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Castres. La 1re compagnie du Huit est revenue de Centrafrique hier
Publié le 20/02/2014 à 03:50, Mis à jour le 20/02/2014 à 07:44 |
5armée
Mission accomplie pour les gars de la 1re compagnie. Ils vont pouvoir rentrer dans leurs foyers. Leurs camarades de la 3e compagnie et de l'état-major devraient rejoindre Castres le 28./Photos DDM, Serge Boulbès.
Ils étaient partis début octobre dernier pour le Gabon. La situation s’étant très dégradée en Centrafrique, les «paras» de la 1re compagnie du 8e RPIMa avaient rejoint leurs camarades de la 3e compagnie et leur chef de corps le colonel Vincent Tassel qui s’y trouvaient depuis le 30 octobre. Le chef de corps de Castres, venait en effet d’y prendre le commandement du Groupement tactique interarmes (GTIA) Amarante de l’opération Sangaris en République Centrafricaine.
Quelque 150 soldats du «8», les «blancs», sont rentrés hier en fin après-midi après avoir fait une pause à N’Djamena au Tchad la veille. 150 parachutistes commandés par leur capitaine Sébastien Ageron.
Leur avion en provenance de l’Afrique s’étant posé à 15 h 50, les trois bus affrétés par la base de Défense de Toulouse ont fait leur entrée au quartier Fayolle peu après 18 h 30. Immédiatement, les paras ont sorti leurs musettes et leurs trois sacs chacun. Les Polynésiens du groupe portant leurs ukulélés dans les bras. Puis, les hommes, pour certains visiblement éprouvés, se sont rassemblés pour un petit débriefing suivi d’un pot. Enfin, chacun a pu rentrer dans ses foyers avant de revenir au régiment ce matin pour une dernière réunion. Ensuite, trois semaines de permission bien méritées !
Des parents impatients au quartier
Peu de monde hier devant la grille du quartier Fayolle. Les épouses et compagnes, prévenues du retour, devaient être informées comme d’habitude que leurs hommes avaient posé les pieds au quartier Fayolle… une fois seulement que cela serait fait. Prudence toute militaire. Et puis, il y fallait débarquer les matériels, serrer les pinces aux collègues, prendre un dernier pot… Quelques parents avaient fait le déplacement et piaffaient d’impatience devant la grille. Ceux-là venaient de loin. Alors, une demi-heure de plus ou de moins. «Je suis la maman du sergent Fontaine, nous dit Geneviève Bordes, venue de Toulouse. Ce furent 4 mois assez anxieux, alors forcément contente. Mais, ça s’est, je crois, relativement bien passé. Vous savez, il est au Huit depuis plusieurs années. J’ai l’habitude.»
«Je n’étais pas à Bangui, mais à Bossangoa, avec un État-major tactique, nous précise Benjamin, le fils, à sa sortie du régiment. Sur ce secteur, c’était tendu, mais nous avons eu la chance que ça n’explose jamais.»
«Je réside à Pau, indique de son côté Alberto Duarte. Je suis venu spécialement Voilà 10 ans que mon fils André est au «8»; il est caporal-chef. Il a déjà fait deux missions en Afghanistan. J’ai un autre fils au 17e de Montauban. Le stress paternel, je connais.»
«Content de revenir, mais nous avons perdu deux camarades, rappelle Damien, sacs au pied (N.D.L.R. : Antoine Le Quinio et Nicolas Vokaer). Le rythme était sévère. J’ai perdu un peu de poids. C’était éprouvant, mais vers la fin, ça s’était bien calmé.»
«Content du retour ; la mission ne s’est pas trop mal déroulée, ajoute Jérémy. Voilà 3 ans que je suis au «8», jour et nuit, puisque je vis au régiment. Je suis originaire de Bordeaux où se trouve mon amie que je retrouve demain. Elle n’est pas au courant. Ce sera la surprise.»
«Nous aurions fait un mois de plus, ce n’était pas la mer à boire, lance Bastien, un caporal-chef. J’ai fait des missions de 6 mois ; là, c’est long… Avant d’aller en Centrafrique, nous avions pu nous acclimater au Gabon. Personnellement, je connaissais déjà ce terrain, puisque j’étais dans ce même pays l’an dernier. Même si la situation n’avait rien à voir, on savait où on mettait les pieds.»
Un jambon de Lacaune pour le «8» en Centrafrique
Une mission de l’Assemblée nationale, présidée par Élisabeth Guigou, députée PS de Seine-Saint-Denis et présidente de la commission des affaires étrangères, composée de 9 députés dont Philippe Folliot, secrétaire de la commission de la Défense et des forces armées, s’est rendue pour la première fois à Bangui en République Centrafricaine. Lors de ce déplacement de deux jours, ils ont rencontré l’ensemble des responsables militaires français sur place et plus particulièrement le général de brigade Francisco Soriano, commandant les forces françaises de l’opération Sangaris, et le colonel Vincent Tassel, chef de corps du 8e RPIMa de Castres, commandant le Groupement tactique interarmes (GTIA) «Amarante» chargé des opérations de terrain à Bangui.
Rencontre avec le «8»
Après une présentation de la mission, ils ont pu visiter les installations du Camp M’Poko de la force Sangaris et le député tarnais, colonel de la réserve citoyenne auprès de la 11e brigade parachutiste, en a profité pour échanger avec les volontaires du «8» qu’il a pu croiser au sein du camp. À cette occasion, il a remis au colonel Tassel, un jambon de Lacaune, pour leur rappeler la douceur du pays qu’ils retrouveront dans les prochains jours. À Bangui, la délégation s’est entretenue avec Catherine Samba-Panza, Présidente de la République Centrafricaine par transition, mais également avec André Nzapayeke, Premier ministre, chef du gouvernement de la transition et Toussaint Kongo-Doudou, ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la francophonie. Enfin une rencontre avec le général Babacar Gaye (Nations-Unies - Binuca) et le général Jean-Pierre Mokoko (UA/Misca) a eu lieu au cours de laquelle un état des lieux sur l’évolution militaire de la force africaine a été présenté.
Enfin, la délégation a eu un entretien de la délégation avec le général Thomas Théophile Tchimangoa, ministre de la Défense nationale, de la reconstruction des armées, et avec le colonel Denis Wangao-Kizimalet, ministre de la Sécurité publique et de l’émigration-immigration.
S.B.