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| "Votre compagnie vient d'être mise en alerte pour un engagement de contre-insurrection en Afghanistan..." | |
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JNRO confirmé
| Sujet: "Votre compagnie vient d'être mise en alerte pour un engagement de contre-insurrection en Afghanistan..." Mer 16 Sep 2009 - 9:39 | |
| Je vous fais partager mes lectures.
lu dans secret défense
"Votre compagnie vient d'être mise en alerte pour un engagement de contre-insurrection en Afghanistan..."
Voici la traduction intégrale d'un texte du lieutenant-colonel David Kilcullen, 42 ans, expert en matière de contre-insurrection reconnu au niveau mondial. Issu de l'armée australienne, Kilcullen a notamment été l'un des conseillers du général Petraeus en Irak. La traduction est due à un internaute, qui souhaite rester anonyme. Qu'il en soit remercié.Votre compagnie vient d'être mise en alerte pour un engagement de contre-insurrection en Irak ou en Afghanistan. Vous avez lu David Galula, T.E. Lawrence et Robert Thompson. Vous avez étudié le manuel FM 3-24 et vous comprenez maintenant l'histoire, le philosophie et la théorie de la contre-insurrection. Vous avez regardé "Black Hawk Down" et "la bataille d'Alger" et vous savez que ce sera le plus difficile challenge de votre vie.
Mais que signifient toutes ces théories au niveau de la compagnie? Comment traduire les principes en actes, de nuit, avec un GPS hors d'usage, quand les médias vous critiquent, que les populations locales se plaignent dans une langue que vous ne parlez pas, et qu'un ennemi invisible tue vos hommes un ou deux à la fois? Comment devrait se dérouler aujourd'hui la contre-insurrection?
(Pour lire la suite, cliquez ci-dessous)
Il n'y a pas de réponse universelle, et les insurgés sont les adversaires les plus innovateurs que vous aurez jamais en face de vous. Les combattre va vous demander toutes les ressources de votre intelligence. Soyez rassuré, vous n'êtes pas le premier à prendre ce chemin. Il existe des fondamentaux tactiques à appliquer, pour relier la théorie avec les techniques et procédures que vous connaissez déjà.
Qu'est-ce que la contre-insurrection ?
Si vous n'avez jamais étudié la théorie de la contre insurrection, la voici en résumé: c'est une compétition avec les insurgés pour le droit et la capacité à gagner le cœur, les esprits et l'approbation de la population. Vous y avez été envoyé, car les insurgés, au sommet de leur puissance, peuvent défaire quiconque ayant moins de puissance que vous. Mais vous avez plus de puissance de combat que vous pouvez ou devez utiliser dans la plupart des situations. Un usage peu judicieux de la puissance de feu conduit à des querelles sanglantes, des sans-abris et une déstructuration de la société qui va entretenir et perpétuer l'insurrection. Les actions les plus profitables se jouent au niveau politique local, action civiles, et comportement de mesures de police. Pour que vous gagniez, la population ne doit pas vous aimer mais vous respecter, accepter que vos actions lui soient bénéfiques, croire en votre honnêteté et voter capacité à tenir vos promesses, en particulier au niveau de la sécurité. Dans ce champ de bataille l'opinion publique et les rumeurs sont plus influentes que les faits et plus puissantes qu'une centaine de chars.
Dans ce contexte, ce qui suit sont les observations d'une expérience collective: la substantifique moelle par ceux qui sont allé avant que vous n'appreniez. Notés sous la forme de commandements pour la clarté, il s'agirait plus d'un folklore. Employez le judicieusement et avec scepticisme.
Le temps est compté durant un pré-déploiement mais vous n'aurez plus jamais autant de temps pour penser que maintenant. C'est maintenant que vous avez la chance de préparer, et vous et votre commandement.
1) Connaissez votre secteur.
Connaissez la population, la topographie, l'économie, l'histoire, la religion et la culture. Connaissez chaque village, route, champ, clan, leader tribal et vieilles rancunes. Voter mission est de devenir l'expert mondial à propos de votre district. Si vous ne savez pas précisément où vous devez opérer, étudier la zone en général. Lisez la carte comme un livre, étudiez la chaque soir avant de dormir, et remémorez vous la tous les matins au réveil, jusqu'à la maîtriser au point qu'elle fasse partie de vous. Développez une carte mentale de votre secteur, une structure où vous pourrez installer chaque nouveau renseignement acquis. Etudiez les journaux de marches de vos prédécesseurs; encore mieux, entrez en contact avec les unités sur théâtre des ops et piocher dans leurs cerveaux. Dans un monde idéal, les officiers de renseignements et les experts sont censés vous briefer. Cela arrive rarement, et même quand cela est, il n'y a pas de substitut à l'expérience personnelle. Comprenez le terme aire d'influence au sens large, cela peut être une grande surface, particulièrement lorsque les insurgés présentent des doléances "globales". Partagez les aspects de la zone d'opération avec vos chefs de sections et vos autres officiers: que chaque individu développe une spécialité et brieffe les autres. Négligez ce savoir-faire et cela vous tuera.
2) Définissez le problème
Maintenant que vous connaissez votre zone et sa population, vous pouvez commencer à définir le problème. Qui sont les insurgés? Qui les dirige? Qu'est ce qui fait courir les leaders locaux? La contre-insurrection est fondamentalement une compétition, entre chaque camp, pour mobiliser la population en soutien de son programme. Ainsi vous devez comprendre ce qui motive la population et comment la mobiliser. Vous devez comprendre comment et pourquoi les insurgés sont suivis. Cela signifie que vous devez connaître votre ennemi réel, et non un résumé de rapport. L'ennemi est innovant, plein de ressources et vraisemblablement a grandit dans la région où vous allez opérer. Les habitants le connaissent depuis qu'il était enfant, depuis quand vous connaissent ils vous? Votre pire adversaire ce n'est pas le terroriste psychotique de Hollywood, c'est le charismatique guerrier qui serait votre meilleur chef de section. Ses suivants ne sont pas naïfs ou induits en erreur : la majeur part de son succès est due à un mauvais usage des forces de police ou de sécurité qui leur a aliéné la population. Analyser ce problème avec vos chefs de sections et vos chefs de groupe. Exprimer les idées, explorer le problème, comprenez ce qui vous fait face et dégagez un consensus. Si il ne sonne pas militaire, allez au-delà de ça. Une fois que vous serez sur le TO, les situations arriveront trop vite pour des ordres ou même une intention du commandement. Caporaux et soldats auront à faire preuve de jugement immédiat avec un impact stratégique. Le seul chemin pour les aider est de leur donner une compréhension partagée, et ensuite de leur faire confiance pour penser par eux-mêmes quand le jour arrivera.
3) Organiser le renseignement
En contre-insurrection tuer l'ennemi est facile. Le trouver est la plupart du temps impossible. Renseignement et opérations sont complémentaires. Vos opérations seront conduites par les renseignements, mais le renseignement viendra la plupart du temps de vos propres opérations, et non comme un produit préparé par le HQG. Il faut donc organiser votre renseignement. Vous aurez besoin d'un S2 de compagnie et d'une section rens, y compris des analystes. Vous aurez peut-être besoin de S2 et de S3 de section, ainsi que d'un élément de surveillance et de reconnaissance. Vous n'aurez pas assez de traducteurs, vous n'en aurez jamais assez, mais considérez prudemment à quel poste ils seront le plus efficace. Les traducteurs sont un atout décisif : mais comme toutes les autres ressources rares vous devez avoir un plan B au cas où vous les perdriez. Lors de la phase de pré-déploiement le meilleur usage de vos traducteurs est de leur faire donner des cours de langue de base à vos cadres. Vous ne recevrez probablement pas d'augmentation pour ça, mais vous devez le faire. Mettez les soldats les plus intelligents dans la section S2 et dans l'équipe R&S. Vous perdrez une section de fusiliers, mais la section rens vous remboursera en vie et en efforts épargnés.
4) Organiser la coopération inter-agences/armes
Presque tout dans la contre-insurrection est inter-agences. Et tou ce qui est important, de la police, au renseignement par les opérations CIMC jusqu'au ramassage des ordures, forcera votre compagnie à travailler avec des acteurs civils et des partenaires locaux que vous ne pourrez contrôler, mais dont le succès est essentiel pour vous. Entraînez votre compagnie à ce travail, demander un briefing au département d'état, aux agences sociales, à la police locale et aux pompiers. Entraîner l'homme de tête de chaque groupe à négocier dans ce cadre. Comprenez que les civils trouvent les fusils, les casques et les gilets pare-balles intimidants. Apprenez à ne pas les effrayer. Demander à ceux qui viennent de cette région et de cette culture ce qu'ils pensent de vos idées. Voyez-les à travers les yeux d'un civil qui ne connaît rien aux militaires. Quelle serait votre réaction si des étrangers débarquaient dans votre voisinage et effectuaient les travaux que vous aviez organisés? Et si quelqu'un venait dans la maison de votre mère pour faire la même chose? Le plus important, comprenez que vos action donnent un souffle d'air, mais que le développement et la stabilisation au long terme par des agences civiles gagnera finalement la guerre.
5) Voyagez léger et renforcez vos compagnies logistiques
Vous serez alourdis par des gilets pare-balles, des rations, de la munition supplémentaire, des moyens de communication et mille autres choses. L'ennemi portera un fusil ou un RPG, une écharpe et une bouteille d'eau si il a de la chance. Si vous n'alléger pas subséquemment votre charge et que vous ne développez une culture de la vitesse et de la manœuvrabilité, les insurgés vous attaquerons et vous manœuvrerons continuellement. Mais en allégeant votre charge soyez sur de toujours pouvoir recourir à l'appui aérien ou l'appui feu en cas de nécessité. Egalement rappelez vous de renforcer voter cp log. L'ennemi va attaquer vos points faibles. La plupart des attaques contre la coalition en 2004-2005, hormis les opérations planifiées de Falloujah ou l'opération Iron Horse, avaient lieu contre des convois ou des centres logistiques. Vous voyez le puck. Assurez vous que votre cp log est équipée, dispose de communications et est entraînée aux opérations de combat. Il se pourrait qu'elle combatte plus que vos groupes de fusiliers.
6) Trouvez un conseiller politique / culturel
Dans une force optimisée pour la contre-insurrection, vous devriez recevoir conseiller politique/culture au niveau de la compagnie : un diplomate ou un officier originaire de votre secteur, capable de parler la langue et de naviguer dans les intrigues de la politique locale. De retour sur terre, les commandants de divisions et de corps recevront un POLCONS, vous non, alors il faudra improviser. Trouver un tel conseiller parmi vos subordonnés peut-être un officier, peut-être pas. (cf art 8). Quelqu'un avec des compétences sociales et un sens de l'environnement aura de meilleurs résultats qu'un diplômé de sciences-po. N'essayez pas d'être voter propre conseiller: vous devez être pleinement conscient de la dimension politique et culturelle, mais c'est une autre mission. Aussi n'employez pas un de vos off rens pour ce travail. Leur rôle est de comprendre l'environnement celui d'un conseiller est d'aider à le formuler.
7) Entraîner vos chefs de section, puis faites leur confiance
la contre-insurrection est une guerre de chefs de sections, de groupes voire souvent de simple soldat. Les batailles sont gagnées ou perdues en un instant. : celui qui pourra porter la puissance de combat en quelques secondes au coin de la rue va gagner. Le commandant sur place contrôle le combat. Vous devez entraîner vos chefs de sections pour agir intelligemment et indépendamment sans ordres. Si vos chefs de sections sont compétents, vous pouvez vous en sortir avec une compagnie ou des groupes moyens. Le contraire n'est pas vrai. L'entraînement doit se baser sur des savoir-faire de base : tiflu/observateur, patrouille, sécurité en mouvement et lors de la halte, des drills de base. En cas de doute passez moins de temps sur l'entraînement de compagnie ouo de section et plus sur celui des groupes. Remplacer sans hésiter les cadres qui sont incompétents. Mais une fois que les hommes sont entraînés et que vous avez partagé avec eux votre diagnostic opérationnel, faites leur confiance. Nous en parlons souvent, mais peu de cdt cp ou de chef de section font réellement confiance à leurs hommes. En contre-insurrection vous n'avez pas le choix.
Le rang n'est rien, le talent est tout
Tout le monde n'est pas bon pour la contre-insurrection. Beaucoup n'en comprenne pas le concept et une partie de ceux qui y arrive ne peuvent pas l'appliquer. C'est difficile et dans une armée conventionnelle seules quelques personnes y arriveront. Tout le monde peut apprendre les bases, mais un peu d'instinct doit être présent. Apprenez à repérer de tels individus et à les placer à des postes où ils pourront faire une différence. Le rang a moins d'importance que le talent, quelques bons soldats conduits par un jeune sous-bite intelligent peuvent avoir du succès dans la contre-insurrection, alors que des centaines de soldats bien armés menés par un officier vétéran échoueront.
9) Ayez un plan pour la partie
La préparation finale de la mission est de développer un plan de jeu : une image mentale du développement de l'opération. Vous serez tentés de le faire trop tôt. Attendez, jusqu'a ce que l'amélioration de vos connaissances sur le sujet, vous donne une bonne idée de ce qui doit être fait, et de vos propres limites. Comme tous les plans, le votre va changer au contact du terrain ou devoir être complètement changé suite à une modification brutale de l'environnement. Mais vous avez toujours besoin d'un plan, et le processus de planification va vous donner une idée simple et robuste de ce qui doit être fait, même si la méthode change. Cela est appelé le "design opérationnel". Une approche est d'identifier les stades de base dans votre opération : "établir la supériorité, bâtir des réseaux locaux, marginaliser l'ennemi". Assurez vous de pouvoir faire facilement la transition entre les phases, y compris d'avancer ou de reculer en cas de revers. L'insurgé peut adapter ses activités aux vôtres, vous devez avoir un plan assez simple pour survivre à un revers sans vous écrouler. Ce plan est la solution qui découle du diagnostic que vous avez développé plus tôt, il doit être simple et connu de tous.
10) Soyez présent
La première règle d'un déployement en contre-insurrection est d'être présent. Sinon vous ne pourrez jamais prendre l'ascendant sur l'ennemi. Si vous n'êtes pas sur place lorque 'un incident a lieu, vous ne pourrez rien y faire. Ainsi voter premier ordre de travail sera d'établir une présence. Si vous pouvez le faire à travers tout votre secteur faites le partout où vous le pourrez. Ceci demande une approche résidentielle - vivez dans votre secteur, à proximité de la population, plutôt que d'effectuer des raids dans la zone depuis des bases éloignées et sécurisées. Les mouvements à pied, le cantonnement dans les villages locaux, les patrouilles de nuit : tout cela semble plus dangereux qu'il ne l'est. Cela établit un lien avec la population locale, qui vous verra comme de vraies personnes à qui on peut faire confiance et avec qui on peut faire du bussiness, et non comme des aliens qui descendent d'une boîte blindée. Se déplacer partout en convoi blindé - trip journalier comme touriste en enfer - dégrade votre conscience de la situation, fait de vous des cibles et est à la fin plus dangereux. 11) Eviter de réagir au quart de tour à la première impression
N'agissez pas trop vite, analysez les faits d'abord. La violence que vous voyez est peut être du fait de la stratégie des insurgés, ou celle de groupes opposés, voire une vendetta personnelle enter habitants. Ou il s'agit simplement de la vie courante ; la normalité à Kandahar n'est pas la même qu'au Kansas. Ainsi vous aurez besoin de temps pour apprendre ce qu'est la normalité locale. Le commandant insurgé va tenter de vous aiguiller vers de la brutalité envers la population ou de vous pousser à l'erreur. A moins que vous ne soyez sur place lorsqu'un incident éclatera, vous aurez uniquement des rapports de seconde main et pourrez mal interpréter le contexte local ou la situation. Cette fragmentation et cette désagrégation du champ de bataille particulièrement dans les zones urbaines signifie que les premières impressions sont souvent facilement mal interprétées. Evidemment bous ne pourrez éviter de devoir poser des jugements. Mais si possible vérifiez les avec un vétéran ou un interprète de confiance. Si vous le pouvez essayez de garder un ou deux officiers de l'unité qui vous a précédé pendant la première partie de voter tour d'opération. Essayez d'éviter d'avoir le jugement trop rapide.
12) Préparez une main courante dès le premier jour
Croyez-le ou non vous n'allez pas résoudre l'insurrection pendant votre tour d'opération. Votre tour arrivera au bout, et votre successeur aura besoin de votre connaissance du terrain. Prévoyez une main courante et des dossiers dès le premier jour, dans chaque section et équipe spécialisée; idéalement vous en aurez hérité de votre prédécesseur, mais si ce n'est pas le cas vous devrez les créer. Les dossiers devront contenir les leçons apprises, des détails sur la population, les villages et les rapports de patrouille, des cartes mises à jour, des photos, tout ce qui permettra à un nouvel arrivant de maîtriser l'environnement. Les bases de données informatiques sont une bonne chose, mais assurez vous d'avoir des sauvegardes sécurisées de tous les documents. Ceci est ennuyeux, prend du temps, et essentiel. Au delà, cela vous permettra de créer une forme de mémoire collective qui rendra votre secteur vivant.
13) Construisez un/des réseaux fiables
Après vous être implanté dans votre secteur le prochain pas est de créer des réseaux de confiance. Ceci est la vraie signification de l'expression "gagner les cœurs et les esprits", qui comprend deux composantes. Cœurs signifie persuader la population que leurs intérêts sont mieux servis par votre succès; esprits signifie les convaincre que vous pouvez les protéger et que vous résister est inutile. Notez qu'aucun de ces concepts n'a de lien avec le fait que la population vous aime ou pas. Analyser ses intérêts personnels, non ses émotions, c'est ce qui compte. Au-delà si vous arrivez à bâtir des réseaux de confiance avec succès, ils vont se développer comme des racines dans la population, déranger les réseaux ennemis, les mettre en lumière là où vous pourrez les combattre, et saisir l'initiative. Ces réseaux comportent des alliés locaux, des chefs de communauté, les forces sécurité locales, des ONG et d'autres acteurs non étatiques, neutres ou amicaux dans votre secteur, et les médias. Conduisez la surveillance du village et de son voisinage pour identifier les besoins de la communauté - ensuite profitez-en pour aller à sa rencontre, agissez pour l'intérêt commun et mobilisez le soutien de la population. Ceci est votre effort principal, tout le reste est secondaire. Les actions qui vous aident à bâtir ces réseaux de confiance sont utiles. Les actions, même abattre des cibles importantes, qui minent ou font perdre la confiance de vos réseaux aident l'ennemi.
14) Commencez facilement
Si vous avez été entraîné à la manœuvre militaire vous serez au courant du front et des intervalles. Ceci s'applique à la contre-insurrection comme aux autres formes de la manœuvre. N'essayez pas d'attaquer le noyau dur en premier. N'allez pas dès le départ sur la zone principale contrôlée par les insurgés, tenter de provoquer une bataille décisive, ou concentrer ses efforts sur les villages contrôlés par les insurgés. Au contraire, partez des zones sûres et étendez vous graduellement vers l'extérieur. Faites le en étendant votre influence à travers les réseaux locaux. Travaillez avec et non contre la fibre de la société locale : premièrement, gagnez la confiance de quelques villages, et observez avec qui ils font du commerce, se marient ou font du business. Maintenant gagnez ces partenaires. L'épreuve de force avec les insurgés viendra rapidement. Mais maintenant vous avez des alliés locaux, une population mobilisée et de confiance derrière vous. Faites le par d'autres voies et personne ne pleurera voter échec.
15) Cherchez les premières victoires
Dans cette première phase, votre but est de marquer votre domination dans votre secteur. Faites le en cherchant une première victoire. Ceci ne sera pas spécifiquement un combat victorieux contre l'adversaire : recherchez une telle victoire peut être excessivement agressif et conduire à des dommages collatéraux - spécialement si vous ne comprenez pas réellement votre secteur. De même une telle victoire au combat présuppose que votre ennemi est assez stupide pour se présentez face à vous comme une cible claire et nette, chose rare en contre-insurrection. En réalité, vous devez chercher la victoire en résolvant les problèmes de longue durée que vos prédécesseurs ont échoué à solder, ou en recrutant un leader local clé qui n'avait jusque là jamais coopéré avec vos forces. Comme toute autre forme de propagande armée, obtenir même une petite victoire au début de voter tour d'opération donnera le ton sur ce qui viendra plus tard, et vous aidera à prendre l'initiative - que vous aviez probablement perdue suite à l'inévitable hiatus provoqué par le passage de témoin entre vous et votre prédécesseur.
16) Employez des patrouilles de dissuasion
Etablissez une méthode de patrouille qui dissuadera l'ennemi de vous attaquer. Souvent notre approche de la patrouille semble créée pour provoquer, puis défaire une attaque adverse. Ceci est contre-productif : cela développe une mentalité de raid, au jour le jour ou encore d'enfermé. Au contraire pratiquez des patrouilles de dissuasion. Il y a plusieurs manières de le faire, y compris les patrouilles "multiple" quand vous inonder une zone avec de nombreuses petites patrouilles travaillant en coopération. Chacune est trop petite pour être une cible de valeur et les insurgés ne savent jamais où toutes les patrouilles sont - ce qui rend une attaque sur l'une d'entre elles extrêmement risquée. Une autre méthode inclut les ainsi nommées "bleues-vertes", où vous montez ouvertement des patrouilles humanitaires en journée, qui se mettront à ouvert la nuit pour chasser des cibles spécifiques. De nouveau, le but consiste à troubler l'adversaire et à rassurer la population, à travers une action constante et imprévisible - qui, avec le temps, dissuadera les attaques et créera un environnement plus sûr. Une règle raisonnable d'engagement est que de un à deux tiers de vos forces soit en permanence en patrouille, de jours comme de nuit.
17) Soyez préparé aux revers
Les revers sont normaux en contre-insurrection comme dans toute forme de guerre. Vous ferez des erreurs, vous perdrez des hommes, et parfois tuerez ou arrêterez la mauvaise personne. Vous aurez des échecs dans la construction ou l'extension de vos réseaux. Si cela arrive ne perdez pas courage. Passez simplement à la phase précédente de votre plan et rééquilibrez votre balance. Il est normal dans une compagnie lors d'opérations de contre-insurrection que certaines sections aient du succès alors que d'autres échouent. C'e n'est pas nécessairement un signe de ratage. Donnez aux commandants locaux la possibilité de s'adapter aux conditions locales. Cela créera l'élasticité qui vous aidera à survivre aux échecs.
18) Rappelez vous de l'audience mondiale
Une des grandes différences entre la contre-insurrection de nos parents et celle à laquelle nous faisons face aujourd'hui est l'omniprésence de médias du monde entier. Beaucoup de maisons en Irak ont une voire plusieurs antennes satellites. Les bloggeurs, les journalistes de presse, de la radio et de la télé vont filmer et commenter chacun de vos mouvements. Quand les insurgés conduisent une embuscade contre une patrouille ou posent un engin piégé contre une véhicule, ils ne le font pas pour détruire une cible de plus, mais parce qu'ils recherchent des images de véhicules incendiés et de soldats morts pour le journal du soir. Attention à cet "ennemi numérique" qui emploie l'audience médiatique pour vous coulez dans le jugement de l'opinion publique. Vous pourrez le contrer en entraîner vos soldats à toujours garder à l'esprit cette audience médiatique, assumer que tout ce qu'ils diront ou feront sera publié, et être amicaux avec les médias. Gagnez-vous la presse, aidez les à trouver une histoire, et échangez des informations avec elle. De bonnes relations avec les médias indépendants - en particulier locaux - augmenteront fortement voter compréhension de la situation, et vous aideront à faire passer votre message au niveau local et supérieur.
19) Enrôlez les femmes, faites attention aux enfants
La plupart des combattants insurgés sont des hommes. Mais dans les sociétés traditionnelles, les femmes sont très influentes dans la création des réseaux sociaux que les insurgés emploient pour la logistique. Cooptez les femmes neutres ou amicales, à travers des objectifs ciblés, programmes sociaux et économiques, construisez des programmes développant des réseaux d'intérêts communs et qui pourront peut-être miner les insurgés. Vous avez besoin de vos propres forces féminines de contre-insurrection, y compris des agents de coopération entre les différents acteurs, pour le faire efficacement. Gagnez la femme, et vous gagnerez la cellule familiale. Gagnez la famille, et vous ferez un grand pas en avant dans la mobilisation de la population. A contrario, stoppez les fraternisations avec les enfants locaux. Vos soldats ont le mal du pays, ils baisseront leur garde avec les enfants. Mais les enfants sont critiques, déficients en empathie, et commettront des atrocités si leurs idoles le leur demande. Les insurgés vous observent, ils noteront une amitié grandissante entre un enfant et un de vos soldats, et ils vont ou bien punir l'enfant, ou l'employer contre vous. De même interdisez à vos hommes de jeter des douceurs ou des cadeaux aux enfants. Cela les attire autour des véhicules, créant des spectateurs que l'ennemi peut utiliser, et peut pousser les enfants à se faire écraser. Endurcissez votre cœur et gardez les gamins à distance.
20) Faites des analyses régulières
Vous savez probablement déjà que le "body count" vous apprendra assez peu, parce que d'habitude vous ne pouvez pas savoir combien de combattants il y avait au départ, combien sont entrés dans votre zone, sont passés de sympathisants à combattants et combien de nouveaux combattants le conflit à créé. Mais vous avez besoin de définir des mesures au début de votre tour et les affiner au fur et à mesure de la progression des opérations. Elles doivent couvrir un spectre large de faits sociaux, d'informations, militaires et économiques. Utilisez ces mesures intelligemment pour détecter les facteurs de progrès - et non une mécanique de "chiffre". Parmi les mesures typiques à noter, le nombre d'engagements ou l'initiative est de votre côté et celui ou elle est de celui de l'adversaire, la durée des leaders locaux amicaux à votre égard, le nombre et la qualité des dénonciations des activités de l'adversaire par la population, les activités économiques en magasins et au marché. Cela devrait vous donner des instantanés virtuels - et les tendances à long terme qui seront les vrais indicateurs de progrès dans votre secteur.
Maintenant vous êtes à l'état opérationnel. Vous êtes installés dans votre secteur et vos hommes auront tendance à s'installer dans une routine casanière que chaque unité ressent durant chaque tour d'opération. Cela prendra peut-être le tiers de la durée de l'engagement avant que vos soldats aient une conscience claire de leur environnement, si pas plus. A la fin du tour vous devrez combattre la mentalité de ceux qui arrivent au bout de leur temps d'engagement. Ainsi la partie la plus productive est celle du milieu de l'engagement. Mais garder la flamme jusq1u'au bout et emmener la population avec vous nécessite de grandes qualités de leader.
21) Exploitez le "simple récit"
Depuis que la contre-insurrection est une compétition pour mobiliser le soutien populaire, cela paie de savoir comment les gens se mobilisent. Dans la plupart des sociétés il y a des leaders d'opinion; leaders locaux, piliers de la communauté, figures religieuses, personnalités des médias, et autres qui créeront des tendances et influenceront la perception du public. Cette influence - y compris l'influence subversive des insurgés - prend souvent la forme d'un "simple récit". Une histoire ou une explication simple, unificatrice, facilement transmissible, qui regroupe la population et procure une grille d'analyse des événements. Les mythes historiques nationalistes ou ethniques, les croyances sectaires, procure un tel récit. Les insurgés irakiens en ont un, ainsi que al-quaida et les talibans. Pour briser leur influence vous devez exploiter un récit alternatif, ou encore mieux, vous inclure dans n récit existant en en excluant les insurgés. Le QG vous préparera souvent ce récit _ mais vous seul serez capable de l'adaptez aux conditions locales pour créer un effet. Par exemple vous pourrez employez un thème nationaliste pour marginaliser les combattants étrangers dans votre zone, ou un thème de rédemption nationale pour décrédibiliser les éléments de l'ancien régime qui ont terrorisé la population. Au niveau de la compagnie, faites ça à petits pas, en découvrant les faiseurs d'opinion locaux, en gagnant leur confiance, en apprenant ce qui les motive et l'employer pour trouver un récit simple qui démontrera l'inéluctabilité et la légitimité de votre succès final. Ceci est de l'art et non de la science.
2). Les forces locales devront refléter l'ennemi et non les nôtres
A ce stade, vous travaillerez étroitement avec les forces locales, les entraînant ou leur fournissant un support, et développant leur propres capacités. La tendance naturelle est de les développer à notre image, avec le but éventuel de continuer notre rôle à travers elles. C'est une faute. Au contraire les forces locales ont besoin de refléter les capacités de l'ennemi, et chercher à supplanter les fonctions des insurgés. Cela ne signifie pas qu'elles doivent être irrégulières dans le sens de la brutalité, ou hors de contrôle. Plutôt, qu'elles doivent se déplacer, s'équiper et s'organiser comme les insurgés - mais en ayant accès à votre soutien et en restant sous le contrôle ferme de leurs supérieurs. Combinée avec une population mobilisée et des réseaux de confiance, cela permettra aux forces locales d'expulser l'ennemi de son environnement, sous votre couverture. Au niveau de la compagnie cela signifie que la levée, l'entraînement et l'engagement de forces indigènes auxiliaires police et armée) sont des forces valides. Cela nécessite aune autorisation de haut-niveau, évidemment, mais si le support est donné, vous devriez établir une cellule d'entraînement au niveau de la compagnie. Les sections devront avoir pour but de former un groupe de combat local, qui sera ensuite le noyau d'une future section partenaire, et le QG de compagnie devrait entraîner une équipe de commandement locale. Ceci reflètera le processus de croissance d'autres réseaux de confiance, et tendront à apparaître naturellement comme le gain de nouveaux alliés - qui prendront les armes pour leur propre défense.
23) Pratiquez les affaires civilo-militaires
La contre-insurrection est un travail social armé; une tentative de résoudre des problèmes sociaux et politique de base au lieu de tirer. Ceci fait de l'administration publique une activité centrale de la contre-insurrection, non un point annexe. C'est la manière dont vous restructurer l'environnement pour en retirer l'ennemi. Dans votre secteur de compagnie, les affaires civiles doivent se concentrer sur les besoins de base, puis ensuite progresser selon la pyramide Maslow en changeant de degré chaque fois que la demande apparaîtra. Une série d'enquêtes sur les villages et leur voisinage, régulièrement mis à jour, sont un inestimable outil pour comprendre les besoins de la population, suivre les progrès et les maintenir dans la durée. Vous avez besoin d'une coopération serrée avec les partenaires des autres agences, nationales, internationales et locales. Vous ne serez pas capable de contrôler ces partenaires - plusieurs ONG, par exemple, ne veulent pas être associée trop étroitement avec vous car elles ont besoin de préserver leur image de neutralité. Parallèlement, vous avez besoin de travailler sur un diagnostic partagé des problèmes, construire un consensus qui vous aidera par auto-synchronisation. Votre rôle est d'assurer la sécurité, identifier les besoins, faciliter l'administration publique et utiliser les améliorations des conditions sociales, comme un levier de construire des réseaux et mobiliser la population. Donc, il n'existe pas d'assistance humanitaire ou d'administration publique impartiale dans la contre-insurrection. Chaque fois que vous aidez quelqu'un vous blessez quelqu'un d'autre et pas toujours les insurgés. Alors le personnel d'aide humanitaire et civil deviendra une cible. Les protéger n'est pas seulement une affaire de défense rapprochée, mais aussi de créer un environnement sécurisé en cooptant les bénéficiaires de l'aide - communautés locales et leurs leaders - qui vous aideront à les aider.
24) Small is beautiful
Une autre tendance naturelle est de voir grand, avec des programmes de masse. En particulier, nous avons tendance à modéliser des idées qui ont réussit dans une zone et à les transplanter dans une autre, et nous avons tendance à prendre des petits programmes qui marchent et à essayer de les reproduire à grande échelle. Au contraire, ceci est souvent une erreur - souvent les programmes réussissent à cause de conditions locales qui ne dépendent pas de nous, ou parce que leur taille les a gardés sous la couverture radar adverse et les a aidé à se développer sans être contrés. Au niveau de la compagnie, les programmes qui réussissent dans un secteur, réussissent souvent dans un autre (les secteurs de compagnie sont petits), mais les projets à petite échelle se développent rarement facilement dans de plus larges programmes. Gardez de petits programmes : cela les rend bons marché, durables, pas indispensables et récupérables en cas d'échec. Vous pouvez ajouter de nouveaux programmes - également petits, bons marchés et adaptés aux conditions locales - si la situation le permet.
25) Combattez la stratégie de l'ennemi et pas ses forces
À ce niveau si les choses se passent bien, les insurgés vont vouloir passer à l'offensive. Oui l'offensive parce que vous avez créé une situation dangereuse pour les insurgés, en essayant de les faire sortir de l'environnement, ainsi ils ont besoin d'attaquer vous et la population pour revenir dans le jeu. Donc c'est normal, même dans les opérations à succès, d'avoir des pics offensifs des insurgés en fin de tour de campagne. Ceci ne signifie pas nécessairement que vous avez fait quelque chose de faux (au contraire : cela dépend de votr4e succès à mobiliser la population en voter faveur). À ce niveau la tendance est de serrer la jugulaire et tenter de détruire les forces ennemies en bataille ouverte. Ceci est rarement le meilleur choix au niveau de la compagnie, parce que cela cause des combats importants qui jouent en faveur de l'ennemi en minant la confiance de la population. Au contraire, attaquez la stratégie de l'ennemi: s'il tente de récupérer l'allégeance d'une partie de la population locale, mobiliser la de nouveau contre lui. S'il tente de provoquer un conflit sectaire, passez en mode "imposition de la paix". Les changements sont permanents mais le principe est le même - combattez la stratégie de l'ennemi et non ses forces.
26) Construisez votre propre solution - attaquez l'ennemi seulement lorsqu'il est sur votre chemin
Essayez de ne pas être distrait, ou forcé à une série de mouvements réactifs, par un souhait de tuer ou capturer des insurgés. Vous devrez vous efforcez d'implanter votre propre solution - le "plan de jeu" que vous avez développé plus tôt dans la campagne, et à le redéfinir à travers les interactions avec les partenaires locaux. Votre approche doit être centrée sur l'environnement (basée sur une domination dans tout le district et implanter une solution à ses problèmes généraux) plutôt que centrée sur l'ennemi. Ceci signifie, que particulièrement à la fin de la campagne, vous aurez peut-être besoin d'apprendre à négocier avec l'ennemi. Les membres de la population qui vous soutiennent connaissent aussi les leaders ennemis - ils ont peut-être grandis ensembles dans le district qui est maintenant votre secteur de compagnie - et des partenaires de négociations valables apparaissent quelques fois à mesure que la campagne progresse. De nouveau, vous avez besoin relations étroites entres les agences pour exploiter l'opportunité de recruter des éléments de l'ennemi. Ceci vous aide à combattre l'insurrection sans vous aliéner de potentiels alliés locaux qui ont des parents ou des amis dans le mouvement rebelle. A ce niveau, une défection est meilleure qu'une reddition, une reddition est meilleure qu'une capture et une capture est meilleure qu'un tué.
Le temps est compté, et votre tour arrive à sa fin. La clé du problème maintenant est de garder vos hommes concentrés, les empêcher de baisser la garde et maintenir l'engagement sur tous les programmes, projets et opérations en cours. Dans cette phase finale, les articles précédents sont toujours valables mais il s'y ajoute un nouvel important:
27) Gardez votre plan de repli secret
La tentation de parler de la maison est presque impossible à réfréner à la fin d'un tour. Les locaux savent que vous allez partir, et ont probablement une meilleure idée que vous d'un plan générique de repli _ rappelez-vous ils ont vu des unités arriver et partir. Mais vous devez protéger les aspects spécifiques du repli, ou l'adversaire s'en servira comme opportunité de réaliser un score sur une cible intéressante, récupérer l'allégeance de la population par des techniques de terreur qui la convaincront qu'elle ne sera plus en sécurité après votre départ, ou les persuader que votre successeur sera brutal ou incompétent. Gardez les détails secrets, dans un petit local fermé de votre QG. Et résistez à la tentation d'aller saluer vos alliés locaux, vous pourrez toujours leur envoyer une carte postale depuis la maison.
Les 4 "et si"
Les articles précédents décrivent ce qui devrait arriver, mais nous savons tous que des choses iront de travers. Il y a ici quelques "et si" à considérer.
Et si vous êtes déplacés sur une autre zone?
Vous vs êtes préparé pour ar-Ramadi et avez étudié la structure tribale des Dulaim et les croyances des sunnites. Maintenant vous allez à Najaf et vous êtes confronté aux tribus al-Hassan et Unizzah et à la communauté chiite. Mais ce travil n'est pas inutile. En analysant voter première zone, vous avez appris des techniques que vous pouvez appliquer: comment compartimenter une zone opérationnelle, comment définir ce qui est important dans la structure sociétale locale. Faites la même chose de nouveau - et cette fois le processus sera plus facile et rapide, puisque vous avez déjà une structure mentale existante, et vous pourrez vous concentrer sur ce qui est différent. Les mêmes développements si vous êtes fréquemment déplacé dans une zone de brigade ou de bataillon.
Et si le QG ne pige pas la contre-insurrection?
Le QG vous dit que votre mission est de tuer des terroristes, ou vous pousse à faire des patrouilles blindées rapides et à une mentalité de camp de base fermé. Ils ne donnent pas l'impression de "piger" la contre-insurrection. Ceci n'est pas rare, au point aujourd'hui que des officiers de compagnie ont plus d'expérience du combat que des officiers plus vieux. Dans ce cas, faites ce que vous pouvez. N'essayez pas de créer une expectative que le QG ne vous laissera pas exploiter. De toute manière, vous trouverez un moyen de faire ce qu'il faut. Mais ne mentez jamais au QG sur votre localisation ou vos activités, ils possèdent le feu indirect.
Et si vous n'avez pas de moyens?
Votre secteur n'est pas prioritaire, vous n'avez pas d'interprètes, les agences de développement n'ont pas d'argent pour votre secteur, vous êtes au bout de la chaîne alimentaire des approvisionnements. Vous pourrez quand même réaliser quelque chose, mais vous devrez vous concentrer sur l'auto-suffisance, garder des projets petits et viables, et cerner fermement les efforts prioritaires. Les leaders des communautés locales seront vos alliés là-dedans : ils savent mieux que vous ce qui leur est important. Soyez honnête avec eux, discutez des projets possibles et des options avec les dirigeants de la communauté, laissez les désigner ce qui est prioritaire. Ils trouveront souvent d'eux-mêmes des interprètes, procurerons les fournitures ou les compétences dont vous aurez besoin, ils demanderont seulement votre soutien et votre protection pour faire aboutir leurs projets. Et le processus de négociations et de consultations vous aidera à mobiliser leur soutien, et renforcera leur cohésion sociale. Si vous vous concentrez sur ce qui est réalisable, vous y arriverez quand même.
Et si tout le théâtre des opérations s'écroule autour de vous?
C'est votre pire cauchemar, tout se passe bien dans votre secteur, mais le théâtre entier évolue et rend vos efforts inutiles. Pensez à la première bataille de Fallujah, le bombardement de al-Askariya, ou la révolte de Sadr. Que faire? C'est ici que posséder une plan adaptable et flexible devient important. Juste au moment ou les insurgés adoptent un profil bas quand les choses se passent mal, c'est le moment de faire un pas en arrière, de consolider, d'équilibrer votre balance et de préparer une nouvelle expansion quand la situation le permettra. Mais lisez l'article 28: si vous perdez l'initiative, vous devez la reprendre dès que la situation le permettra, ou vous finirez par perdre.
Ce qui a été dit précédemment est de la sagesse tribale, le folklore que ceux qui sont passés avant vous ont appris. Comme tous les folklores elle a besoin d'interprétation, et contient des conseils apparemment contradictoires. Avec le temps, si vous appliquez un effort intellectuel constant pour étudier votre secteur, vous apprendrez à appliquer ces idées à votre manière, et vous ajouterez à ce stock de sagesse vos propres observations et expériences. Là seulement un article demeure, et si vous n'en retenez qu'un, que ce soit celui-là.
28) Quoi que vous fassiez, gardez l'initiative.
En contre-insurrection, l'initiative est tout. Si l'ennemi réagit à vos initiatives, vous contrôler l'environnement. Gagnez la population, vous allez gagner. Si vous réagissez face aux initiatives de l'ennemi - même si vous en tuez ou en capturez beaucoup - alors il contrôle l'environnement et vous allez perdre. En contre insurrection, l'ennemi est à la base de la plupart des attaques, le fera par surprise et se repliera trop vite pour que vous réagissiez. Ne vous laissez pas enfermer dans des opérations purement réactives: concentrez vous sur la population, construisez votre propre solution, suivez votre plan de jeu et combattez l'ennemi seulement lorsqu'il se trouve sur votre chemin. Ceci permet de gagner et de garder l'initiative. | |
| | | | "Votre compagnie vient d'être mise en alerte pour un engagement de contre-insurrection en Afghanistan..." | |
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