CHEMIN DE MEMOIRE DES PARACHUTISTES
Bienvenue sur notre forum Chemin de Mémoire des Parachutistes...

Si vous êtes membre de notre fratrie, ce message s'affiche car vous avez certainement oublié de vous connecter.

Si vous avez oublié votre mot de passe, en bas de page accueil du forum, par l'icône "contact", adressez un message à l'administrateur qui trouvera pour vous une solution.

Ce message s'affiche également pour nos visiteurs qui tardent à s'inscrire...!

En attendant, bonne navigation à tous.....!
CHEMIN DE MEMOIRE DES PARACHUTISTES
Bienvenue sur notre forum Chemin de Mémoire des Parachutistes...

Si vous êtes membre de notre fratrie, ce message s'affiche car vous avez certainement oublié de vous connecter.

Si vous avez oublié votre mot de passe, en bas de page accueil du forum, par l'icône "contact", adressez un message à l'administrateur qui trouvera pour vous une solution.

Ce message s'affiche également pour nos visiteurs qui tardent à s'inscrire...!

En attendant, bonne navigation à tous.....!
CHEMIN DE MEMOIRE DES PARACHUTISTES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
 

 On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort

Aller en bas 
AuteurMessage
Michel
Expert
Expert
Michel



On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort Empty
MessageSujet: On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort   On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort EmptyDim 14 Sep 2008 - 9:49

"On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort"

Un entretien avec la sociologue Danièle Hervieu-Léger, à propos de la visite des familles de soldtats en Afghanistan

Dix-sept membres des familles de soldats français tués en Afghanisan, lors de l’embuscade du 18 août ou lors d’opérations précédentes, sont aujourd'hui à Kaboul, accompagnées par le ministre de la Défense Hervé Morin. Ce déplacement, très critiqué dans le milieu militaire, suscite de nombreuses interrogations. Danièle Hervieu-Léger, présidente de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), sociologue des religions, a été membre de la commission sur le Livre blanc de la Défense. Elle nous livre son analyse .

Comment réagissez-vous à ce déplacement très inhabituel ?
On peut comprendre le désir des familles de se faire une idée plus concrète de ce qui a pu se passer là-bas, de l’environnement dans lequel vivaient leurs enfants, des circonstances de leur mort. L'Etat, en organisant ce déplacement, soutient la demande légitime des parents de pouvoir inscrire cette mort dans la biographie de leurs enfants et de leurs familles, et donc de lui donner son sens privé. Mais la République entérine, dans le même mouvement, la privatisation de la mort de ses soldats au combat. La question est donc de savoir quelle place occupe cette privatisation dans le processus beaucoup plus large, qui touche notre société, d’effacement du sens de la mort au combat.

Notre pays ne sait donc plus comment parler des soldats qui meurent à la guerre?
Ce qui se passe autour de cet évènement dramatique, c’est bien une logique de privatisation. Pour une part, le traitement médiatique de l'évènement a contribué a une transformation de ces morts au combat en un fait divers dramatique. Un fait divers, c’est un fait privé rendu public par sa communication médiatique. Lorsque Paris Match a publié un dossier sur les soldats tombés dans l’embuscade [Une semaine avant le reportage avec les talibans, ndlr.] j'ai été frappée par le fait que la manière dont le sujet était traité n’aurait pas été substantiellement différente si ces dix jeunes gens avaient perdu la vie dans un accident d'autocar ! La spécificité de la mort au combat disparaissait complètement derrière une logique de fait divers - ce qui ne signifie absolument pas la minorisation du caractère tragique de l'évènement, mais situe celui-ci sur un autre plan. Mais ne tapons pas sur les médias : ils ne sont que la caisse d’amplification d'un phénomène plus profond.

Comment expliquer cette privatisation de la mort des soldats ?
Une mort au combat n’est pas une mort ordinaire, fût-elle dramatique. Elle ne peut se comprendre - elle ne prend son sens que si elle est inscrite dans un grand récit. Dans l'Antiquité, les morts au combat étaient des Héros, qui sortaient de l'humanité commune. En France, la mort au combat s'est longtemps inscrite dans le grand récit national dont Valmy est l'emblème: celui des citoyens qui donnent leur vie pour la nation. On peut avoir des sentiments très divers à l'égard de ce récit, mais le fait est qu'il a fonctionné durablement. Or on observe aujourd'hui, et particulièrement s'agissant de ces opérations militaires lointaines, une impuissance produire ce sens collectif . Quel récit collectif sommes nous capable de mettre en avant qui puisse donner un sens au sacrifice de ces jeunes ? Et l'absence d'un tel récit, qui va au-delà du sens subjectif que chacun d'eux pouvait donner à l'éventualité de mourir au combat et que chacun assumait en s'engageant dans l'armée, on dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort.

Le chef de l’Etat a pourtant invoqué la lutte contre le terrorisme ?
Oui, mais la référence à l'ennemi qu'on combat ne suffit pas. Il faut savoir quelles fins positives on poursuit en combattant. Dès lors qu'on s'engage dans la guerre, il faut un horizon utopique pour donner sens à la perte de la vie de ces jeunes gens de vingt ans. On tient bien un discours sur la liberté, mais il est tellement abstrait et tellement démenti par la réalité du monde et en particulier par l'enlisement d'autres guerres menées soit-disant au nom de la liberté qu’il ne parvient pas à prendre corps dans la conscience collective.

Dans les travaux du Livre blanc sur la défense, la question de la «résilience» a été beaucoup discutée. A cet égard, quel regard portez -vous sur l’attitude des autorités françaises dans la gestion des morts en Afghanistan ?
La résilience, c’est la capacité - individuelle ou collective - de résister et de rebondir dans une situation dramatique. Elle n’est pas, comme le disent certains, une culture de la peur, bien au contraire. Cette résilience est, là encore, directement indexée sur la capacité à produire un récit qui donne un sens à l'évènement. Elle implique la mobilisation de toutes sortes de ressources, mais elle a également partie liée avec le symbolique. Une question qui se pose est celle des gestes qui permettent de produire ce sens partagé de l'évènement, qui permette d'assumer ensemble la mort des soldats ? On touche là à la question du rituel. Le rituel permet de produire du sens collectif, parce que en inscrivant les individus (ici, les jeunes soldats et chaque citoyen ) dans une lignée commune, qui est bien plus que le simple agrégat des individus qui se rassemble pour le célébrer, et qui incorpore les vivants et les morts, il permet une affirmation de la continuité de notre destin commun. La République, qui repose sur l'idée d'un consentement renouvelé en permanence de l'adhésion de chaque individu à la communauté nationale, peine toujours à mettre en place des rites qui lui soient propres. Et elle a une pente spontanée à réendosser les rituels religieux (c'est à dire catholiques romains) qui sont à sa disposition culturelle. On l'a vu très clairement dans la cérémonie aux Invalides. Cette vacuité de la ritualité publique ouvre logiquement la voie à une compensation compassionnelle, qui est une logique de l’émotion et de l’individu. Celle-ci a sa place et elle est attendue dans notre société d'individus, mais elle ne suffit pas à produire du sens partagé, donc du lien social.

Source: Secret Défense
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort Empty
MessageSujet: Re: On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort   On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort EmptyDim 14 Sep 2008 - 11:25

michel (....) Source: Secret Défense !!??????

Excuses mon ignorance , mais que veut dire (
Source: Secret Défense )

galéjade où réalité !???

J'opte pour Galéjade !
:joker: aurais-je raison ?

cdt
Stora
Revenir en haut Aller en bas
Michel
Expert
Expert
Michel



On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort Empty
MessageSujet: Re: On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort   On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort EmptyDim 14 Sep 2008 - 12:16

Pas du tout Stora, le Blog Secret Défense est tout à fait sérieux. Il appartient à Libération, journal qu'on peut apprécier ou non. Comme dans toutes les sources, il faut se méfier de l'orientation qu'a voulu donner celle-ci pour ne pas entrer dans le Politicien.
Concernant cet interwiew, il retranscrit l'analyse de "Danièle Hervieu-Léger, présidente de l’Ecole
des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), sociologue des
religions, a été membre de la commission sur le Livre blanc de la
Défense".
Si je l'ai mise, c'est que je l'ai trouvée intéressante et qu'elle reflète un point de vue, c'est tout.

Le lien vers "Secret Défense" http://secretdefense.blogs.liberation.fr/

Il faut noter que ce blog est utilisé comme référence dans la plupart des Forums Militaire, je ne suis pas toujours d'accord avec ses analyses, mais c'est une excellente source d'infos.
Revenir en haut Aller en bas
 
On dépossède les jeunes soldats tombés du sens de leur mort
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les nouveaux engagés signent leur contrat - Six jeunes tarn-et-garonnais ont signé leur contrat d'engagement dans l'armée de terre au Pôle Emploi de Castelsarrasin
»  Ce jour-là, 3400 jeunes français et allemands ont marché, couru au-travers de ces tombes
» La liste des 54 soldats français tombés en Afghanistan.
» Afghanistan: Les quatre militaires français tués par un soldat afghan appartiennent au 93e RAM et au 2e REG
» Afghanistan - Hommage national aux soldats tués en Kapisa - cérémonie mardi 19 juillet 2011 10h30 aux Invalides

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
CHEMIN DE MEMOIRE DES PARACHUTISTES :: NOS GUERRES COMPTEMPORAINES et les OPEX :: OPEX 1962 à ce jour :: AFGHANISTAN - 2001 à ce jour-
Sauter vers: