SIDI BEL ABBES

LA VILLE DE MA JEUNESSE

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En écoutant la chanson de Gérard Darmon « Les rues de ma jeunesse » mon petit fils m’ a demandé :



« Papy, pour toi aussi c’ était comme ça ? «



« Non pas tout à fait…. Quelques ressemblances, mais Darmon évoque sa jeunesse passée en France, alors que moi c’ était de l’ autre coté de la Méditerranée »



« Alors Toi, c’ était comment ? »



« Oh ! la la, Fils…. si je me mets à raconter… … Tu vas avoir des difficultés à suivre tellement c’ est différent de ce que tu connais. »



« Pourquoi ? vous viviez dans les arbres ? »



« Oh !!!T’es malade ou quoi, misérable que tu es, tu vas voir si, nous, nous vivions sur les arbres.

Tiens je vais te raconter comme ça…. comme ça me vient »



Dans la ville de mon enfance,

Les premières images que Je revois,

Ceux sont Les parents et l’ assurance qu ’ils m’ apportaient,

C’ est Dormir avec mon frère, dans le même lit, me racontant des histoires de fantômes qui m’ effrayaient,

La toilette dans l’ évier et une douche, le samedi, aux bains douches de la Fontaine Romaine tenus par Madame Chapel,

L’ école, avec ses jeux de billes de pignoles, et ses parties de foot sur le trottoir qui n’ en finissaient pas ,

Le dimanche, avec mon père, au stade Paul André, à supporter le Sporting, équipe créée, non à coups de millions, mais avec des gars de quartier- les Calatayud, Piou, Gros, Lacasa , fiers de porter les couleurs de la ville.



« Tu comprends ça ?... Non… forcément tu possèdes ta chambre, tes posters, ta chaîne Hi fi, ta console de jeux, ta douche tous les jours. »….



Et puis Je me souviens aussi

Qu à l’ heure de la sieste, pendant que les parents se reposaient,avec les copains, Jean Claude, François, Roger et Kader, on se « sauvait » pour aller nous baigner dans les eaux boueuses de la Mékerra ; pas de chichi, en slip en guise de maillot,le reste du linge gardé par un volontaire, et les défis de nous jeter du pont dans l’ eau, pour déconner, inconscient de la dangerosité de nos rigolades.

Et les concours que nous faisions, si tu nous avais vus, tous alignés à celui qui urinait le plus loin….Ouais, c’était n’ importe quoi Mais qu’est ce qu’on riait….



Des débiles , nous ? et toi et ta console Nintendo, t’ es pas débile avec tes personnages virtuel, sans parler de tes Pokemon...

Bon, Que puis-je te dire encore….



On n’ avait pas de télé, mais on se gavait de cinéma le dimanche après midi,des films en noir et blanc, des « cow-boys » en pagaille, des films d’ amour sage jusqu'au baiser final, les comiques Bud Abott et Costello, Fernandel.

Tiens… tu vois, toi, tu rigoles avec « les Ch’tis » et Gad Elmaleh, et bien nous, c’ était Fernandel et je te jure, rien qu'en le voyant sur l’ affiche, mort de rire nous étions et quand il chantait

« Ignace…Ignace…c’est un petit nom charmant. «

Pliés en deux nous étions.…..

Oui, la couleur est arrivée dans les années 50, Rita Hayworth, les fantasmes je te dis pas, la folie Bardot, plus belle femme du monde, et puis les films sur la révolte de la jeunesse : « L’ équipée sauvage » , les tricheurs,James Dean et sa fureur de vivre..

T’a raison, on n’ avait pas Harry Potter ni Spiderman, pas besoin d’ effets spéciaux, nous, pour rêver.

Suivirent les années ado…le collège, comme toi, mais sans portable, ni MP3 , ni ordinateur, on était studieux enfin ceux qui le voulaient, en revanche nous étions tous volontaires pour chahuter, déconner avec l’ insouciance de nos 16 ans…

Ah ! je te vois venir, tu veux que je te parle des filles,… ça t’ intéresse hein !…

Bon, A cette époque les filles étaient inaccessibles, pour draguer pas de tchates, ni textos, notre souci trouver un subterfuge pour se faire remarquer, un regard, un rendez vous, une promenade main dans la main et les étoiles on voyait. Puis les « boum », mais attention sans musique de zoulous ni danses à gesticuler d’une façon ridicule, non,… nous, c’ était enlacés, des slows … « only you »… nos premiers émois quand la poitrine naissante de notre copine effleurait notre torse, puis avec l’ aide d’ Elvis Presley nos premiers baisers et si on était très fort tout le bataclan suivait ..



« Qu’ as-tu à rigoler ? tu t’ moques ?

Allez, arrête de poser des questions…

Quoi ? …Pourquoi nous sommes partis ?

A ça ….Que puis-je te dire ?….

les gouvernements l’ont voulu….raisons politiques…

la guerre…

Et puis le sang a coulé….trop de sang…

Les communautés ne se sont plus comprises,

La peur…

c’était fini….

Alors la ville de mon enfance,

On l’ a quittée…

on l’a abandonnée….

Nous sommes tous partis….tous….

Seuls sont restés les oiseaux…

Seuls sont restés les arabes pour faire vivre le pays,

Seuls sont restés les souvenirs de notre enfance… »



« Allez, tu m’agaces avec tes questions,

Retourne à ton « Google «

Et laisse moi dans mon arbre… ».

Merci Guy de ce retour-ar
Triste et poignant de vérité

Quel bel hommage à ceux qui on du quitter Bel Abés ...
Merci Guy

Merci Guy...C'est une vérité que nous ne pouvons effacer de nos souvenirs!
En notre temps l'Algérie Française était un si beau pays ...

Je n'ai pas connu SIDI BEL ABBES et tout l'Oranais par contre l'ALGEROIS et le CONSTANTINOIS ( 26 mois)sans oublier le SAHARA ( 6 ANS professionnellement ) ont été des territoires sur lesquels j'ai eu l'occasion de connaitre des coins formidables, CONSTANTINE avec son fameux pont le RUMEL qui domine cette charmante ville, PHILIPPEVILLE, BONE, kENTCHELA, SOUH HARAS,BATNA, en écrivant ces quelques lignes j'ai des frissons en pensant à cette période. Commme l'écrit FOUQUET 66 quel beau PAYS nous leur avons laissé. Qu'en ont-ils fait, L'ALGERIE était certainement en 1962 le PAYS le plus riche du continent Africain. Sans parler de toutes les infrastructures battis ROUTES,AEROPORTS, UNIVERSITES, IMMEUBLES, ETC sans oublier UNE AGRICULTURE riche et florissante, des GISEMENTS de PETROLE ET DE GAZ (HASSI MESSAOUD, HASSI R MEL, INA NEMAS,) MINERAIS enfin un PAYS en état de marche, aujourd'hui au bord de la FAILLITE. Nous n'avons pas à rougir de notre passé en ALGERIE comme le dise certains et en particulier le 1er personnage de notre PAYS. C'est une HONTE.

Bien dit Marcel . Nous leur avons laissé un magnifique pays, aujourd'hui dans un état lamentable. Cela, nous le devons a ce tricheur, a ce fourbe et surtout a ce traitre en la personne de ce grand con: de gaulle, le planqué de Londres durant la guerre, Et dire que les Français en ont fait un ''héros''. Pauvre France décadente .

Les plus beau jours de ma jeunesse, c'est en Algérie que ma pensée s'en va, avec des paysages à vous couper le souffle !! Contrairement à certains qui ont eus que des déboires, à les entendre c'était la fin du monde !! Comme dit la chanson : Algérie tu étais un beau pays !!Algérie !!!!

junker a écrit:

Les plus beau jours de ma jeunesse, c'est en Algérie que ma pensée s'en va, avec des paysages à vous couper le souffle !! Contrairement à certains qui ont eus que des déboires, à les entendre  c'était la fin du monde !! Comme dit la chanson : Algérie tu étais un beau pays !!Algérie !!!!

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Merci, Mon Frere. Toi, tu es un VRAIS !

Merci à PERIGNON d'avoir mis en ligne cette très belle et émouvante chanson de Serge LAMA me donnant des frissons me rappelant ces années aux cours desquelles malgré les risques que nous avions, souvenirs d'un Pays MERVEILLEUX auquel pour tous ceux ayant eu la foi dans l'avenir de l'ALGERIE ne pouvait y voir un tel destin. Malgré tout personnellement y ayant passé 8 années entre mon service et mes 6 années Saharienne dans la recherche resteront pour toujours mes plus années. UN GRAND MERCI

Merci à PERIGNON d'avoir mis en ligne cette très belle et émouvante chanson de Serge LAMA me donnant des frissons me rappelant ces années aux cours desquelles malgré les risques que nous avions, souvenirs d'un Pays MERVEILLEUX auquel pour tous ceux ayant eu la foi dans l'avenir de l'ALGERIE ne pouvait y voir un tel destin. Malgré tout personnellement y ayant passé 8 années entre mon service et mes 6 années Saharienne dans la recherche resteront pour toujours mes plus années. UN GRAND MERCI

Je ne connaissais pas cette chanson...
Elle est très belle, quelle nostalgie dégage-t-elle!

Claude MILLET a écrit:

Je ne connaissais pas cette chanson...
Elle est très belle, quelle nostalgie dégage-t-elle!

Bonjour Claude.

Si tu trouve la chanson de Serge Lama nostalgique, écoute celle de Enrico Macias : LA FRANCE DE MON ENFANCE. Ca m'aurais fait plaisir de la passer sur le forum, hélas, je ne sais pas comment m'y prendre pour la transférer .

Santé

Elle est également très poignante mais venant de la part d'un enfant né dans le Pays ça une autre force avec des mots qui montrent tout l'amour que l'on porte à son Pays d'origine. Mais les deux font parti de l'histoire de notre ALGERIE même sans y être née. Merci

Citation :

On y revient toujours. L’Algérie. Jean-Pax Méfret a 10 ans lorsqu’au détour d’un chemin, au printemps 1955, il croise son premier mort : un vieux garde champêtre kabyle porteur de la médaille militaire et de la croix de guerre. Impossible d’oublier. « Séparée du reste de son corps, la tête de l’homme avait été placée dans son chapeau de paille, se souvient-il. Son sexe avait été tranché et placé dans sa bouche. Le châtiment du FLN pour les anciens combattants “indigènes” qui restaient fidèles à la France… » Clap de fin, ce jour-là, sur l’Algérie des jours heureux. Celle qu’il évoque, avec nostalgie, dans le Pays qui n’existe plus : « Le terrain vague de mon enfance / Les carrioles et les oliviers… »

MERCI, Pérignon.

Comme mon ami Fouquet, toujours présent !

Non ! Je n'ai pas oublié.

Bonjour à tous ! Moins présent mais toujours à l'écoute !! je suis sur une toile de 1,80m X 1,20 représentant mon parcours au "3" durant mes 30 mois d'Algérie, Hélico, Junker, Nord, T6 et Chameaux, opération et assaut avec les paras, gros travail de recherche pour être ressemblant, je pense finir en 1921 pour une expo avec des photos d'époque !!! Voilà mon passe temps et aussi quelques écritures qui me tiennent à coeur !! Vous avez tous mon amitié !!!!

Junker,
Santé et succès dans ton entreprise. C'est tout ce que je te souhaite .

une autr epoque;j ai connu ça enfant;j habitais a relizane;et mon beau pera commandat le camp de sidi mohamed a cote de la sas;

Merci à tous de ces moments de nostalgies, elle était riche cette Algérie des PN, qu'ils avaient façonnée, avec amour pour en faire presque un jardin d’Éden !! Quel gâchis, quelle tristesse de savoir la Mitidja en friche, plus aucun entretien des voies secondaires, le surpeuplement des grandes villes, Tebessa en 1956 30000 habitants en 2020: 200.000 habitants !! comment nourrir tout ce peuple ???