La Zone euro en pleine croissance............de dettes

Jeudi 10 octobre 2013

La Zone euro en pleine croissance... de dettes Eberhardt Unger

Selon Eurostat, l'inflation reste stable dans la Zone euro. En septembre, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,1% sur un an. Pour 2013, c'est une augmentation de 1,4% qui est attendue. Les indicateurs avancés donnent aussi des signaux positifs. Après une croissance du PIB de +0,2% au troisième trimestre 2013, les nouvelles commandes en hausse justifient les espoirs d'une possible reprise pour le dernier trimestre.

Par contre, le problème de la dette publique en Europe continue d'alimenter les inquiétudes. Lors des élections en Autriche, les partis opposés à la monnaie unique ont remporté un tiers des voix. Après les élections en Allemagne, et une nouvelle coalition au pouvoir, les marchés se sont inquiétés de possibles augmentations d'impôts. En France, le niveau de déficit visé ne sera pas atteint ; le gouvernement pense, qu'en raison de la faiblesse de l'économie, il ne sera pas possible d'atteindre l'équilibre budgétaire avant 2017, et prévoit un déficit atteignant encore 1,2% du PIB dans quatre ans.

En France, le budget et la compétitivité sur la scène mondiale sont devenus des sujets brûlants. En Espagne, le gouvernement prévoit un ratio dette/PIB de 94,2% en 2013 et 100% en 2014. L'Italie s'enfonce de nouveau dans une crise gouvernementale ; le ratio dette/PIB continue d'augmenter.[/font] [/left]
Si la politique de réforme dans les pays de la Zone euro est, de nouveau, remise en question par les gouvernements, les marchés réagiront en mettant au pilori toute mesure de sauvetage dans la Zone euro. Les prévisions jusqu'en 2018 ne sont positives que pour l'Allemagne (voir graphe ci-dessus).

Les discussions aux Etats-Unis concernant le déficit budgétaire et l'augmentation du plafond légal de la dette (déjà grotesquement élevé) ont momentanément détourné l'attention que les marchés financiers portaient, jusqu'ici, au problème de la dette dans la Zone euro (1 euro = 1,36$).
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Mais ce problème "en forme d'impasse" reviendra inévitablement sur le devant de la scène selon Christoph Schmidt, chef du Comité des Sages de la Commission européenne. Schmidt met en garde contre une autosatisfaction croissante en Allemagne qui paralysera automatiquement toutes velléités de réformes. Cela renforce les observations formulées ci-dessus pour les autres pays.

Les débats en Europe ne tournent pas autour de la question des réformes mais plutôt de la question de savoir qui va payer. C'est la voie directe vers une responsabilité collective qui se traduira, in fine, par une mutualisation des dettes publiques nationales. Ne serait-ce pas comme une "responsabilité de clan" de tous les pays de la Zone euro pour la dette publique de chaque pays membre ? Dans plusieurs pays, la Constitution interdit une telle démarche. Mais les Constitutions peuvent aussi être changées.

Conclusion : Dans la Zone euro, tout comme aux Etats-Unis, les possibilités de la politique monétaire et budgétaire sont épuisées. La dette publique a atteint une taille qui, à long terme, la rend immaîtrisable (service de la dette). Une nouvelle escalade dans la crise de notre système financier ne peut pas être exclue en raison du manque de volonté de réformer.

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On dépense sans trop réfléchir, mais qui va payer ? une fois encore la question est posée...