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| Qu'est-ce que l'héroïsme militaire ? | |
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Philippe MULLER Expert
| Sujet: Qu'est-ce que l'héroïsme militaire ? Jeu 17 Fév 2011 - 21:26 | |
| lepoint.fr Défense ouverte par Jean Guisnel Publié le 17/02/2011 à 18:30 - Modifié le 17/02/2011 à 18:50 : - Citation :
- Dans les médias ou au sein de l'armée, une vraie réflexion est engagée sur "l'héroïsme" des soldats français.
Ces temps-ci, la question de l'héroïsme semble agiter la communauté militaire. La Cellule d'aide aux blessés de l'armée de terre (CABAT) présente son action au grand jour et l'état-major change son fusil d'épaule. Alors même que les journalistes qui partent sur le terrain en Afghanistan doivent s'engager à ne point présenter de photographies de blessés ou de morts français au combat, la dernière livraison de Paris Match expose cette semaine dans un reportage terrible les corps suppliciés de soldats victimes de la guerre en Afghanistan... Serait-ce que le profil bas, qui était jusqu'alors la politique en vigueur, n'est plus au goût du jour ? Peut-être bien. À tout le moins une vraie réflexion est engagée sur "l'héroïsme" des soldats français, y compris dans la dernière livraison de la revue "théorique" de l'armée de terre, Inflexions.
Dans un copieux numéro consacré à la question Que sont les héros devenus ?, la revue estime en substance que les combattants vivants ou survivants ont droit à leur part de gloire et qu'ils ont le sentiment de ne pas bénéficier d'une reconnaissance suffisante. Le colonel Michel Goya, chercheur à l'Irsem, parle en réalité de la France quand il note que les héros de l'armée britannique en Afghanistan sont les secouristes, pas les combattants, inconnus du grand public. Comme en Irak, estime-t-il, tout se passe "comme si combattre était devenu honteux." D'ailleurs, regrette le préfacier de ce numéro, le sociologue André Thiéblemont, "le combattant n'a de reconnaissance publique que s'il est martyr". Le psychiatre Patrick Clervoy va jusqu'à évoquer "le malheur du héros" et enfonce le clou : "Mort, le héros reçoit les honneurs qui lui sont dus. Les hagiographes rédigent son histoire officielle, qui servira pour sa légende. Avec ce récit arrangé, tout rentre dans l'ordre. Le monde continue de tourner rond. S'il n'est pas mort, quelque chose se grippe. Celui qui reçoit le statut de héros devient, quoi qu'il fasse, un exclu."
L'héroïsme guerrier
De manière concomitante, le numéro de janvier de la revue Esprit abordait ce même thème. Dans un article assez ardu, le philosophe Christophe Bouton s'interroge sous le titre Pouvoir mourir et pouvoir tuer. Questions sur l'héroïsme guerrier et fait appel à Georg Wilhelm Friedrich Hegel : "La guerre n'est ni une contingence extérieure ni le mal absolu ; elle a sa nécessité propre, qui est de forcer les individus à sacrifier leurs intérêts privés, leur propriété, éventuellement leur vie, au profit de l'État, en protégeant celui-ci de la sclérose dans le particulier qui le menace lors d'une paix durable."
Revisitant Clauzewitz, Sigmund Freud et Wolfgang Sofsky, Christophe Bouton poursuit : "La thèse de Clausewitz est que la violence n'est jamais, dans la guerre, une fin en soi ; elle est un moyen au service d'une volonté politique qui lui sert de garde-fou. Sofsky considère que cette définition est illusoire : du point de vue supérieur de la politique, la guerre est en tout et pour tout un moyen d'imposer sa volonté à l'ennemi. Mais une fois qu'elle est entreprise, la guerre s'émancipe bien vite des buts politiques ou idéologiques. Elle crée ses propres conditions de perpétuation. La violence devient un but en soi, elle crée elle-même la volonté de tuer." Un point de vue qui n'est pas celui de Sigmund Freud, souligne l'auteur : "La guerre ne manifeste nullement l'esprit de sacrifice au service de l'État en danger : [elle] nous dépouille des couches récentes déposées par la civilisation et fait réapparaître en nous l'homme des origines. Elle nous contraint de nouveau à être des héros qui ne peuvent croire à leur propre mort ; elle nous désigne les étrangers comme des ennemis dont on doit provoquer ou souhaiter la mort."
Résister au stress des combats
Jusqu'où peut aller cette pulsion ? Goya nous le rappelle : très loin . "En 1946, deux psychologues américains ont découvert que quelques rares soldats, 2 % à 3 %, qualifiés d'agressive psychopaths, étaient capables de résister presque indéfiniment au stress des combats, car ils s'y trouvaient à l'aise et restaient relativement indifférents au spectacle de la violence." Étaient-ce pour autant des héros ?
C'est encore une philosophe, Monique Castillon, qui reprend la balle au bond dans son article d'Inflexions : "Un mercenaire peut se battre pour des mobiles matériels ; un soldat combattra pour préserver l'intégrité de son pays ; mais pour qu'il y ait des héros, il faut pouvoir mourir pour quelque chose qui ne meurt pas, c'est-à-dire ce qu'il y a d'éternel dans l'esprit vivant d'un peuple."
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Qu'est-ce que l'héroïsme militaire ? Dim 20 Fév 2011 - 10:13 | |
| - Citation :
- Ces temps-ci, la question de l'héroïsme semble agiter la communauté militaire.
Malheureusement pour eux!!!!!!! Nos vrais heros ne sont plus la pour raconter leur exploits , descendu en bataille et certains pourissant dans des rizieres ou autres terrains d'operations , n'ayant put etre ramener sur leur territoires . Mais ne nous cachant pas la face certains heros sachant manier leurs langues et gestielles sauront nous raconter , comme si ils y etaient. MB |
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