HOMMAGE AUX BLESSES
A l’instigation du général Alain BOUQUIN, commandant la Légion étrangère, une journée d’hommage aux légionnaires blessés en opérations a été organisée au commandement de la Légion étrangère d’Aubagne le vendredi 10 septembre.
Cette journée marquée du sceau de la fraternité d’armes avait pour objet de témoigner la gratitude et la solidarité de toute la Légion étrangère à l’endroit d’hommes venus de loin pour servir la France et qui sont allés jusqu’au bout de leur devoir.
C’est la raison pour laquelle à l’issue d’une messe célébrée à l’attention de nos camarades tombés en mission, une séance d’informations a permis à tous les services concernés de renseigner les intéressés sur les questions de santé, de déroulement de carrière et d’actions de solidarité menés à leur profit par le foyer d’entraide de la Légion étrangère.
Après une aubade interprétée par la Musique de la Légion étrangère, un repas en commun a été pris avec les blessés de façon à leur témoigner le respect et la gratitude qui leur sont dus.
Au cours de cette journée, le général Bouquin, a prononcé l’allocution suivante :
"Aujourd’hui, nous sommes réunis pour rendre un hommage aux blessés de la Légion en opérations. C’est une cérémonie inédite que j’ai souhaité mettre en place pour vous dire toute la fierté de la Légion pour ce que vous avez fait et pour vous témoigner notre reconnaissance.
Aujourd’hui, avec vos proches, avec vos frères d’armes, je tenais à vous dire tout le respect, toute l’admiration que nous éprouvons pour votre héroïsme, pour votre respect de la parole donnée, pour votre engagement personnel. Car vous avez choisi de mettre vos vies au service de la Légion et de la France et vous n’avez pas hésité à les exposer dans des situations extrêmes.
Aujourd’hui, nous sommes là pour saluer votre exemple qui nous montre la voie à suivre dans notre détermination à défendre les valeurs de la France et à faire vivre un style légionnaire fait de courage, d’abnégation et de dévouement dans les moments difficiles comme dans nos actions quotidiennes.
Etre avec vous aujourd’hui, c’est aussi une manière pour moi, et à travers moi pour notre communauté toute entière, de partager votre peine, vos difficultés, votre douleur, et parfois votre chagrin ou votre inquiétude, provoqués par ces blessures souvent irréparables qui vous ont touchés au plus profond de votre chair.
Aujourd’hui, je suis là également pour vous témoigner la gratitude, le soutien et la solidarité de notre institution. Pour vous rappeler, très simplement, que la Légion ne vous abandonnera pas, car elle porte en elle la marque de chacune de vos blessures, et quand un légionnaire est blessé, c’est toute la Légion qui saigne. Pour vous assurer que, quoi qu’il arrive, dans cette étape difficile de votre vie, vous pouvez compter sur nous à chaque instant.
Aujourd’hui, nous sommes là enfin pour vous soutenir et vous appuyer dans vos démarches de naturalisation par le sang versé. Devenir Français est maintenant pour vous un droit ; cette reconnaissance est celle de la nation toute entière. Conférée par décret, sur proposition du ministre de la défense, à tout étranger engagé dans les armées françaises qui a été blessé en mission au cours d’un engagement opérationnel et qui en fait la demande, la nationalité française est une manière pour notre pays de constater très simplement que votre sacrifice fait de vous de véritables citoyens. Verser son sang au service de la Légion étrangère, pour sa patrie d’adoption, la France, c’est en effet la marque suprême de votre adhésion à notre communauté et aux valeurs de la République qui fondent notre pays.
Aujourd’hui, blessés dans votre chair, parfois usés par ce sentiment de la diminution de vos capacités et ce souci d’un avenir incertain, soyez assurés de pouvoir compter sur la Légion étrangère qui ne vous oubliera pas.
Aujourd’hui, la légion étrangère, fière de vos actions d’éclat, sait qu’à l’exemple de nos anciens, chaque légionnaire est prêt à tout donner pour le caractère sacré de la mission".
Général Alain BOUQUIN
Commandant la Légion étrangère
Retrouvez l’intégralité du reportage dans le prochain numéro du magazine KEPI BLANC.