Publié le 25/04/2010 09:56 |
Recueilli
par Serge BoulbèsLe «8» au Kosovo : le point avec le colonelle fait du jourLe colonel Philippe Du Chaxel, chef de corps du 8e RPIMa, dirige un bataillon multinational dans le cadre d'une mission de sécurisation de l'Otan au Kosovo. Tour d'horizon sur cette opération extérieure avec Philippe Du Chaxel.
Dans le dispositif, quelle place pour le « 8 » en particulier ?
Une compagnie danoise et la 4e compagnie du « 8 » agissent dans Mitrovica, partagée entre toutes les ethnies présentes au Kosovo et donc la ville la plus sensible de la zone. Elles fournissent également les unités d'intervention disponibles pour intervenir dans toute la zone sur très court préavis.
Le « 8 » a déjà eu l'occasion d'une présence « massive » au Kosovo.
Quels changements ?
La situation est tout à fait différente aujourd'hui. Le « 8 » a déjà effectué 3 missions sur le théâtre du Kosovo. La première fois en 2000 peu de temps après les frappes aériennes de l'OTAN qui avaient débuté le 24 mars 1999. La seconde fois en 2002 puis la troisième fois en 2004 avec une mise en place par air. Ce quatrième déploiement du régiment est bien différent des précédents du fait de la situation particulièrement calme et des aspirations des populations. En termes de contributions en troupe, le régiment ne fournit aujourd'hui qu'un état-major et une compagnie, au lieu d'un bataillon complet les trois fois précédente.
Quelles activités depuis votre arrivée ?
L'essentiel de nos activités c'est d'abord ce que nous appelons les « framework opérations » ou missions courantes : - patrouilles dans l'ensemble de notre zone de responsabilité, parfois conjointes avec la police kosovare ou serbe de nuit et de jour ; - entraînement au contrôle de foule ; actions civilo-militaires au profit de la population dont des travaux dans des écoles, la distribution de kits scolaires et de lits ou des actions médicales gratuites… ;- visites d'autorité civiles ou militaires. Nous avons également quelques missions dite «particulières», montées pour faire face à un événement particulier dont nous pensons qu'il pourrait dégénérer, te l e 17 février, jour de commémoration de la déclaration d'indépendance du Kosovo en 2008.
Enfin, depuis le 19 mars, surveillance des postes de contrôle sur la ligne administrative séparant le Kosovo de la Serbie, suite au renforcement des opérations de contrôle et fouille des véhicules.
Quel ou quels temps forts pouvez vous en extraire ?
- Cette mission a été marquée début février par un exercice de grande ampleur, la certification opérationnelle du concept de Battle group et du Battle Group Nord en particulier. Le « 8 » a été à la hauteur de ce qui était attendu de lui, les résultats ont été exceptionnels. Signalons aussi l'exercice Silver Saber, dans le courant de la première quinzaine du mois de mars visant à entretenir le savoir-faire en matière de contrôle de foule. -Et enfin, la visite du commandant suprême des forces de llOTAN en Europe le 26 mars.
Quel sera l'agenda jusqu'au retour ?
La mission devrait se poursuivre avec les mêmes activités. Ainsi, beaucoup de visites importantes sont prévues, dont celles du military commitee et du policy coordination group de l'OTAN. Le cycle d'exercices ne se ralentira pas, lui non plus. Enfin, le bataillon restera partiellement déployé en surveillance des postes sur la ligne administrative. La vigilance reste donc de mise.
L'état-major du 8e RPIMa et sa 4e compagnie sont depuis le 11 janvier dernier en mission au Kosovo au sein d'un bataillon international. Une mission où la vigilance doit demeurer.
1 200 HommesSous les ordres du colonel castrais se trouve l'ensemble des personnels appartenant au Battle Group Multinational Nord, à savoir :
1200 officiers, sous-officiers et soldats de huit nationalités différentes et composé de 25 sections et 7 Liaison Monitoring Team (LMT) de 8 nationalités différentes. Ces forces sont réparties sur deux camps principaux : - Le camp Maréchal de Lattre de Tassigny à Novo Selo pour les LMT où se trouve notamment l'état-major, armé principalement par le 8e RPIMa et renforcé par les alliés membre de l'OTAN. - Le camp du Belvédère situé au sud de Mitrovica pour la 4e compagnie du « 8 » (les coyotes de Carmin), le 1er escadron du 1er Régiment de hussards parachutistes de Tarbes et 2 compagnies grecques.