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| Comment la France fut mise militairement hors jeu en Afrique centrale | |
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Fombecto Expert
| Sujet: Comment la France fut mise militairement hors jeu en Afrique centrale Dim 7 Nov 2010 - 12:07 | |
| Secret défense Rien de ce qui est kaki, bleu marine ou bleu ciel ne nous sera étranger Comment la France fut mise militairement hors jeu en Afrique centrale - un livre de Pierre Péan Marianne publie cette semaine les bonnes feuilles du nouveau livre de Pierre Péan. Intitulé "Carnages", il raconte comment les Américains et leurs alliés sont parvenus à mettre la France hors-jeu dans l'Afrique des Grands Lacs, après l'affaire rwandaise. Ce livre - auquel je consacre également un article dans le journal en vente à partir d'aujourd'hui - suscitera de nouvelles polémiques, comme cela avait déjà le cas avec "Noires fureurs, blancs menteurs" (Fayard, 2005), l'ouvrage dans lequel le journaliste s'en prenait à tous ceux qui accusent l'armée française de complicité dans le génocide rwandais. Voici, en plus des extraits publiés dans l'édition papier de Marianne, un court passage du livre dans lequel Pierre Péan raconte comment la deuxième tentative d'intervention militaire française en République démocratique du Congo échoua au printemps 1997. Il s'agissait, selon l'auteur, de venir en aide aux centaines de milliers de réfugiés hutus, traqués par l'armée rwandaise traqués par l'armée rwandaise, ses alliés congolais et ougandais, avec le soutien américain. 'Lors d’un second Conseil de défense, Jacques Chirac annonce la suspension de l’opération au Kivu. Hervé de Charette [ministre des affaires étrangères], Michel Dupuch [conseiller pour les affaires africaines à l'Elysée ] et surtout Alain Juppé [Premier ministre] ont-ils réussi à convaincre le président des dégâts qu’une telle opération militaire pr ovoquerait pour la France dans un contexte international très défavorable à Paris ? Il n’y eut pas qu’eux à intervenir. Les États-Unis, probablement, et Bill Clinton en personne, ont vraisemblablement fait lourdement pression pour que cette intervention militaire, dont ils ont sûrement eu vent, et qui aurait conduit inéluctablement à des face-à-face entre « bérets rouges » et « bérets verts » [américains], soit annulée. Jacques Chirac se montre peu loquace pour expliquer son retournement à ses interlocuteurs : « Charles [Millon], je n’ai pas à t’expliquer, je ne peux pas t’expliquer, les Américains n’en veulent pas… aurait-il déclaré à son ministre de la Défense. – J’ai tout préparé, il y a des mecs qui sont là-bas ! – Eh bien, défais tout… » Le ministre fut bien obligé de tout défaire. D’un côté, le COAT [Centre opérationnel de l'armée de terre ] a remisé ses plans et les Mirage pré-positionnés à Bangui ont été déplacés. De l’autre, au niveau de la DGSE, l’opération de détricotage était plus délicate, les opérations d’infiltration ayant été menées à bien. Le patron des «services» demande expressément à son ministre s’il peut «utiliser tous les moyens pour exfiltrer ses correspondants». «Oui», lui est-il répondu. Un avion spécial de la DGSE s’envole de Cercottes (Loiret) pour Goma. Deux jours plus tard, il revient en France, et Jacques Dewatre [Directeur de la GDSE] peut annoncer à Charles Millon : «Opération réussie.»
Pierre Péan "Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique". Fayard, 562 pages. 24,5 euros (en vente à partir du 10 novembre) Samedi 6 Novembre 2010 Jean-Dominique Merchet | |
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