ses camarades dont certains sont tombés, un engagement de jeunesse, une mission..
Une parole et quelqu'un qui la respecte.
Quelqu'un qui donne une parole et la respecte tout le temps.
Qu'est-ce que ta as fait de ton talent?
Son talent, il n'a jamais voulu le trahir, il toujours voulu être conforme à ce qu'il aurait pu devenir.

Pierre Schoendoerffer en tournage

regardez la vidéo ICI

Trouvé cette belle photo dans mes recherches

Hommage à Pierre Schoendoerffer

Lucien Piers - Pierre Schoendoerffer - Claude Millet - cérémonie Etoile de l'Arc de triomphe commémoration Dien Bien PHU

Bravo Lucien, bravo Claude, un rare privilège d'avoir encadré feu notre camarde Pierre Schoendoerffer.

Je m'aperçois que tout le monde se met au travail et participe à ce bel hommage de notre camarade Pierre Schoendoerffer.
N'oubliez pas notre projet...je n'en dis pas plus

Là j'ai trouvé un interview de Pierre Schoendoerffer, la voix du journaliste est "inaudible", par contre notre ami Pierre a une voix forte, claire qui transpire la franchise.

Hommage à Pierre Schoendoerffer

Claude Rich nous parle de Pierre Schoenderffer:"En tant que réalisateur, il a reparlé des militaires en les faisant mieux comprendre aux gens qui avaient trop tendance à avoir une mauvaise interprétation. Il les a expliqué, il les a fait comprendre, il les a fait aimé"


Voir la vidéo ICI

Pierre Schoendoerffer est vraiment impressionnant

Merci Monsieur Schoendoerffer pour tout ce que vous avez réalisé.

Revue de presse
Avril à la Cinémathèque de Nice - Hommage à Pierre Schoendoerffer, Rétrospective

Actualité
Avril à la Cinémathèque de Nice - Hommage à Pierre Schoendoerffer

La Cinémathèque de la Ville de Nice rend hommage à Pierre Schoendoerffer disparu il y a quelques semaines, en programmant plusieurs de ses films et documentaires.

Pierre Schoendoerffer fut marin, écrivain, journaliste, réalisateur et documentariste. Féru de cinéma, il s’engage au service cinématographique des armées et part en Indochine. A 24 ans, il est fait prisonnier à Diên Biên Phu. De retour en France, il réalise en 1958 son premier film La Passe du Diable d’après Joseph Kessel, un de ses écrivains favoris. En 1965, La 317e Section, film de fiction quasi documentaire sur la Guerre d'Indochine, obtient le prix du scénario à Cannes et reste un des meilleurs témoignages sur la Guerre d’Indochine.

« Schoendoerffer fait partie du club très fermé des Français oscarisés. En 1965, son documentaire La Section Anderson est couronné par Hollywood. En 1978, Le Crabe Tambour décroche trois césars. Plus ou moins directement, Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now et Oliver Stone dans Platoon feront référence à leur cousin français, dont ils reconnaissent la maestria ». Jérôme Béglé - Le POINT

23 mars 2012
Schoendoerffer, en mission pour l'image
Opération "Claude"

Revue de presse Pierre Schoendoerffer
J'ai beaucoup aimé cette présentation

Je vous rapporte ci-dessous photo et commentaires trouvé sur le net:

Dessins 21 – Pierre Schoendoerffer

par Bilou le 13. avr, 2012 dans Dessins

Petit hommage à Pierre Schoendoerffer disparu le mois dernier. Romancier, scénariste, réalisateur, une majorité de son oeuvre tourne autour de la guerre d’Indochine qu’il vécu en temps qu’acteur et témoin. Son arme : une caméra.

BILOU s'amuse vu ICI

026 - TonkinA partir d’une photo prise au Tonkin en 1953 (Source : ECPAD)


Engagé au service cinématographique de l’armée “pour voir du pays”, il suivra pendant des années le corps expéditionnaire français jusqu’à Dien Bien Phu, où il réussira à se faire parachuter, sans aucune expérience et sans espoir de retour.

Fait prisonnier le 7 mai 1954, comme près de 11000 autres combattants, il sera l’un des rares à revenir. En quatre mois, près de 75% de ces hommes ne survivront pas à la fameuse “clémence de Hô Chi Minh”.

Quelques références :

- La 317ème section (1965 ; livre et film), prix du scénario à Cannes.

- La section Anderson (1967 ; documentaire), un Oscar (entre autres).

- L’Adieu au Roi (1969 ; livre), prix Interallié.

- Le Crabe-tambour (1976 ; livre et film), grand prix du roman de l’Académie Française et 3 Césars)

- Diên Biên Phu (1989 ; film).

Au fil de mes navs, je vous fais partager cet article bien ficelé.
UN HEROÏSME MACHINAL

Dans « La 317èm section », Jacques Perrin prête sa silhouette gracile au sous-lieutenant Torres, Bruno Crémer sa placidité granitique à l’adjudant Willsdorf. Pierre Shoendoerffer filme au plus près ces deux héros égarés dans les lacis d’une guerre d’Indochine crépusculaire. Il n’y a plus d’espoir, plus de repli possible. On ne se bat plus que pour quelques heures de sommeil, une cigarette supplémentaire, le transport inutile d’un blessé.

L’ennemi reste invisible. On se contente d’avancer en tâtonnant, à la manière de Fabrice Del Dongo dans la « Chartreuse de Parme », qui sur le champ de bataille de Waterloo, ne perçoit que des fragments, jamais le plan d’ensemble. La mort se rapproche avec une banalité tragique. Une balle perdue abrège enfin la marche forcée du jeune sous-lieutenant. L’adjudant Willsdorf s’agenouille auprès de lui, et lui offre une dernière cigarette. S’ils ont lutté ensemble durant des semaines, leurs adieux sont sommaires. Leur amitié se résume à un court échange. La 317èm section anémiée doit fuir encore, et prendre froidement congé de son chef. L’art du réalisateur est dans cette séparation déceptive, quasi clinique par son réalisme, et qui se soustrait à l’émotion factice d’une scène hollywoodienne.
[...]
Quand, ils se présentent enfin, il est trop tard. D’une rêverie glorieuse, on ne peut attendre qu’un mirage…C’est un film métaphysique qui s’interroge autant sur le sens de la vie que celui des engagements passés. Il clôt le tryptique « culte » de Pierre Schoendoerffer. Ce cinéaste solitaire malgré lui laisse une trace indélébile. Son cinéma est celui d’un héroïsme « machinal ». Il a réhabilité le « guerrier » en le délestant de sa panoplie du film de genre. On ne se bat pas pour tuer, pour une médaille, pour un sentiment de gloire patriotique. On se bat parce qu’il le faut, parce que c’est ainsi, depuis la nuit des temps. Et tout conflit psychologique, toute contradiction morale, s’efface dans l’urgence de trouver un bivouac avant la nuit…

Rubempré - L’AF 2837

Lire la totalité de cet excellent article ICI