JEANNE… REVIENS !...
La France est en danger
« Grand-pitié ! Jamais personne ne secourut la France si à propos et si heureusement que cette Pucelle, et jamais mémoire de femme ne fut si déchirée. » (Etienne Pasquier) Il y a cinq siècles, la France était dans le même piteux état qu’aujourd’hui. Une jeune femme de 18 ans, choisie par la destinée, se porta à son secours. Quand elle intervint en 1429, la situation était des plus critiques… La guerre civile ravageait le pays et les Français étaient divisés en deux camps : Les Bourguignons et les Armagnacs. Son nom : Jeanne d’Arc. Sa devise : « Dieu premier servi ».
Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, en Lorraine, très pieuse, elle grandit en pleine tourmente de la guerre de Cent Ans. A treize ans, elle déclare avoir entendu des voix célestes qui lui auraient donné l’ordre de ramener le Dauphin sur le trône et de libérer la France de la présence anglaise. Elle résiste pendant quatre ans avant de répondre à cet appel. Obéissant à ces voix, elle part à Vaucouleurs pour rencontrer le capitaine Robert de Baudricourt et le convaincre de l’aider à obtenir une audience auprès du Dauphin.
A Chinon, Jeanne rencontre le futur Charles VII et lui fait part des voix qu’elle a entendues. Méfiant, Charles lui fait subir des interrogatoires menés par les autorités religieuses à Poitiers, qui vérifient entre autres sa virginité. Elle leur fait quatre prédictions : Les Anglais lèveront le siège d'Orléans, le roi sera sacré à Reims, Paris rentrera dans le domaine royal de Charles et le duc d'Orléans reviendra de sa captivité en Angleterre.
Ebranlé par tant de convictions, Charles accepte alors de lui confier une armée pour libérer Orléans des mains des Anglais.
Jeanne que l’on surnomme désormais « la Pucelle » part pour Orléans vêtue d’une armure et d’une épée. Elle envoie une missive aux Anglais pour les prévenir de sa venue et leur demander de quitter la ville. Les Anglais refusent. Ils la déclarent sorcière.
Le 7 mai 1429, avant l’attaque de la bastide des Tournelles, elle harangue son armée en ces termes : « Entrez hardiment parmi les Anglais ! ». Transcendés par tant de courage, les soldats français bousculent les lignes ennemies infligeant aux Anglais leur première défaite. Orléans libérée, Jeanne remonte vers Reims, délivrant chacune des villes sur son passage.
Le 17 juillet 1429, Charles est couronné roi de France dans la cathédrale de Reims et prend le nom de Charles VII. Jeanne d’Arc a rempli sa mission : Donner à la France un roi légitime et inverser le cours de la guerre de Cent ans.
Missionnée par le nouveau roi afin de libérer Paris, Jeanne est faite prisonnière à Compiègne le 23 mai 1430 par les Bourguignons. Le 21 novembre, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg, comte de Ligny, pour la somme de dix mille livres et emmenée à Rouen, siège du gouvernement anglais de la France, pour être jugée par un tribunal religieux français.
Ouvert le 9 janvier 1431, son procès en hérésie conduit par le servile Pierre Cauchon, évêque de Beauvais au service du roi d’Angleterre, révèlera des juges félons vendus à l’étranger qui campe sur le sol de France : « L’évangile selon Pilate » selon l’expression de Péguy…
Ce procès durera deux mois et sera entaché de nombreuses irrégularités… deux mois durant lesquels Jeanne sera entravée la nuit par une barre de bois, chaînes aux pieds, gardée à vue jour et nuit par des soldats ennemis. Cauchon, acharné à perdre Jeanne, aura à cœur de falsifier les textes et multiplier les malversations. A l’une de ses questions : « Pourquoi votre étendard fut-il plus porté en l'église de Reims, au sacre, que les étendards des autres capitaines? », Jeanne répondra sans ambages : « Il avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fût à l'honneur ! »… Et quand ses juges lui demanderont si Dieu haïssait les Anglais, elle prophétisera de la sorte : « De l'amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais, je n'en sais rien, mais je sais bien qu'ils seront tous boutés hors de France, excepté ceux qui y périront »…
Ainsi, le bon sens, l'ironie et la grandeur d'âme d'une illettrée de dix-neuf ans laisseront pantois ses savants accusateurs à qui elle répliquera courageusement : « Le dicton des petits enfants est : On pend quelquefois des gens pour avoir dit la vérité ! ». Sommée de renoncer à ses « erreurs », elle aura cette simple réponse : « Je suis bonne chrétienne, bien baptisée, et je mourrai bonne chrétienne ».
Quand elle comprend qu’elle n’échappera pas au bûcher, Jeanne aura des accents bouleversants : « Hélas ! Me traite-t-on ainsi horriblement et cruellement, qu’il faille que mon corps net et entier, qui ne fut jamais corrompu, soit aujourd’hui consumé et brûlé en cendres ! »
Abandonnée de tous, Jeanne sera brûlée vive le 30 mai 1431 à Rouen, sur la place du Vieux-Marché.… sans que Charles VII n’intervienne pour la sauver. Ses dernières paroles iront à l’évêque Cauchon : « Évêque, je meurs par vous ! » et, sur le bûcher de feu, elle libéra son ultime cri d’amour : « Jésus ! »
Dans « Les tapisseries », Charles Péguy écrira : « Elle n’avait passé ses humbles dix-neuf ans que de quatre ou cinq mois et sa cendre charnelle fut dispersée aux vents »…
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Jeanne d’Arc ne connaissait d’adversaire que les ennemis de la France et n’avait de cesse de s’inquiéter de « la grande pitié du Royaume de France ». Ce qui lui importait, c’était que l’étendard national flottât haut et fièrement dans un ciel libre, que le pouvoir suprême fût entre des mains dignes, celles d’un homme sans autre parti que celui de la patrie et jugeant de toutes choses en raison du seul intérêt du pays.
Dans ce monde où Isabeau de Bavière avait signé à Troyes la mort de la France, dans ce monde où le dauphin doutait d'être dauphin, la France d'être la France, l'armée d'être une armée, elle refit l'armée, le roi, la France...
« En tenant compte des circonstances de ses origines, de sa jeunesse, de son sexe, de l'analphabétisme et de la pauvreté de son environnement, des conditions hostiles dans lesquelles elle dut exercer ses fabuleux talents et remporter ses victoires, tant sur le champ de bataille que dans le prétoire face à ces juges iniques qui l'ont condamnée à mort, Jeanne d'Arc demeure, aisément, de très loin, la personnalité la plus extraordinaire jamais produite par la race humaine » a écrit Mark Twain, écrivain américain.
Aujourd’hui, on sait bien ce qui se passerait si, par extraordinaire miracle -que nous ne méritons pas- Jeanne était de retour, les laquais de télévision et les scribouillards la taxeraient de « racisme », du moment qu’elle voudrait libérer la France. On tendrait à sa sincérité tous les pièges possibles. Au lieu de l’aider et admirer, on ne s’occuperait qu’à la faire trébucher, à la déconsidérer, à l’écœurer. Hélas ! On y parviendrait sans doute, car quel cœur propre peut survivre aux ignominies de la « politicaille » ?
Dans ce royaume de France désormais méconnaissable soumis à la « pensée unique » cette machine du mensonge, livré au terrorisme, à l’intégrisme religieux, décérébré, sans mémoire, gangrené par les syndicats, les associations adeptes de la tartufferie des droits de l’homme et de l’antiracisme, miné par l’insécurité, les émeutes, les grèves et le chômage, résigné à la stagnation, au recul, à la déchéance et à la fin, quand en entendrons-nous un qui nous propose, comme Jeanne d’Arc, l’ardeur, l’action, l’honneur, l’élan, le sacrifice, la gloire, la patrie ? Mais non, il n’est question que de combinaisons, de petites alliances qui permettent de prendre les petites places et, par-dessus tout, de réchauffer sans cesse, pour en tirer son profit et y gagner sa croûte, l’opposition et presque la haine, entre Français.
Et pendant ce temps, la France crédule et soumise est en danger… La France inexorablement se meurt. Et ce quatrain prémonitoire extrait de « La demoiselle d’Orléans », merveilleusement interprétée par Mireille Mathieu à la mémoire de Jeanne d’Arc est là pour nous le rappeler :
« Avant la fin du millénaire
Si ne s’élève aucune voix
C’est dans une langue étrangère
Que seront rédigées vos lois »
José CASTANO