Le premier Airbus militaire sera livré en 2013

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Actu France-Soir / Service Économie 06/11/10 à 09h56






En visite à Toulouse, le ministre de la Défense a annoncé vendredi que les sept pays associés au programme A400M ont finalisé avec Airbus Military le contrat renégocié, après les multiples vicissitudes de ce projet d’avion de transport militaire.

Construction pour un Airbus A400M à Berlin © SIPA

Un seuil considérable. C’est ce que doit faire franchir la finalisation vendredi de l’accord concernant le programme de l’avion A400 M. Après des années de déboires et de retards, Hervé Morin, le ministre de la Défense et l’industriel ont même estimé de concert qu’il s’agissait d’un événement salvateur. « Je vous annonce une très, très bonne nouvelle : la conclusion de l’accord A400M », s’est réjoui Hervé Morin chez Airbus (groupe EADS), à Toulouse. « Le contrat vient à l’instant d’être finalisé entre les sept pays et Airbus Military. Il reste, a-t-il ajouté lors de sa visite au centre de livraison du constructeur de l’avion, à engager le processus de ratification nationale dans les sept pays. Ce 5 novembre est une grande journée pour l’industrie européenne de défense », a-t-il ajouté au centre de livraison du constructeur.

La France prendra livraison de son premier A400M début 2013, puis de sept exemplaires en 2014, a également précisé Hervé Morin au côté de Louis Gallois, président exécutif d’EADS, la maison mère d’Airbus. La France dépensera 8,4 milliards d’euros pour une commande totale de 50 appareils, a-t-il également souligné, avant d’assurer que l’avion sera mis en service actif en 2014 par l’armée française « car il nous faut assez d’appareils » pour le faire.

Surcoûts
Interrogé sur le coût de l’opération, Hervé Morin a affirmé que 8,4 milliards d’euros, c’était « beaucoup moins cher qu’un achat sur étagère », c’est-à-dire d’avions déjà existants qui « ne peuvent pas assurer les mêmes missions ».

Le ministre de la Défense s’exprimait à l’issue d’une réunion à Toulouse de l’agence européenne de l’armement OCCAR (organisation conjointe de coopération en matière d’armement).

C’est elle qui représente les sept Etats partenaires du programme A400M (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique, Luxembourg). C’est aussi elle qui devait négocier avec le groupe aéronautique européen EADS un avenant à leur contrat initial à cause des retards et des surcoûts accumulés par le programme. En tout, ce dernier a accusé quatre années de retard et 5,2 milliards d’euros de surcoût. Le contrat initial de 2003 prévoyait en effet de livrer 180 appareils aux sept clients pour un montant forfaitaire de 20 milliards d’euros à partir de 2009. Les contretemps en série (mise au point du moteur, report répété du premier vol…) et les surcoûts ont rendu indispensable de renégocier le contrat initial.