Les Nations unies dénoncent des "violations massives" à l'origine de plus de 50 morts. Elles refusent le retrait des Casques-bleus exigé par Gbagbo.
2 réactions Les droits de l'homme sont bafoués en Côte d'Ivoire, accuse l'Onu
Les Nations unies dénoncent des "violations massives" à l'origine de plus de 50 morts. Elles refusent le retrait des Casques-bleus exigé par Gbagbo.
2 réactions Les droits de l'homme sont bafoués en Côte d'Ivoire, accuse l'Onu
Les Nations unies dénoncent des "violations massives" à l'origine de plus de 50 morts. Elles refusent le retrait des Casques-bleus exigé par Gbagbo.
Soldats de l'Onu dans les rues d'Abidjan. (c) Reuters
L'Onu a dénoncé dimanche 19 décembre des "violations massives des droits de l'Homme" qui ont fait plus de 50 morts ces derniers jours en Côte d'Ivoire et a rejeté l'exigence de Laurent Gbagbo d'un retrait des Casques bleus.
Le camp Ouattara réclame la défaite de Gbagbo avant toute négociation
A Genève, la Haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Navi Pillay, a affirmé que les violences ont fait "ces trois derniers jours plus de 50 morts et plus de 200 blessés". Jusqu'à présent, les bilans sur place faisaient état de 11 à une trentaine de morts depuis jeudi dans des violences entre partisans de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara, qui se disputent la présidence depuis le scrutin du 28 novembre. Le gouvernement Ouattara a parlé dimanche de "45 morts" depuis jeudi.
La responsable onusienne s'est inquiétée de "violations massives des droits de l'Homme", évoquant notamment des enlèvements dont ont fait état des "centaines de victimes et membres de leurs familles". Selon elle, ces enlèvements seraient commis "particulièrement la nuit, par des individus armés non identifiés en tenue militaire, accompagnés d'éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) ou de milices". Les FDS sont le pilier sécuritaire du régime Gbagbo.
"Nous sommes préparés à tout"
La Côte d'Ivoire est sous couvre-feu nocturne depuis la veille de la présidentielle du 28 novembre.
L'ex-puissance coloniale française a également mis la pression sur le président sortant : "il faut qu'il retienne ses troupes", a déclaré la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie.
Les Nations unies reconnaissent Ouattara comme président élu, à l'image de la quasi-totalité de la communauté internationale. Le Canada a à son tour dimanche appelé Gbagbo à partir.
L'ONU a opposé une fin de non-recevoir à la demande du président sortant d'un retrait de sa mission dans le pays, l'Onuci. Le secrétaire général Ban Ki-moon l'a averti des "conséquences" s'il s'en prenait à elle. L'Onuci a toutefois poursuivi dimanche ses patrouilles dans Abidjan. Mais "nous redoublons de vigilance et nous sommes préparés à tout", a dit Hamadoun Touré, porte-parole de l'Onuci. La mission ne veut "pas de confrontation" avec des forces armées loyales à Gbagbo, a-t-il ajouté.
Peu avant que Gbagbo n'exige le retrait des Casques bleus (10.000 hommes) et des 900 soldats français de la force Licorne, le siège de l'Onuci à Abidjan avait essuyé des tirs d'hommes armés "vêtus de tenues militaires" dans la nuit de vendredi à samedi, selon la mission.
Le président sortant et les FDS ont accusé l'Onuci d'appuyer militairement l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) alliée à Ouattara.
Deux blessés à Paris
Mais Ouattara a écrit à Ban Ki-moon pour lui dire qu'il demande le maintien des Casques bleus et que "les décisions de Laurent Gbagbo sont nulles et de nul effet", selon Patrick Achi, porte-parole de son gouvernement.
Le Conseil de sécurité doit se réunir lundi pour évoquer la situation dans le pays et le renouvellement du mandat de l'Onuci, qui expire le 31 décembre.
En raison du risque de "violences", le Royaume-Uni a recommandé dimanche à ses ressortissants de quitter la Côte d'Ivoire. Les Etats-Unis ont ordonné aux employés non-essentiels de leur ambassade et à leurs familles de quitter le pays.
Le durcissement du régime Gbagbo s'est également traduit par la suspension de la publication de plusieurs journaux favorables à Alassane Ouattara.
Dans le nord du pays, tenu depuis 2002 par l'ex-rébellion dirigée par Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara, la tension était également perceptible avec la crainte d'une reprise des combats entre FN et FDS. A Djébonoua (centre), dernier poste tenu par les FN avant la zone tampon qui sépare le nord du sud tenu par le camp Gbagbo, un élément ex-rebelle a déclaré à l'AFP : "nos hommes sont aux aguets".
La montée de la tension entre les deux camps se traduit aussi à l'étranger. En France, où vit une forte communauté ivoirienne, des heurts à Paris entre partisans de Gbagbo et Ouattara ont fait deux blessés, dont un à l'arme blanche.
(Nouvelobs.com avec AFP)