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| L’art de se faire remarquer. | |
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Roger Bodson Pro !
| Sujet: L’art de se faire remarquer. Lun 11 Mai 2009 - 9:17 | |
| L’art de se faire remarquer.
Marche les Dames janvier 1962. Déjà 2 mois que nous sommes sous les Drapeaux et pour nous donner un avant goût du Camp Commando qui attend ceux d’entre-nous qui obtiendront ce fameux béret rouge, le 1 Bn Para se déplace pour une petite semaine à Marche les Dames.
Là, nous mettons en pratique le peu que nous avons appris en matière d’escalade et de descente en rappel. Rien à voir avec les 90m de rappel et les 120 m d’escalade que nous réaliserons à Freyr pendant notre camp commando, mais le Tarzan-course est beaucoup plus impressionnant que les 8 m de haut des murs de la citadelle de Diest. Murs que certains d’entre nous descendent et grimpent allégrement au cours de sorties nocturnes non autorisées.
Un après midi, nous partons par équipes de 6 pour un exercice de lecture de carte, une marche de plus ou moins 25 km. Nous quittons le camp et montons vers les baraquements de Wartet. De là nous partons vers le prochain point de ralliement. Après la traversée d’un champ, une clôture nous barre le passage. L’un d’entre-nous a une idée de génie. Comme il porte le FM (plus de 9 kg) sur son épaule il saisit celui-ci par le canon qu’il tire brusquement vers le bas. La crosse du FM décrit une gracieuse courbe et vient frapper de tout son poids, augmenté par la vitesse, les fils barbelés. Le résultat ne se fait pas attendre et nous pouvons passer sans effort à travers la brèche. Comme cette technique vient de faire ses preuves nous l’employons à chaque clôture rencontrée. Comme presque tous les obstacles sont franchis sans difficulté nous terminons notre circuit dans un temps très raisonnable et c’est avec une sérieuse avance sur les autres équipes que nous voyons, avec soulagement les tours de Marche les Dames. Vivement une bonne douche et nous aurons même le temps de passer à la cantine avant le souper.
Question de cantine, comme nous prenons le petit chemin qui passe derrière elle pour rejoindre les tentes; un officier nous barre le chemin. C’est un Commandant qui porte un béret vert. Nous ne le connaissons pas, mais cela ne va pas tarder. Il s’agit du Commandant MILITIS, c’est à dire du commandant du camp commando, l’autorité suprême de ces lieux. Il nous passe un savon carabiné, nous signale qu’un Para-Commando passe partout sans laisser la moindre trace de son passage. Qu’en fait de trace, un aveugle nous suivrait avec sa canne blanche. Il nous désigne des boîtes de clous, de clames, du fil de fer barbelé et des outils qui nous attendaient, nous donne l’ordre de refaire le parcours en réparant soigneusement tous nos dégâts et de surcroît de ramasser tous les mégots de cigarettes que nous trouverions sur notre passage. Non seulement les mégots abandonnés par les 2 fumeurs de l’équipe mais tous les autres aussi. Et, cerise sur le gâteau, nous dit que comme nous avions fait le parcours en un temps record, vu nos exploits, il nous accorde au grand maximum 1 heure de plus pour refaire le parcours en ne négligeant pas une clôture, pas un mégot. Et c’est au pas de course, chargés de tout cet outillage en plus de nos armes, que nous avons refait tout le chemin.
Rentrés au camp, nous nous sommes couchés le ventre vide, l’heure du souper étant passée.
Ce jour là le Commandant MILITIS nous a donné une leçon de respect du bien d’autrui et de l’environnement que je n’ai jamais oubliée.
Roger BODSON | |
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