« On n'a jamais quitté l'Otan »

vendredi 20 mars 2009


L’INTERVIEW

« On n'a jamais quitté l'Otan »
Madeleine Lheureux présidente Bourgogne de l’association française pour la communauté atlantique

Le Bien public.- Une femme passionnée par les questions de défense, c'est assez rare. D'où vient votre intérêt pour la chose militaire ?

Madeleine Lheureux.- J'étais assistante sociale sur la base aéronavale Nimes-Garons et j'ai trouvé dans la Marine, un esprit de corps et de solidarité qu'on retrouve rarement dans le civil. C'est ce qui m'a conduite à intégrer le bureau de l'Institut des Hautes études de la Défense nationale en 1997. Mercredi dernier, j'étais au colloque qui se tenait à l'Ecole militaire à l'initiative du président de la République.

LBP.-Justement, l'intégration de la France dans l'Otan fait craindre à beaucoup notre instrumentalisation au profit de l'hyperpuissance américaine. Que répondez-vous ?

ML.- De toute façon, on n'a jamais quitté l'Otan. On avait seulement quitté le commandement. Notre retour au sein du commandement ne peut que renforcer l'armée européenne. On restera toujours libres de nos mouvements. A l'Ecole militaire, quelqu'un a demandé si on aurait pu avoir la même position, vis-à-vis de la deuxième guerre du Golfe. On serait resté indépendants, d'ailleurs les Américains n'ont pas impliqué l'Otan en Irak.

LBP.- Admettons que nous restions indépendants, quel sera néanmoins notre intérêt positif dans cette affaire ?

ML.- Quand le général dg avait retiré la France, les circonstances étaient totalement différentes. Balladur et Chirac avaient déjà essayé de réintégrer la France. Aujourd'hui, nous sommes le troisième contributeur en argent et en hommes. Pourquoi aurions nous dû rester en dehors du commandement ?

LBP.- Dans ces grands enjeux, quel est le rôle de votre association ?

ML.- Nous devons informer les Français sur la réalité de notre participation. C'est pourquoi nous co-organisons avec le comité de Côte-d'Or de la fondation Maréchal-de-Lattre une conférence sur le thème : « Les relations France-OTAN : histoire et perspectives » le jeudi 9 avril à 18 h 30, à la Cité administrative Henry-Berger.

Cette conférence sera prononcée par le général d'armée Maurice Schmitt qui fut chef d'état major des armées entre 1987 et 1991. A cette occasion, il dédicacera son dernier ouvrage La 2e bataille d'Alger.

Propos recueillis par Franck BASSOLEIL