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 La mort d'Hélie de Saint-Marc Une figure de l'armée français vient de s'éteindre à 91 ans. «Vous savez, je doute», nous disait-il en 2002

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Bonnot
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Bonnot



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MessageSujet: La mort d'Hélie de Saint-Marc Une figure de l'armée français vient de s'éteindre à 91 ans. «Vous savez, je doute», nous disait-il en 2002   La mort d'Hélie de Saint-Marc Une figure de l'armée français vient de s'éteindre à 91 ans. «Vous savez, je doute», nous disait-il en 2002 EmptyLun 19 Oct 2015 - 16:32

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Rien de ce qui est kaki, bleu marine ou bleu ciel ne nous sera étranger
La mort d'Hélie de Saint-Marc
Une figure de l'armée français vient de s'éteindre à 91 ans. «Vous savez, je doute», nous disait-il en 2002.
Publié le lundi 26 août 2013 à 11h49 - Mis à jour le lundi 04 novembre 2013 à 16h43
La mort d'Hélie de Saint-Marc Une figure de l'armée français vient de s'éteindre à 91 ans. «Vous savez, je doute», nous disait-il en 2002 Avt_helie-de-saint-marc_1777On apprend la mort d'Hélie de Saint-Marc, l'une des grandes figures morales de l'armée française, qui incarnait le destin tragique de toute une génération de militaires.  Il avait 91 ans. 
Pour quelques uns, notamment chez les gaullistes, Hélie Denoix de Saint-Marc sentait encore le soufre. En avril 1961, à la tête du 1er régiment étranger de parachutistes (REP), cet officier de la Légion participe au putsch des généraux qui souhaitent conserver l'Algérie française. Aussitôt arrêté, il est condamné à dix ans de réclusion criminelle et emprisonné, ce qui lui évitera de participer aux actions terroristes de l'OAS. Libéré en 1966, il sombre dans l'oubli et travaille dans l'industrie. Convaincu par son petit-neveu, l'éditeur Laurent Beccaria, il publie ses mémoires en 1995. Les Champs de braise (Editions Perrin, nouvelle édition en poche chez Tempus) est un grand succès de librairie, il obtient le prix Femina-essai et, plus étonnant, le prix Erwan Bergot, décerné par l'armée de terre. 
Homme de droite, Saint-Marc n'est pourtant pas une vieille ganache réactionnaire. Né en 1922, catholique fervent, issu de la petite noblesse du Sud-Ouest, il entre dans la Résistance dès février 1941. «A 20 ans, j'étais déjà un homme de rupture», nous disait-il. Arrêté en juillet 1943, il est déporté à Buchenwald. A la Libération, «mal à l'aise dans l'atmosphère de l'après-guerre, j'ai cherché à Saint-Cyr, puis à la Légion étrangère, la fraternité que j'avais connue dans la Résistance puis à Buchenwald». A trois reprises, de 1948 à 1954, il effectue des séjours en Indochine où, comme de nombreux soldats, il se prend de passion pour ce pays. Puis c'est la guerre d'Algérie, où le jeune commandant va basculer, à 39 ans, dans l'irréparable en prenant les armes contre le pouvoir légal. L'affaire se termine en pantalonnade et les légionnaires de Saint-Marc se rendent aux autorités en chantant à tue-tête : «Non, rien de rien, je ne regrette rien...», d'Edith Piaf.
Quarante ans plus tard, Saint Marc est devenu un mythe au sein de l'armée française. Il était reçu par les grands chefs, adulé à Saint-Cyr, et ses nombreux livres  ont rencontrés  un large public, bien au-delà des casernes.
En novembre 2011, il avait été élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction que la République peut conférer.
Un site internet lui est consacré.
En 2002, pour Libération, j'avais interrogé ce «vieux soldat qui réfléchit», comme il se présentait lui-même.  Voici l'interview qu'il m'avait alors accordée.
Officier putschiste en Algérie en 1961, vous êtes devenu depuis quelques années une référence morale au sein de l'armée française. C'est une situation paradoxale que d'aucuns pourraient juger malsaine. Comment la vivez-vous ?
Si je représente quelque chose pour les soldats d'aujourd'hui, c'est parce que je suis un peu leur mémoire inconsciente. Sans forcément le vouloir, j'ai cristallisé sur moi des problèmes qui sont d'abord des réalités tragiques pour l'armée. A propos du putsch de 1961, on a dit de nous : c'est une bande de fachos qui voulaient renverser la République. Ce n'est pas cela.
Qu'avons-nous vécu ? Toute une série de tragédies. D'abord le désastre de 1940. J'ai eu le triste privilège de voir la grande France s'écrouler en trois semaines. J'en garde un sens aigu et presque maladif de la fragilité de nos pays. Puis les militaires ont été plongés dans cette espèce de guerre civile entre pétainistes et gaullistes. N'oublions pas que des soldats français en ont affronté d'autres les armes à la main, en Syrie (1941) par exemple. Il y a eu ensuite la tragédie indochinoise, qui a été également une guerre civile entre Vietnamiens. Nous avons été vaincus à Dien Bien Phu, abandonnant à leur sort les populations qui avaient choisi notre camp. Et, enfin, notre engagement en Algérie. Là, les militaires ont essayé de sortir par le haut de la situation coloniale pour faire naître un pays où le Talmud, l'Evangile et le Coran pourraient vivre en paix. C'est à cela que nous pensions alors.
Personnellement, j'ai connu la Résistance, la déportation, le combat passionné pour le Vietnam ­ où j'ai passé sept ans. Puis toute la guerre d'Algérie. J'ai cristallisé cela. Et tout s'est terminé de manière mélodramatique, avec le putsch puis la détention criminelle.
D'accord, mais l'institution militaire a fait de vous un modèle pour les jeunes officiers...
Au cours de mon existence, j'ai toujours été entouré de directeurs de conscience. A l'extrême soir de ma vie, je ne veux ressembler ni de près ni de loi à un directeur de conscience, à un gourou. Je ne veux surtout pas dérouler un tapis de vérités sur lequel les jeunes avanceraient l'esprit en paix et le sourire aux lèvres. Vous savez, je doute. Il ne faut pas s'installer dans sa vérité mais l'offrir en tremblant. Comme un mystère.
Comment avez-vous vécu la polémique de l'an dernier sur la torture en Algérie à la suite des déclarations du général Aussaresses?
Aussaresses a toujours été un marginal et un mégalo. Mais il y a des choses qu'il ne fallait pas dire. Sur le fond, il n'existe pas de guerre propre. La guerre est toujours une tragédie, mais une tragédie fascinante, parce que c'est la grande heure de vérité. L'homme y apparaît tout nu : le courage, la peur, la lâcheté. La guerre est bien sûr un mal pour ceux qui la subissent, mais également pour ceux qui la font.
Au cours d'un conflit, on est parfois obligé d'employer le mal pour éviter le pire. Si l'ancien déporté de Buchenwald que je suis vous parle aujourd'hui, c'est aussi parce qu'il y a eu des bombardements aveugles sur les villes allemandes. Mais une chose est sûre, il faut donner aux soldats des missions de soldats, pas de policiers. C'est l'un des péchés originels du drame algérien.
Dans l'actualité récente, on a pourtant vu, à Mitrovica (Kosovo) ou ailleurs, des soldats français engagés dans des missions qui s'apparentent à des tâches de police (maintien de l'ordre, fouilles, arrestations). Qu'en pensez-vous ?
On entre là dans une zone dangereuse ­ mais les militaires d'aujourd'hui ont heureusement la mémoire de notre expérience en Algérie. Et des risques qu'ils courent. En tout cas, transformer l'armée française en une sorte de police internationale serait extrêmement dangereux.
En Bosnie, le général Philippe Morillon s'était «libéré» de sa chaîne de commandement en se proclamant défenseur des enclaves musulmanes menacées par les Serbes. Face aux lâchetés des Nations unies, la presse l'avait alors baptisé «général Courage». Qu'avez-vous pensé de cet épisode ?
J'ai frémi en me disant : ça recommence... comme nous en Algérie, lorsque nous avons d'abord obéi à notre conscience.
Quel regard portez-vous sur l'armée française d'aujourd'hui ?
C'est un ancien élève des Jésuites qui vous répond. Je la vois avec un certain optimisme et de l'inquiétude. Il existe un grand potentiel de générosité chez les jeunes. Si l'on devient militaire, ce n'est pas pour le confort matériel et familial... En revanche, j'ai vu la fin de la conscription avec regret. Elle n'a été remplacée par rien.
Vous avez pourtant fait votre carrière dans la Légion, pas des régiments d'appelés...
Certes, mais je crois pourtant que la défense ne se sous-traite pas, c'est l'affaire de tous. En décharger la jeunesse présente un danger.
Mais l'antimilitarisme a quasiment disparu...
Parce qu'on ne demande plus aux gens de payer l'impôt militaire. La population s'est rendu compte de la nécessité de la défense... à condition de ne pas être emmerdé par l'armée.
Et les femmes dans l'armée ?
Un peu, c'est très bien. Mais trop, c'est trop. Le vieux soldat que je suis se dit : je vois mal les femmes donner la mort.
Donner la mort, c'est cela la spécificité du métier de soldat ?
Ce n'est pas un métier simple. On donne la mort pour faire la paix. Il y a des situations plus faciles : entre soeur Teresa et le gangster du coin, le choix n'est pas compliqué. Mais lorsqu'on demande à un soldat de trucider la sentinelle qui monte la garde, c'est plus complexe. Il pourra toujours se dire qu'il se battait pour la bonne cause, mais concrètement, il continuera toute sa vie à se dire : «J'ai égorgé quelqu'un.» On plaisante souvent sur le côté boy-scout de la formation des officiers. On y parle de générosité, de respect de la parole donnée, d'honneur. Mais c'est l'antidote que les armées ont trouvé pour former des soldats et pas des bêtes de guerre. Etre officier, ce n'est pas un métier comme les autres : on conduit des hommes qui manient des engins d'une puissance terrifiante.
Qu'avez-vous pensé du mouvement de protestation des gendarmes de décembre 2001 ?
J'ai regretté que des militaires descendent dans la rue. Mais j'ai bien conscience que ce jugement est assez paradoxal dans la bouche d'un ancien officier rebelle...
Vous avez traversé trois conflits. A quoi servent les guerres ?
Elles ne règlent pas tout, mais elles permettent au vainqueur de présenter des solutions politiques en position de force. C'est énorme, même si les solutions sont parfois mauvaises, comme on l'a vu avec le traité de Versailles, au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Votre dernier livre témoigne de votre réconciliation avec l'Allemagne, où vous avez été déporté. Mais êtes-vous réconcilié avec le Vietnam ?
Je suis retourné quatre fois dans ce pays, mais je n'ai pas accepté les invitations officielles. Je crois qu'entre nous la paix n'est pas totalement faite. Au Vietnam, le discours officiel reste toujours le même, celui d'un régime communiste. En souvenir des «partisans» qui combattaient avec moi et qui ont été massacrés, il n'aurait pas été très convenable que je lève mon verre avec des anciens combattants officiels qui pratiquent toujours la langue de bois. La diatribe sur Lénine et contre le capitalisme est un peu pénible.
Et avec l'Algérie ?
J'ai été invité par un ancien officier de l'ALN. J'ai failli accepter, mais j'ai reculé au dernier moment. Au vu des violences dans ce pays, je n'ai voulu servir de caution à personne. Et je garde également le souvenir des harkis massacrés.
Et avec les gaullistes, la réconciliation est-elle faite ?
J'ai du mal à pardonner à certains l'abus de confiance. Au final, je crois que Pierre Mendès France se serait mieux débrouillé que de Gaulle. Il aurait raconté moins de mensonges.
jdmerchet@lopinion.fr
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CHEMIN DE MEMOIRE DES PARACHUTISTES :: AU PANTHEON DES PARACHUTISTES, tous égaux devant la mort, St MICHEL ne fait aucune distinction de grade :: HONNEUR à nos MILITAIRES d'ALGERIE ayant eu jusqu'au bout le respect de la parole de soldat :: Le commandant de Saint Marc est un héros et un héros ça se respecte, débaptiser la rue du 19 mars 1962, cest plus qu'un calcul politique, c'est moral-
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