L’audition de général Jean-Pierre Bosser, le patron de la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), par la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale aura été riche en information.
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La DPSD, qui emploie 1.100 personnes, a plusieurs missions. Outre la contre-ingérence, la protection du secret défense, la sécurité économique ou encore la surveillance du commerce des armes, elle s’occupe également de recueillir des renseignements afin de protéger les forces engagées en opérations.
Au cours de son audition devant les députés, le général Bosser a mis en garde contre les dangers que peuvent représenter les réseaux sociaux et, plus généralement, l’usage d’Internet, pour la sécurité des militaires appelés à servir sur un théâtre d’opérations extérieur.
“Aujourd’hui, tout citoyen réclame, à juste titre, un contrôle très poussé des fichiers étatiques mais n’hésite pas à mettre, en toute confiance, des informations d’ordre privé et professionnel sur des réseaux tels que Facebook ou Copains d’avant.
Les mêmes personnes, qui exigent une extrême rigueur sur les moyens intrusifs dont on pourrait disposer, confient à tout le monde leur vie, leur famille, leurs enfants, leurs voisins sur Facebook”, a-t-il constaté.
Seulement, a-t-il poursuivi, “en face de nous, il y a des gens puissants et organisés”, lesquels sont susceptibles d’obtenir des informations pouvant les intéresser.
Cependant, il n’y a pas que sur les réseaux sociaux où il y a un risque potentiel : les sites Internet régimentaires peuvent également être visés.
“C’est ainsi que des sites de régiments engagés en Afghanistan, comme le 1er RCP à Pamiers, ont fait l’objet d’attaques en 2010.
Ces sites, destinés à informer les familles, ont été infiltrés à des fins subversives et pour faire des repérages sur certaines familles”, a révélé le général Bosser.
“Informer nos cadres, et surtout nos jeunes, de la dangerosité de ces réseaux est vraiment un de nos soucis majeurs”, a-t-il poursuivi.
Quoi qu’il en soit, l’actualité du moment concerne bien évidemment l’opération Serval au Mali, où la DPSD a déployé un détachement pour “pour conseiller le commandant de la force sur la partie protection et sécurité de ses installations et de ses personnels.” Mais c’est en amont que l’attention doit être portée.
En effet, l’on apprend, grâce à une question posée par le député Nicolas Dhuicq, qu’un soldat français a été arrêté avant de partir au Mali au motif qu’il avait dissimulé des explosifs dans son sac.
Ces derniers ont été découverts par les gendarmes, lesquels avaient été sollicités par le chef de corps du régiment pour une simple recherche de cannabis.
Selon le général Bosser, ce soldat “va faire l’objet d’une procédure judiciaire ; il passera donc entre les mains de la DCRI ou de la gendarmerie. En aucun cas, il ne restera en l’état.”
Aucune autre précision n’a été donnée au sujet de cette affaire.
“Voilà un cas type dans lequel le commandement, dit de contact, a un rôle majeur à jouer. Lorsque, dans une section, un garçon commence à avoir un comportement bizarre, qui mieux que le commandement de contact peut le détecter et, si nécessaire, demander un appui ? Avec les moyens dont nous disposons, nous pouvons l’aider”, a toutefois expliqué le patron de la DPSD.