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| Quand les politiques voulaient supprimer les Para-Commandos | |
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Roger Bodson Pro !
| Sujet: Quand les politiques voulaient supprimer les Para-Commandos Jeu 26 Mar 2009 - 19:00 | |
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Editorial écrit en 2004 quand notre SINISTRE de la Défense Mr Flahaut voulait dissoudre la Brigade Para-Commando. Heureusement il a fini de sévir et son remplaçant, Mr le Ministre Piet DECREM, a bien compris toute l’utilité des Unités Para. La Brigade n’existe plus, mais nous en sommes revenu à la situation d’avant 1990 avec un Régiment comprenant le 1 Bataillon Parachutiste, le 2 Bataillon Commando, le 3 Bataillon Parachutiste, la Batterie Para-Commando et les Centres d’entrainements, Para à Schaffen, Commando à Marche les Dames. Le tout sous le commandement unique du Commandant du Régiment.
Roger Bodson
EDITORIAL
Devant les changements qui se profilent à la défense et l’avenir sombre, très sombre, de la Brigade Para-Commando, je ne puis rester sans réaction.
J’ai donc envoyé la lettre ci dessous à presque tous les journaux francophones ainsi qu’aux mandataires politiques nationaux et régionaux. J’ai également fait parvenir une copie de ma lettre aux Chefs de Corps des Unités de la Brigade Para-Commando.
Messieurs
Jean LARTEGUY, engagé volontaire en 1939, évadé de France en 1942, Officier parachutiste, romancier et correspondant de guerre en Corée et en Indochine écrivit ce texte dans sa jeunesse.
Je voudrais qu’il y ait deux armées.
Une pour la frime avec de beaux canons, des chars, des petits soldats, des fanfares, des Etats-majors, des Généraux distingués et un peu gâteux avec de petits officiers d’ordonnance précautionneux qui s’intéresseraient avec ferveur aux petits pipis de leur Général et aux hémorroïdes de leurs Colonels ;
Une armée que l’on montrerait pour cent sous sur tous les champs de foire.
L’autre serait sérieuse, composée uniquement de jeunes surentraînés et qui en veulent, habillés de tenues camouflées que l’on ne verrait pas dans les villes mais auxquels on demanderait sans cesse un effort impossible, auxquels on apprendrait toute sorte de trucs.
C’est dans cette armée là que je veux me battre !!!
Jean LARTEGUY.
Cette armée, dans laquelle Jean LARTEGUY voulait se battre, la Belgique la possède depuis 1942 !
Parmi le nombre assez réduit de militaires belges qui, après la débâcle de 1940, passèrent en Angleterre pour y poursuivre la lutte contre le nazisme, Blondeel et Danloy, officiers de réserve, furent ceux qui, en dépit déjà des réticences et de la passivité de l'establishment politique et militaire belge du lieu, constituèrent les premières unités de parachutistes (SAS) et de commandos au sein des unités mères britanniques et les conduisirent au combat.
Après la libération du pays, ils réussirent à maintenir et à développer ces unités qui furent regroupées en un régiment para-commando en 1951, « Fer de Lance » de l’Armée Belge.
Et c’est ce Fer de Lance, qui soit dit en passant suscita l’admiration et le respect des Etats-Majors Alliés, que les plus hautes autorités politiques et militaires du Pays veulent sinon supprimer, du moins diluer, suivant le « Plan Directeur de la Défense » dans les 2 Brigades subsistantes, la Première à Bourg Léopold et la Septième à Marche en Famenne.
Que restera-t-il de cet outil remarquable ? Ce Fer de Lance sera réduit à quelques pointes de flèches dont l’efficacité sera douteuse malgré, je n’en doute pas un seul instant, le spirit et le mordant des hommes qui en feront partie.
En revenant à un régiment comprenant un Etat-Major réduit et les trois Bataillons existants, on sauvegarderait l’efficacité et le « Know How » de ces unités. Unités d’élite qui dans le contexte politique international actuel et futur, se révéleront indispensables.
A l’heure où tous les pays développent les unités spéciales, nos brillants stratèges politiques et militaires veulent supprimer un outil qui a fait ses preuves depuis plus de soixante ans.
Après la deuxième guerre mondiale et la guerre de Corée, où de nombreux Parachutistes et Commandos donnèrent leur vie pour la Liberté, le Régiment Para-Commando sauva de nombreuses vies belges et étrangères au cours de multiples opérations en Afrique en 1959, 1960 (10.000 évacués), 1961, 1962, 1964 (2375 otages libérés), 1978 (2.300 évacués), 1990, 1991 (9.732 évacués), 1993, 1997.
Peut-être certains civils protégés ou évacués à ces occasions s'en souviennent-ils ?
Sans oublier les nombreuses missions humanitaires en Afrique et en Asie remplies avec efficacité et professionnalisme.
Une soixantaine de para-commandos ont perdu la vie au cours de ces opérations et plus de 80 dans des accidents liés au service.
Mais il est vrai, qu’actuellement, on ne peut plus appeler un chat un chat, le langage politiquement correct doit s’employer partout, maintenant celui qui agresse une vieille dame pour lui arracher son sac n’est plus un voyou mais un jeune en difficulté, un aveugle un non voyant, un sourd un malentendant, etc.. On pourrait multiplier les exemples à l’infini, le terme « militaire »doit absolument être banni du langage courant, il faut les désigner sous le terme de « travailleurs de la défense ».
Mais que les hommes du 2 Commando de Flawinne et leur commandant, partis pour une mission délicate au Congo, conforme à leurs vocations et spécificités mais sous haute surveillance d’autorités méfiantes, sachent qu’ils jouissent de la plus « haute confiance » des milliers d’anciens qui les ont précédés dans ces magnifiques unités.
Ayant servis, avec fierté, au 1er Bataillon Parachutiste, je terminerai avec cette citation de Georges BERNANOS (où le terme militaire s’adresse à la première catégorie désignée par LARTEGUY) :
« Je ne crois pas avoir jamais été un militaire, mais je pense que je fus un soldat »
Roger BODSON.
Cette lettre n’est pas restée sans réaction. Tous les journaux du groupe SUD PRESSE l’ont publiée presque intégralement, quelques journaux en ont publié de courts extraits et certains m’ont répondu que ma lettre, pour intéressante qu’elle fut, ne correspondait plus à l’actualité ! Côté des mandataires politiques, ils m’ont tous répondu.
La conclusion que je retire de toutes ces lettres est que si tous les politiciens, de quelque parti que se soit, sont d’accord pour dire que les Para-Commandos ont rendu d’inestimables services au Pays et qu’il faut éviter leur disparition, bien peu s’engagent pour des solutions concrètes.
Il faut quand même dire que quelques uns d’entre eux, aussi bien de la majorité que de l’opposition, n’ont pas hésité à interpeller le Ministre de la Défense au Sénat où à la Chambre.
La réponse qui m’a le plus touché est celle du Colonel Van GILS, commandant le 3 Para. Je la publie dans cette revue avec son autorisation.
Vous pourrez également lire une lettre que Jean LUXEN, 1 PARA 1959, à écrit au Ministre de la Défense. Il a reçu exactement la même réponse que moi. Par soucis d’objectivité, vous pourrez également lire cette réponse.
Roger Bodson
Mars 2004
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Quand les politiques voulaient supprimer les Para-Commandos Ven 27 Mar 2009 - 9:16 | |
| Merci Roger pour ton post édifiant....! Je vois que nos 2 Pays vivent le meme abandon...! ce n'est plus de la restructuration mais de la destruction d'une grande partie de la Nation.
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