Publié le 21 juillet 2014 à 09h36 | Mis à jour le 21 juillet 2014 à 09h36
Trois générations de parachutistes
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Johanne St-PierreLe Quotidien
(Alma) Chez les Boivin, le parachutisme est une affaire de famille, une vraie! Depuis la mi-juillet, ce n'est pas une, ni deux, mais bien trois générations de parachutistes autonomes que compte la famille de Pierre Boivin. Un phénomène rarissime, voire unique au Québec et peut-être au Canada.
Au cours des derniers jours, Pierre Boivin, 61 ans, son fils François, 31 ans, et son petit-fils Charles-Antoine Tremblay, 16 ans, ont immortalisé ce fait d'armes par un saut simultané en chute libre capté par la caméra de Charles-David Robitaille. «Si ce n'est pas unique, je constate que c'est rare», mentionne Pierre Boivin, copropriétaire de l'entreprise Parachute Horizon, basée à Alma. Instructeur et parachutiste aguerri (plus de 5000 sauts), Pierre Boivin a consulté ses vieux chums et a fait quelques recherches sur l'Internet sans rien trouver de semblable. «J'en connais qui sautent avec leur fils, mais pas avec leurs enfants avec leurs petits-enfants. Parfois, on voit trois générations sauter en parachute, mais c'est en tandem (accroché à un instructeur). Nous, ce n'est pas ça. On parle de trois parachutistes solos certifiés et actifs, qui sautent en même temps, pas un qui a sauté il y a 20 ans et les autres aujourd'hui», nuance le paternel.
Le vétéran s'adonne au parachutisme depuis 35 ans. Son fils François, jeune retraité olympique du snowboardcross, a fait ses premiers sauts en 1998, alors que Charles-Antoine était encore au berceau. Ce dernier a suivi les traces de son parrain dès qu'il a eu l'âge requis, soit 16 ans, mais pour lui, ça coulait de source. «Ça fait trois étés que je travaille ici. Cette année, je plie des parachutes, mais les deux étés précédents, je faisais des vidéos et je me faufilais dans l'avion quand il y avait de la place pour sauter en tandem», raconte Charles-Antoine qui a fait son premier saut en tandem à l'âge de 11 ans.
Cette année, il est passé aux choses sérieuses. «J'ai suivi mon cours de 10 sauts avec instructeur (Programme assisté en chute libre) et je peux maintenant sauter seul. Ce n'est pas la même ''game''. Quand t'es en tandem, c'est bien drôle, mais quand tu sautes seul, le p'tit 30 secondes avant, c'est pas pareil», avoue-t-il. Après avoir assimilé les manoeuvres de base durant sa formation, Charles-Antoine a effectué un premier saut avec deux instructeurs en chute libre. «À mon deuxième saut, j'étais juste avec mon grand-père. À mon troisième, mon grand-père m'a lâché pour la première fois, mais j'étais prêt», raconte Charles-Antoine qui a du mal à décrire les sensations ressenties, mais qui dépasse de loin «n'importe quel manège».
«C'est plus l'fun de voler seul! C'est sûr que je vais sauter tant que je vais pouvoir le faire. C'est indescriptible. Je n'ai jamais rien trouvé de plus l'fun que ça», assure celui qui a appris les manoeuvres en piqué, les pirouettes avant (front flip), etc.
Et que pense-t-il d'être la troisième génération de parachutiste? «C'est sûr que ça fait spécial de sauter avec mon grand-père et François qui est mon parrain. Ça fait bizarre quand même d'être dans l'avion et de sauter avec eux.»
Plus stressant qu'à l'habitudePierre et François Boivin ont beau avoir l'habitude de former des parachutistes autonomes, la formation de Charles-Antoine ne pouvait s'inscrire dans la routine.
«On est habitués de former des clients, mais quand c'est un membre de ta famille, c'est un peu plus stressant», avoue Pierre, qui a eu l'impression de revivre un peu ce qu'il avait vécu avec son fils François dans les années 1998-99.
«On était prêts. Si Charles-Antoine n'avait pas voulu le faire, on ne l'aurait pas forcé.»
Même son de cloche du côté de François. «Ça rajoute un stress. Quand on fait des tandems, le niveau de stress est un peu moins présent parce qu'on en fait tellement! Là, veux, veux pas, tu y penses un peu (parce que c'est le fils de ta soeur)», convient en riant François qui compte près de 1700 sauts en carrière.
Ce qui est sûr, c'est que la passion pour le parachutisme ne semble pas près de s'éteindre chez les Boivin. Après Pierre, François et Charles-Antoine, voilà que le fils cadet de Sandra, Félix, semble vouloir suivre les traces de son frère aîné. Félix travaille aussi chez Parachute Horizon où il s'occupe des vidéos, des harnais, et d'aller chercher les parachutistes après leur atterrissage dans le champ. À 13 ans, il compte déjà sept sauts en tandem à son actif. Reste maintenant à savoir si les deux jeunes enfants de François poursuivront la tradition pour compléter la boucle!