Il y a cinquante ans, était exécuté un officier français qui avait organisé un attentat contre le général de Gaulle car il avait abandonné l'Algérie française. Il n'y eut ni mort ni blessé dans cette embuscade du Petit-Clamart. Pourtant, Jean Bastien-Thiry ne fut pas grâcié
et fut le dernier fusillé de la dernière exécution politique de France.
La République sait se défendre Hommage au Colonel Jean BASTIEN-THIRY Communiqué de presse d'Alexandre SIMONNOT
Je tiens à rendre un hommage tout particulier au Colonel Jean BASTIEN-THIRY, héros et martyr de la Patrie, fusillé il y a 50 ans, le 11 Mars 1963.
Jean BASTIEN-THIRY était Lorrain, Polytechnicien,Hommage au Colonel Jean BASTIEN-THIRY Lieutenant-colonel dans l’Armée de l’air et l’inventeur de deux missiles antichars, les SS-10 et SS-11. Il avait 36 ans et laissait une veuve et trois petites orphelines.
Organisateur de l’opération du Petit-Clamart, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY aura tout sacrifié, sa famille et sa vie, pour que vive la France. Il nous a laissé, en versant son sang, un message, un exemple à méditer, à admirer et à suivre.
Alors que les tireurs du Petit-Clamart seront graciés par De Gaulle, celui-ci refusera d’accorder sa grâce à BASTIEN-THIRY. De Gaulle n’aimait pas les héros, n’en ayant jamais été un lui-même.
Jean BASTIEN-THIRY est l’exemple parfait du dévouement, du courage, de l’abnégation, du don de soi et du sacrifice de sa vie envers la Patrie. Il est l’honneur de l’Armée Française.
Homme de Foi, grand Catholique, il mourra comme un saint, marchant vers le peloton d’exécution son chapelet à la main, après avoir entendu la Messe. Refusant d’avoir les yeux bandés, il regardera la mort droit dans les yeux avant de pouvoir contempler ensuite la Vie Eternelle.
Assassiné sur ordre de celui qui aura trahi l’Algérie Française et livré des dizaines de milliers de Harkis et Pieds-noirs aux tortures les plus innommables des bouchers fellouzes du FLN, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY demeure un Français modèle, un héroïque soldat dont le nom restera pour toujours inscrit sur le Martyrologe de la Nation.
Que Jean BASTIEN-THIRY repose en paix, aux côtés de tous les Morts pour la France, dans le Paradis des Héros, des Martyrs et des Soldats.
Le dernier des fusillésDans sa cellule, on vient réveiller le colonel Bastien-Thiry. Il dort profondément. Dès qu’il a ouvert les yeux, il a compris. Ses premières paroles sont pour ses amis : Quel est leur sort ? On le rassure : ils ont été graciés. Alors il s’habille posément, revêt par-dessus ses vêtements civils une capote bleue de l’armée de l’air, sans galons. Il ne dit rien. Déjà, il se détache du monde.
Le condamné entend alors la messe, reçoit la communion. Ceux qui assistèrent à ces derniers instants ont rapporté à quel point ils avaient été frappés par le rayonnement intérieur qui émanait alors de l’homme qui allait mourir.
Bastien-Thiry prend place dans un fourgon cellulaire. Pendant le trajet, il prie. Le convoi parvient au Fort d’Ivry. Le condamné marche vers le poteau en tenant toujours son chapelet entre ses doigts.
On l’attache, on veut lui bander les yeux. Il refuse, comme l’avaient fait avant lui Piegts. Dovecar, Degueldre.A 6 h 46, la salve retentit, puis le coup qu’on appelle « de grâce » , Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est mort. On emporte son corps à Thiais. On l’enfouit dans le carré des suppliciés, à la sauvette, comme ces voleurs pendus jadis à Montfaucon que l’on entassait dans les fosses communes. Autour de cette tombe sans croix, quelques gendarmes, garde dérisoire.
Poème rédigé par Jean de Brem
En mémoire du Colonel Bastien-Thiry.
Outre que chaque mot de ce superbe texte est d'une actualité encore plus poignante qu'en 1963, il faut savoir que Bastien-Thiry et Jean de Brem étaient de grands amis du Crabe-Tambour.
Fort d'Ivry à la Fraîche Tu n'étais pas un baroudeur, mon Colonel
Tu n'étais pas une figure légendaire
Ni un brillant stratège de la guérilla
Ni un seigneur du djebel.
Tu n'étais pas un fasciste
Ni un chouan pétri de traditions
Ni un automate sorti des camps viets
Ni un officier perdu d'orgueil.
Tu n'étais pas un para
Tu n'avais pas l'amour des combats impossibles
Ni le culte du Désespoir
Ni la vanité des soldats d'élite.
Tu n'étais pas un révolutionnaire
Tu ne voulais la place de personne
Tu n'étais pas amer
La haine ne couvait pas dans ton cour
Ni le dégoût dans ton regard
Ni l'insulte dans ta bouche.
Non.
Tu n'étais qu'un homme paisible
Calme, honnête, responsable
Un chrétien réfléchi et pur
Un officier consciencieux
Un jeune savant, technicien appliqué
Qui menait la vie de tout le monde
Entre sa femme et ses filles.
Mais un jour.
Un jour a cessé la paix civile.
Car l'Orgueil est entré dans la Cité
Pour étrangler la Patrie au nom de la Patrie
Pour lacérer les drapeaux au son des fanfares
Pour décapiter l'armée qui était la Force de la Nation
Pour épurer la Fonction qui était l'Élite de la Nation
Pour soudoyer l'Église qui était la Conscience de la Nation
Pour tromper les masses qui étaient la Nation même
Pour appeler chaque défaite un triomphe
Chaque crime un miracle
Chaque lâcheté un fait d'armes
Pour appeler la comédie Droiture
L'Impuissance, Fermeté
L'Abandon, Succès
La Haine, Modération
L'Indifférence, Lucidité
Et les Plébiscites, Référendums.
Toi, on t'avait appris
Qu'une parole ne se reprend pas
Que la France est une et indivisible
Que la loi est la même pour tous
Que la télévision est à tout le monde
Et bien d'autres choses encore.
Tu as vu tous les grands
Tu as vu tous les responsables
Tu as vu tous les dignitaires
Protester mollement, d'abord
Et puis se taire bien vite
Dès qu'ils ont senti le bâton.
Et tu n'as pas compris qu'ils étaient lâches
Car tu ne t'étais jamais parjuré
Car tu n'avais jamais hésité et menti
Ta vie était droite comme l'horizon des mers
Et tu regardais le soleil en face.
Les généraux pouvaient empêcher la France de mourir
Et aussi les fonctionnaires
Et aussi les évêques
Et aussi les professeurs
Les députés
Les magistrats
Et aussi les grands bourgeois
Les financiers
Les journalistes
Mais ils ont préféré la servitude
Ils ont vendu leur liberté trente talents
Ils ont acheté trente talents le droit
De survivre à leur Patrie
Pour continuer à ramper comme des vers
À grouiller comme des cloportes dans les ruines
d'un monde en flammes.
Alors toi, mon Colonel
Un citoyen inconnu, un patriote inconnu
Tu as senti ton heure venue
Tu es devenu le glaive
Tu as frappé devant Dieu et les hommes.
On t'a traîné devant les juges
Pour une parodie de procès
Où des robots vêtus d'hermine
Petits fonctionnaires des abattoirs
Choisis sur mesure par le Prince
Au nom du peuple français
Ont ri de tes paroles
Bouché les oreilles à tes explications
Et t'ont condamné de leur voix mécanique
À quitter la comédie humaine.
Tu les gênais, toi qui ne jouais pas
Tu les salissais, toi qui étais pur
Et ta voix nette et claire
Témoignage de l'Histoire Eternelle
Il fallait l'étouffer pour qu'on cessât de voir
Les fronts rouges et les âmes sales
Des courtisans chamarrés
Affolés par ton audace d'homme libre.
Adieu, Brutus.
Tu es mort, un chapelet tressé dans tes doigts
Sans haine et sans colère comme un héros paisible
Il s'est trouvé des soldats pour t'abattre.
v Ils t'ont couché dans l'herbe du fort
Et ils ont basculé ton corps dans la fosse
Sous la pluie fine de l'aurore
Ils ont joué aux dés ta tunique bleue d'aviateur
Déchiré ton ruban rouge
Et dispersé tes galons d'argent et d'or au vent de l'Histoire.
Et ils ont cru, les déments
Que ta mémoire piétinée
Ton souvenir effacé par décret
Se tairait à jamais la voix d'un homme.
Alors que ta mort tranquille
Nous rendait un dernier service.
Regarde-nous mon Colonel
Du haut du paradis des croyants
Situé à l'ombre des épées :
Regarde-nous.
Tu as maintenant dix mille fidèles
Que ton martyre d'officier
A rendu à la lumière ;
Qui jurent devant Dieu
De faire éclater nos chaînes,
Et de révérer ton image.
Un jour au soleil d'été
Dans l'avenue qui portera ton nom
Des milliers d'hommes aux yeux fiers
Défileront d'un même pas
Guidés par des clairons de la postérité
Et d'un seul geste, au commandement,
Croiseront le regard de ton effigie
À jamais sanctifiée par les hommes.
Dors maintenant, mon Colonel,
Tu es entré dans la paix.
Mais qu'ici-bas sur la terre
La malédiction demeure.
Que ton sang retombe sur les têtes
Des Pilates et des Judas
Qui poursuivent leurs vies d'insectes
Au prix d'un forfait si grand.
Et que nos larmes brûlantes
De douleur et de colère
Fassent jaillir de la terre grasse d'Europe et d'Afrique
La race nouvelle d'Occident.
Merci pour tous, mon Colonel,
D'avoir vécu en Français
Et d'être mort en Officier.
Car le moment est venu
Où après un tel exemple
Tu vas nous obliger à vaincre.
Jean de BREM