11 novembre 2024 Message du Ministre des Armées et des Anciens Combattants.
Une cérémonie commémorative inhabituelle.
- Citation :
En règle générale vos messages ou ceux de vos prédécesseurs
sont des hommages et une reconnaissance à tous les morts
pour la France sur les différents champs de bataille.
Lettre de notre camarade Guy Belloir transmise par notre camarade parachutiste Claude MILLET,
frère de Bernard MILLET, promotion 102 de l’École Inter-armes de Cherchell en Algérie française.
Monsieur le Ministre des Armées et des Anciens Combattants du 11 novembre 2024,
Montrabé le 19 Novembre 2024
Monsieur Sébastien Lecornu
73 route de Lavaur Ministre des Armées
31850 Montrabé Et des Anciens combattants
Monsieur le Ministre des Armées et des Anciens Combattants.
Comme tous les ans j’ai assisté à la cérémonie commémorative
du 11 novembre et j’ai écouté avec attention votre message.
En règle générale vos messages ou ceux de vos prédécesseurs
sont des hommages et une reconnaissance à tous les morts
pour la France sur les différents champs de bataille.
Cette année comment avez-vous pu oublier tous ces jeunes
appelés, tous ces militaires de carrière, tous ces harkis
et bien sûr tous les civils hommes femmes enfants qui ont
perdu la vie en Algérie de 1954 à 1962.
J’ai du mal à penser qu’il s’agit d’un oubli sûr que vos
discours sont très certainement relus par votre où vos
collaborateurs.
Alors pour quelle raison pas un mot sur l’Algérie ?
Pourtant après avoir pris connaissance de la circulaire
de votre secrétaire d’état aux anciens combattants,
Madame Patricia Mirallès, en 2022 à l’occasion du
soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’
Algérie on aurait pu penser que la France reconnaissait
le sacrifice de ses enfants.
Avez-vous, Monsieur le Ministre, une explication à
donner à toutes celles et ceux qui ont été choqués
par votre message ?
Faut-il une fois encore présenter des excuses à l’Algérie ?
La France n’a rien laissé en 1962 ?
(les hôpitaux, les écoles, les collèges, les lycées,
les facultés, les routes, les lignes de chemin de
fer, les aéroports, l’industrie, l’administration,
l’agriculture(la Mitidja n’était peuplée que de
moustiques), les puits de pétrole et de gaz au Sahara)
Tout cela, c’est ce que l’histoire d’aujourd’hui veut
nous enseigner.
Alors, en Algérie il y avait 1 million de colonialistes
profitant de 10 millions d’esclaves! Qui peut croire
une chose pareille ? il suffit d’interroger des algérien
s vivants en Algérie pour les entendre dire qu’ils
regrettent le départ des « pieds noirs «
Nous vivions toutes et tous en bonne intelligence.
Par exemple mon père Administrateur des Services
Civils a toute sa vie été très proche de ses
administrés de toutes origines et de toutes religions,
Avec un respect absolu d’égalité et de justice.
Mon grand-père médecin dans le bled allant à dos
de mulet mettre au monde des enfants avec pour
rémunération, la reconnaissance de tous et un paquet
de figues ou une boîte de dattes.
Bien sûr tous les deux des colonialistes au sens
le plus péjoratif du terme!
Monsieur le Ministre pourquoi un tel mépris ?
Alors si l’administration française doit avoir
honte, c’est de ne pas avoir su ou voulu organiser
le retour des pieds noirs et des harkis ; combien
n’ont pas pu revenir en métropole : morts ou disparus ?
Pouvez-vous justifier ce silence car il ne s’agit pas
d’une omission ?
En souhaitant une prochaine réponse de votre part,
Je vous prie de bien vouloir recevoir, Monsieur le
Ministre des Armées et des Anciens Combattants,
l’expression de mes respectueuses salutations.
Guy Belloir
Lieutenant (H)