Né en Pologne, ancien aumônier du 3ème RPIMA, du 8ème RPIMa, actuellement de la Brigade Parachutiste. Pendant la guerre du golfe il était aumônier du 1er Spahis
Je n’ai pas l’habitude de parler de moi dans une homélie. Aujourd’hui, je ferai une exception. Arrivé en France à l’âge de 27 ans, je ne parlais pas un mot français. J’ai donc appris cette belle langue et, par un concours de circonstances providentiel, je me suis rapidement intégré dans ce pays. Je suis, comme on dit, la première génération d’immigré, celle qui a souvent du mal à se reconnaître, à trouver sa place, à s’identifier. Celle qui dans la plupart des cas se révolte, tout en profitant du système. Non seulement je me suis intégré et assimilé, mais je me suis laissé séduire par le charme et la grandeur de la France. J’aime ce pays.
Mon statut d’aumônier militaire m’a permis, à maintes reprises, de le dire et aussi, en toute humilité, de le prouver. C’est pour cela qu’aujourd’hui je prie le Seigneur de nous donner le courage, à nous tous et à chacun de nous, de prendre conscience de ce qui se passe en France. Je prie le Seigneur de nous donner la force de faire le nécessaire pour sauver la France. Je prie le Seigneur de nous donner la foi, car il n’y a que dans la foi que notre service et notre sacrifice pour la France prennent tout leur sens.
Nous nous rassemblons depuis longtemps sous le signe et la bannière de saint Michel. Le combattant par excellence, l’archange nous guide dans nos tourmentes et nos bagarres, pour que nous puissions efficacement combattre les puissances du mal. Et celles-ci, vous les savez bien, sont de plus en plus à l’œuvre aujourd’hui dans notre pays.
Des fous qui ne comprennent rien, des inconscients ou des ravis de la crèche, des naïfs et des candides qui poursuivent leur chemin de félicité imperturbables, des enfants de chœur : tous ceux-là ne sont pas méchants, mais ils ne nous aident en rien.
Mais les autres ? Des libres penseurs qui sont nuisibles par vocation, quelles que soient leur idéologie, origine ou appartenance. Les médias qui se croient toujours à la page du moment qu’ils poursuivent leur action d’intoxication. Et enfin tout le reste : cette masse informe, ou plutôt uniforme, sublime dans sa tiédeur et admirable dans sa bêtise, qui abandonne petit à petit tout ce qui donnait à la France sa noblesse : Dieu, la foi, l’Eglise, la famille, le travail, la justice, la vraie justice, celle qui s’ajuste à la volonté de Dieu.
Noyé dans la magouille internationale, ayant le fric, le taux d’intérêts et le rendement à tout prix pour dieux, l’amour remplacé par le profit, les convictions par le politiquement correct, les sentiments par des réseaux d’influence et l’espérance par un orgueil démesuré, sans foi ni Dieu, le monde se croit très fort, voire invincible.
Et même à notre petit niveau : petit confort, petits mensonges, petites jalousies, petite tranquillité, petites trahisons, petites magouilles et grosses conneries. Voilà nos armes, voilà notre bouclier : « on n’aura pas mis longtemps à quitter le chemin ». Mais le pire, le pire est que nous vivons aujourd’hui un véritable « déclin du courage ».
Je vais être vulgaire : tout fout le camp aujourd’hui. Et puisque la nature ne supporte pas le vide… On nous tiendra un discours comme dans l’Ancien Testament : « Puisque vous n’avez pas été fidèles, puisque vous avez adoré les idoles, puisque vous avez versé dans les abominations, puisque vous avez rejeté le bien pour cultiver le mal, je vais vous exterminer… » Ou peut-être un autre, moins violent, celui de l’Apocalypse : « Puisque vous n’êtes ni chauds ni froids mais tièdes, je vais vous vomir… »
Ouvrez les yeux, réveillez-vous, convertissez-vous ! Que l’archange Michel, dont le nom signifie « Qui est comme Dieu », vous montre le chemin et qu’il vous mène au combat contre l’intégrisme tapi à vos portes, contre l’exclusion et le mépris de l’autre, contre le fanatisme, contre toute sorte de puissance démoniaque. « Il y eut un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon. »
Dans son livre « Aimer l’Armée », le général BENTEGEAT cite la fameuse boutade de Victor Hugo : « Il y a des hommes qui sont nés pour servir leur pays, d’autres sont nés pour servir à table ». Vous, vous êtes nés pour servir la France. Restez donc fidèles à votre vocation.
Père Richard KALKA
Burlats, le 8 septembre 2012