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 L'intensité des OPEX entraîne des surcoûts et des faiblesses dans la préparation opérationnelle

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MessageSujet: L'intensité des OPEX entraîne des surcoûts et des faiblesses dans la préparation opérationnelle   L'intensité des OPEX entraîne des surcoûts et des faiblesses dans la préparation opérationnelle EmptyJeu 17 Déc 2015 - 18:06

16/12/2015

L'intensité des OPEX entraîne des surcoûts et des faiblesses dans la préparation opérationnelle

L'intensité des OPEX entraîne des surcoûts et des faiblesses dans la préparation opérationnelle 1349899826
L'intensité du rythme des opérations extérieures est telle depuis 2011 et pire depuis 2013 qu'un rapport d'information de la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale a été rédigé et présenté hier par les députés Alain Marty et Marie Récalde. Les hommes et les matériels sont fortement sollicités par ces engagements de haute intensité dans des conditions hostiles (photo AFP). Ce qui entraîne des surcoûts et des c.nséquences sur la préparation opérationnelle en métropole...

Vous l'avez tous constaté, " les opérations extérieures de grande envergure se succèdent et même se juxtaposent à un rythme sooutenu ". Depuis 2013, citons les opérations majeures Serval, Sangaris, Barkhane, Chammal (les députés oublient un peu vite les 900 hommes de Daman au Liban pour l'ONU mais pas nous). En 2015, on compte 25 opérations extérieures en cours !
Intensité et souffrance des matériels
Le seuil fixé par le Livre blanc de " deux ou trois théâtres distincts dont un en tant que contributeur majeur " avec l'équivalent d'une brigade interarmes de 6-7 000 hommes et une douzaine d'avions de chasse est dépassé en permanence. Si l'on additionne les trois principales OPEX (Barkhane, Chammal, Sangaris), plus de 8 000 militaires sont actuellement engagés et 46 avions de chasse. Sur des terrains " particulièrement abrasifs " (sable, poussière, chaleur) et vaste (le Mali, c'est 2,5 fois la France tandis que le terrain couvert en Afghanistan recouvrait deux départements).
Pour le seul Caracal, 24 moteurs ont dû être remplacés pour un forfait de 15 moteurs par an en utilisation normale ! Pour les véhicules terrestres, on constate une accélération de l'usure : surchauffe des pièces mécaniques des moteurs, oxydation et corrosion des supports d'armes et des châssis, détérioration des durites et des flexibles, notamment hydrauliques, surconsommation de piles, de batteries, de pneus. Pour les avions, on relève une usure importante des coques radar des avions de chasse due au nombre de ravitaillements en vol et des vols en charge maximale permanente.
Ainsi, selon la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT), un VAB de Serval couvrait en moyenne quatre fois plus de distance par semaine qu'en un an en métropole (1 600 km par semaine contre 400 par an). Soit une consommation 200 fois plus élevée ! " Au retour d'opérations de longue durée, il est alors fréquent qu'une proportion non négligeable de matériels engagés (30 à 40 % pour le SIMMT) nécessite des opérations curatives importantes ", dit le rapport. En moyenne, 17 % du parc désengagé est inutilisable (30 véhicules chaque année). Parmi les éliminations, un tiers concerne les oxydations perforantes des châssis des P4 (âge moyen de 24 ans) et 14 % les défaillances structurelles des VAB (âge moyen 35 ans).
Pour l'armée de l'air, chaque avion du détachement chasse de Jordanie vole en moyenne 72 heures par mois contre 21 heures en métropole, soit 3,4 fois plus. L'usure des moteurs d'hélicoptère est dix fois supérieur à la métropole (3 000 heures contre 300 voire moins).
Le MCO en OPEX
Le maintien en condition opérationnelle en OPEX revêt donc un caractère prioritaire. Il faut organiser les flux logistiques. En 2014, le fret représente 31 802 tonnes en flux entrants et 17 357 en flux sortants (respectivement 55 089 et 30 818 en 2013 avec le déclenchement de Serval). A comparer avec 25 134 passagers en flux entrants et 29584 en flux sortants. Pour un total de 71 millions d'euros (190,5 M€ en 2013).
Le plan humain est au diapason avec 20 sections de maintenance de l'armée de terre déployés en OPEX (sur un total de 178). Sur 14 escadrons de soutien technique aéronautique (ESTA), 10 sont engagés en OPEX. Le 25e régiment du génie de l'air (RGA) est déployé sur 8 plots différents (4 Barkhane, 4 Sangaris) !
Le coût du MCO est composé de 60 % d'entretien programmé des matériels (EPM) et de 40 % pour les rémunérations et charges sociales (RCS). Pour un total de 5,17 milliards d'euros en 2014. On attribue 203,8 M€ par décret d'avance pour les OPEX. Les EPM représentent environ 3,16 milliards depuis 2013 (2,85 de 2008 à 2012). Barkhane, Chammal et Sangaris entraînent donc un surcoût spécifique par rapport à l'époque Afghanistan (environ 300 M€).
Globalement, la disponibilité des matériels projetés est de 90 % et les avions de chasse, de 80 % pour les avions de transport et de 70 % pour les hélicoptères.
Les c.nséquences
Les OPEX entraînent un transfert de l'indisponibilité vers la métropole. Logique, la priorité (humaine et matérielle) va aux OPEX et les réparations du parc désengagé sont plus longues. Le rapport note des difficultés dans la fluidité du soutien. Si la disponibilité des matériels terrestres est de 90 % en OPEX, elle n'est que de 60 à 70 % pour le matériel d'entraînement, 40 % pour les hélicoptères. Ce qui a des c.nséquences sur la préparation opérationnelle et l'entraînement. Sans parler de l'impact supplémentaire de l'opération intérieure Sentinelle.
Dans la LPM 2014-2019, la régénération des matériels terrestres représente 113 millions d'euros, 25 M€ par an pour les seuls VAB. Les 13 M€ restants vont principalement aux AMX10 RC et aux P4. Le rapport recommande une dotation supplémentaire d'environ 200 millions d'euros par an pour " assurer le rééquilibrage ".
On évalue les besoins supplémentaires pour les terriens à 10,78 millions d'euros par an pour remonter à 87 jours de préparation opérationnelle (90 jours inscrits dans la LPM, 82 jours aujourd'hui) et 84,8 M€ par an pour la MCO.
Les rapporteurs recommandent " un dégel au moins partiel de la réserve de précaution " " avec une mise à disposition au début de l'exercice budgétaire ", " augmenter la disponibilité et donc la préparation opérationnelle ", " augmenter le volume des stocks de rechanges ". " A terme, augmenter notre effort de défense pour approcher les 2 % du PIB ". Pour finir - ne riez pas, c'est nerveux -, la recommandation n°23 préconise de " négocier avec nos partenaires européens pour obtenir un meilleur partage des coûts de la défense de l'Union européenne ".
Les principaux dommages
Dans le milieu terrestre : la climatisation, le système de refroidissement, les casses moteur, les pneumatiques et trains de roulement pour l'ensemble des matériels, les plaquettes de frein, la direction, les pompes hydrauliques pour les engins blindés, les courroies motrices, alternateurs et galets tendeurs pour le PVP, les amortisseurs et encrassement des filtres pour les véhicules logistiques.
Dans le milieu aérien, un taux d'usure important est constaté pour les moteurs de C130 Hercules et les hélices des C160 Transall, les moteurs, ventilateurs, pales des hélicoptères Tigre, Caracal, Puma, les coques de radar des avions de chasse Mirage 2000D et Rafale, les pare-brise de l'ensemble des aéronefs.
Matériels déployés en OPEX en mars 2015
Les principaux matériels terrestres déployés sont en mars 2015 : 400 véhicules légers tout-terrain P4, 399 GBC 180 (un 6x6 de transport logistique), 304 VAB, 207 véhicules blindés modulaires ou légers, 147 véhicules légers de reconnaissance et d'appui (VLRA), 82 TRM2000 et 53 TRM10000 (camions de transport), 59 petits véhicules protégés (PVP), 34 véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), 3 CAESAR...
Pour l'aéroterrestre : 13 Gazelle, 7 Tigre (2 HAD, 3 HAP), 14 Puma, 4 Cougar, 2 Caracal, 2 Caïman, 1 Pilatus.
Pour la marine : 1 porte-avions (;-), 9 super-étendards modernisés, 12 Rafale marine, 1 E2C Hawkeye, 2 hélicoptères Dauphin, 1 Alouette III, 1 Panther, une frégate de défense aérienne, 1 Panther, un sous-marin nucléaire d'attaque, un pétrolier-ravitailleur, 1 Atlantique 2, 2 chasseurs de mines tripartite, un transport de chalands de débarquement, 1 Alouette III, un patrouilleur de haute-mer.
Pour l'armée de l'air : 6 Mirage 2000D en Jordanie, 9 Rafale dont 6 prépositionnés aux Emirats arabes unis, 1 C135 pour Chammal, 3 Mirage 2000D, 3 Rafale, 6 avions de transport tactique, 1 C135, 4 drones MALE, 4 hélicoptères de manœuvre pour Barkhane, 2 hélicoptères légers pour Sangaris.
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