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| Saut de ballon ou d'avion, lequel est le plus mpressionant? | |
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Roger Bodson Pro !
| Sujet: Saut de ballon ou d'avion, lequel est le plus mpressionant? Mer 5 Aoû 2009 - 6:54 | |
| Schaffen, mai 1962 Après 2 semaines d’instruction théorique et pratiques aux agrès, des dizaines, pour ne pas dire des centaines de rollings, nous sommes prêts pour le grand saut, il suffit d’attendre les conditions météo favorables. Comme en Belgique nous n’avons pas de tour de saut, juste un saut d’une hauteur de 10 m dans un hangar attaché à un harnais qui est freiné par un câble attaché à 2 pales qui freine la chute, le premier saut s’effectue directement du ballon captif. Celui-ci monte à une hauteur de 350 m, attaché par un câble à un camion treuil. Dans la nacelle se trouvent 5 élèves et le despatcher. Celle-ci est couverte ou découverte suivant le temps. Le saut de ballon commence par une chute libre de 3 secondes avant l’ouverture totale du parachute et nous apprenions à compter, 331, 332, 333 et à vérifier l’ouverture correcte. Par une belle matinée de mai, le temps est splendide, presque pas de vent, la première compagnie se présentent au magasin pour recevoir les parachutes. Nous avons enfilé des dizaines et des dizaines de fois ces harnais, mais aujourd’hui c’est sérieux. Nous nous escrimons a ajuster les sangles au mieux, car superstition, pas question d’échanger le pépin reçus avec celui de son voisin dont les sangles sont à votre taille. Equipé, nous nous regroupons par stick, 15 hommes, et notre despatcher inspecte soigneusement notre harnachement. Pendant ce temps, des copains sont déjà occupés à sauter et cinq corolles se déploient dans le ciel. Quand le tour de notre stick arrive, nous nous dirigeons vers le milieu de la DZ en direction de la nacelle du ballon. Le stick sautera en 3 groupes de cinq élèves et le despatcher sautera avec le dernier groupe. Le ballon monte avec la première équipe et quelques minutes plus tard cinq parachutes descendent lentement vers le sol tandis que le treuil nous ramène le ballon. C’est enfin à notre tour et devant sauter le deuxième je monte l’avant dernier dans la nacelle. Le ballon s’élèvent lentement et le despatcher, après avoir vérifié la bonne fixation de la static line (s.o.a.) au câble, nous commande de chanter, nous nous exécutons mais par un curieux phénomène plus le ballon monte plus nos voix diminue et c’est dans le silence le plus complet que la nacelle se stabilise à l’altitude requise. Il fait vraiment beau et la nacelle est découverte, nous avons donc tout le loisir d’admirer le paysage mais nos regards sont surtout attirés par le sol qui se trouve 350m en dessous de nous. Le premier se présent à la porte et au Go plonge résolument vers le sol les deux pieds en avant. C’est mon tour et au Go je saute en comptant comme prévu 331, les 332 et 333 sont restés coincé dans ma gorge, mais le choc de l’ouverture fut assez significative pour savoir qu’il s’était bien ouvert. Je jette un coup d’œil sur ma voilure et puis avisant mon copain descendant à quelques dizaines de mètres, je lui crie mes impressions mais immédiatement une voix s’élève du sol à travers un mégaphone « Fermez vos g… là-haut et les jambes par la même occasion sinon on vous ramassera à la petite cuillère ». Les instructeurs au sol surveillent notre descente et nous donnent les instructions pour se recevoir sans casse. Rolling impeccable, je dégrafe le harnais, roule la toile et reporte le parachute au magasin. Direction la cantine pour fêter cela. Sur le mur de celle-ci il y a un dessin représentant 2 parachutistes, l’un recroquevillé sue lui-même et livide, l’autre fier comme Artaban et bombant le torse avec la légende » Avant et après le premier saut ». Et c’est exactement ce que nous ressentons. L’après-midi nous voit moins fière car on remet cela. De nouveau tout se passe bien. Le lendemain de nouveau 2sauts dont un avec matériel et le surlendemain, un saut d’avion. Pour celui-ci nous nous rendons en camion à Melsbroek, l’aérodrome militaire en face de Zaventem. Une bonne heure de route. Parade de saut et embarquement dans les C119. Je saute le premier, donc je me trouve à coté de la porte. L’avion décolle et je voudrais déjà sortir, une odeur de kérosène, des vibrations et un boucan du tonnerre. Une petite demi heure de vol et nous voila au dessus de la DZ de Schaffen, debout dans la porte je vois l’avion survoler la citadelle de Diest, j’ai l’impression que si je lâcher ais les bords de la porte j’atterrirais sur le parade-ground. Mais l’avion termine son demi-tour et s’aligne sur la DZ, la lampe verte s’allume et au Go je plonge dans le vide, mais là j’ai l’impression d’être aspirer par un tourbillon infernal, je suis secoué dans tous les sens et mon parachute s’ouvre presqu’immédiatement. Plus que 2 sauts d’avions et nous serons brevetés. Breveté le 4 juin 1962 après 4 sauts de ballon dont 1 avec matériel et 3 sauts de C119, nous restons encore une semaine au CE Para de Schaffen et nous sautons encore 1 fois du C119 avec matériel. Rentré à la citadelle de Diest, qui se trouvent à 3 km de Schaffen, nous effectuons plusieurs fois le déplacement pour sauter encore 3 fois du ballon en attendant notre départ pour l’Afrique. Parmi ces saut, se trouve celui qui me causa la peur de ma vie. Le ballon s’élève lentement et comme nous sommes entre 200 et 250 m brusquement un violent orage éclate. 250 m de câble d’acier cela fait un fameux paratonnerre. Le despatcher n’hésite pas et nous fait sauter en catastrophe à une hauteur de 250 m et saute directement après nous. Je crois que jamais la nacelle ne s’est vidée aussi rapidement. Vers la mi-juin nous sommes à Usumbura et comme nous devons sauter à N’Gozi au nord du Burundi, pendant 2 jours nous apprenons le drill pour sauter du C 47 Dakota. Lever à 4.00, parade de saut à 5.30 heure et après 2 heures de vol saut vers les 8 heure. Il fait déjà chaud, le saut se passe très bien malgré que nous ayons bien arrosé, anticipativement, notre premier et unique saut sur la terre africaine la veille. On charge les parachutes et le matériel sur les camions venus nous chercher sur la DZ mais quand nous voulons grimper à notre tour, le lieutenant nous rassemble et en avant marche vers notre cantonnement, 8 km à pieds par une chaleur de plus en plus forte. Partis en juin pour rester en Afrique jusqu’au mois de janvier, nous devons quitter celle-ci vers la mi-août, les gouvernements belge et ruandais n’arrivant pas à un accord sur les conditions de notre séjour. Rentré à Diest, nous apprenons que nous serons démobilisé le 30 octobre après 12 mois et non après quinze comme prévu, de plus les bleus rentrant le 1er octobre nous feront des séjours aux camps de Lagland près d’Arlon et d’Elsenborn près de Verviers et pour finir en beauté une semaine à Schaffen ou nous avons encore l’occasion de faire 4 sauts de ballon. Mes 2 derniers sauts ont eu lieu durant mon rappel au mois d’octobre 1963 soit onze mois après ma démobilisation. Sauts du ballon évidement. Si je compte bien, j’ai effectué 18 sauts, 13 du ballon, 4 du C119 et 1 du C 47 Dakota. Je dois dire que si c’est plus impressionnant pour un néophyte, je préfère les sauts du ballon à ceux du C119, mais je crois que le plus agréable fut celui que nous avons effectué du Dakota. | |
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