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 l'opération dragon rouge

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MessageSujet: l'opération dragon rouge   l'opération dragon rouge EmptyLun 26 Jan 2009 - 15:55

l'opération dragon rouge _




L’opération Dragon Rouge



L’Armée Populaire à Stanleyville
Après la chute de Stanleyville aux mains des Simba le 5 août 1964, le consul américain Hoyt contacta par radio l’ambassadeur US à Léopoldville pour lui signaler qu’il était impossible de discuter avec les rebelles qui se montraient peu aimables et confisquaient les véhicules et les émetteurs. Le sauvetage des diplomates américains était une priorité importante pour Washington et la station de la CIA au Congo organisa hâtivement l’opération « Flagpole ». De Lisala, deux hélicoptères protégés par deux T-28D devaient rejoindre le consulat US de Stanleyville, situé au bord du fleuve Congo, pour évacuer le personnel diplomatique, mais l’opération fut annulée à la demande du consul qui s’était mis provisoirement à l’abri avec son personnel dans la chambre forte du bâtiment. L’Armée Populaire de Libération, commandée par Nicolas Olenga, auto-promu lieutenant-général, s’empara des stocks d’armes, d’équipements et d’uniformes dans les dépôts du camp Ketele. Les fusils Fal et Mauser, les mitraillettes Sten et Vigneron récupérés à l’ANC furent distribués aux Simba de l’armée rebelle, mais comme cela ne suffisait pas, de nombreux soldats défilèrent armés de lances ou de machettes pour la grande fête de la victoire. Certains Simba avaient revêtu l’uniforme de l’ANC et s’étaient coiffés de casquettes ou de bérets militaires, mais les toques en peau d’animal prédominaient chez les officiers. Quelques uns chaussaient des brodequins militaires, mais la plupart marchait pieds nus ou en sandales. Quant aux jeunes recrues de l’APL, elles défilaient pieds nus avec des vêtements civils, le corps ceint de feuilles de palmier, arborant toutes sortes de coiffures.
Comme Patrice Lumumba, le commandant en chef de l’APL était un Batetela originaire du Sankuru. Il n’avait aucune expérience militaire en tant qu’officier, mais il avait acquis une certaine notoriété dans la direction du mouvement de « Jeunesses MNC/Lumumba » de sa région. En tant que « responsable des opérations de guerre » sur le terrain, Nicolas Olenga plaça l’Etat Major Général de l’APL sous le commandement du colonel Joseph Opepe, un ancien sous-officier formé à l’école centrale de la Force Publique à Luluabourg qui avait été promu au grade d’officier en juillet 1960 lors de l’africanisation de l’armée voulue par le premier ministre Lumumba. Il avait acquis une certaine renommée à Stanleyville au temps d’Antoine Gizenga en tant qu’adjoint du général Lundula, mais il avait été écarté de l’ANC en 1962. Le bâtiment du quartier général du 3e Groupement de l’APL, situé avenue Lothaire à Stanleyville, où le col Lukongo et des officiers de l’armée congolaise, passés au service de l’APL, continuaient d’exercer les fonctions de S1, S2, S3 et S4 comme en temps de paix, devint par la même occasion le siège du quartier général de l’APL avec ses bureaux G1, G2, G3 et G4 et Nicolas Olenga confia les fonctions d’officiers d’état-major à des cadres simba sans aucune formation militaire. Le quartier général de l’APL se substitua dans la plus parfaite confusion au quartier général du 3e Groupement. Le chef de l’armée rebelle conservait plus ou moins la même organisation que l’Armée Nationale Congolaise, dont ses hommes héritèrent également l’indiscipline. Le 13 août 1964, le lieutenant général Olenga prit la tête d’une colonne de renforts et rejoignit son quartier général avancé d’Ops Kindu. Malgré l’échec d’une première offensive sur Bukavu, il rêvait de s’emparer de la ville où il avait vécu avant l’indépendance et d’y défiler en vainqueur.
Avant son départ en campagne, Nicolas Olenga se rendit chez la sorcière Mama Onema pour écouter ses prophéties qui lui permettaient de fanatiser ses combattants. D’autres sorciers à son service lui avaient fait croire que tout ce qui était recouvert de feuilles de palmier était invulnérable, mais malgré leur « protection magique », des dizaines de camions et de voitures rebelles terminèrent leur voyage sous les balles des avions T-28D au gué de Nzibira, véritable cimetière de véhicules sur la route de Bukavu. Le 21 août 1964, la situation des Américains en zone rebelle devint critique car le lieutenant général Olenga avait perdu la bataille de Bukavu et s’était réfugié à Kindu avec les restes de son armée. Le chef de guerre vaincu était dans une rage folle et il envoya à Stanleyville deux messages radio par le réseau radio du CFL condamnant les « attaques injustifiées de l’Amérique et les menaçant des pires représailles ». Le second message ordonnait à ses officiers : « Obligation d’arrêter tous les Américains se trouvant au Congo et les traduire devant la cour martiale pour mise en jugement sans pitié ». Dès la réception de ces messages à Stanleyville, le colonel Kifakio se rendit avec ses Simba au consulat US pour procéder à l’arrestation des diplomates américains.
Michael Hoyt et son adjoint David Grinwis furent menacés de mort, mais ils furent épargnés grâce à l’intervention du consul belge Nothomb et du col Opepe. Ils furent néanmoins obligés d’adresser un télégramme au Département d’Etat pour prier les Etats Unis de reconsidérer leur aide militaire au gouvernement central. Le 27 août 1964, Gaston Soumialot, devint ministre de la Défense Nationale dans le gouvernement de la république populaire du Congo. Il avait autorité sur l’Armée Populaire de Libération, mais l’entente était loin d’être parfaite entre les deux hommes chargés d’assurer la victoire des Simba. Nicolas Olenga avait décrété que les commerçants de Stanleyville devaient remettre en application les prix de 1960 dans leur magasin, ce qui avait ruiné de nombreux négoces et Gaston Soumialot l’avait traité d’imbécile. Touché dans son amour-propre, le général méprisait son ministre à chaque occasion et il n’hésitait pas à le bousculer pour passer avant lui lors des cérémonies publiques. La République Populaire chercha des appuis à l’étranger et Nicolas Olenga envoya un télégramme au président égyptien Nasser en lui décrivant sa lutte héroïque : « …au moyen de lances, couteaux, flèches, comme mes aïeux, je suis parvenu à briser la force des néo-colonialistes -stop- mais pour se battre avec la Américains et blocs de l’OTAN armés des armes modernes et très perfectionnées, il me faut aussi des armes modernes -stop- je vous demande cette offre ». Gaston Soumialot renvoya le commandant en chef au front et le colonel Opepe fut sensé s’occuper du ravitaillement des opérations en cours, mais c’était un ivrogne invétéré. Depuis le QG d’Ops Kindu qu’il avait rejoint après la défaite de Bukavu, le lieutenant général Olenga se plaignit le 8 octobre à son second : « Je vous ai demandé des munitions depuis trois semaines, pas de réponse; j’ai demandé une situation d’armement, aucune suite; êtes-vous là pour l’honneur ou bien pour faire la guerre ? Envoyez d’urgence deux compagnies à Punia et Lubutu avec munitions pour déjouer la manoeuvre de l’armée impérialiste ». Par soucis de sécurité, il ajoutait à certains messages de ne pas lui répondre, car l’ennemi écoutait !


Plans de sauvetages Le 9 octobre 1964, le général Adams, qui commandait l’USSTRICOM, fut chargé par le Comité des Chefs d’Etat Major US (Joint Chief of Staff ) de développer des plans pour une opération aéroportée sur Stanleyville. Créé en 1961, l’US Strike Command (United States Strike Command ou USSTRICOM) établi à MacDill Air Force Base était un commandement unifié intégrant du personnel de plusieurs branches militaires de l’US Army et de l’US Air Force capable de répondre à une crise au niveau mondial. En tant que chef d’une des sections stratégiques du Pentagone (US Strike Command ) et responsable du Military Aid Program pour le Moyen Orient, l’Afrique et le Sud Est Asiatique (CINCMEAFSA), le général Paul Adams se rendit à Léopoldville pour se rendre compte de l’exécution du programme d’assistance militaire COMISH au Congo et il rencontra le général Mobutu au QG/ANC. Une partie de l’aide américaine parvint à Baka, où le col BEM Vandewalle formait la 5e brigade mécanisée avec des officiers et des sous-officiers de l’assistance technique belge, des mercenaires sud africains et européens et des gendarmes katangais regroupés dans deux colonnes. Cette unité de l’ANC devait fournir l’effort principal du plan de reconquête de Stanleyville conçu par l’Etat Major de la 5e brigade ANC.
La colonne « Lima 1 » sous le commandement du ltcol Liégeois devait partir de Kongolo et s’emparer de Kindu, où elle serait rejointe par la colonne « Lima 2 », commandée par le ltcol Lamouline. Les deux colonnes progresseraient ensembles de Kindu vers Stanleyville sous la protection de l’aviation. Le col de l’US Army Rattan accompagnait la colonne « Lima 1 » en observateur et l’US Air Force avait délégué un de ses officiers à Baka car trois Lockheed C130E du 464th troop Carrier Wing au service de la Joint Task Force basée à Léopoldville, effectuaient deux missions de transport par jour pour assurer le ravitaillement de la 5e brigade. La Joint Task Force, qui dépendait de l’USSTRICOM, disposait d’un quatrième C130E dit « talking Bird », chargé de relayer les communications radio à Washington, et de Boeing RC 97 de reconnaissance qui effectuaient des missions secrètes de photographie aérienne sous le nom de code de « Running Bear ». Les stratèges américains du général Adams élaborèrent une demi-douzaine de plans, dont la plupart demeurèrent à l’état de projet, tel « Oplan 514 Ready Move III » qui mettait en œuvre deux bataillons de parachutistes, 16 chasseurs-bombardiers F-4C Phantom, 60 Lockheed C-130 Hercules et 20 avions-citernes KC-135. Sa variante « Oplan High Beam 519 », proposée par l’USSTRICOM au Groupe de travail sur le Congo (Congo Working Group), fut également rejetée, ainsi que « Oplan Golden Hawk » qui vit un début d’exécution lors de manoeuvres.
Il s’agissait d’un parachutage de nuit en amont de Stanleyville qui serait attaquée par une force amphibie. Un problème de taille avait été oublié : à partir de Ponthierville, le fleuve est barré de puissants rapides et de chutes infranchissables ! La Grande Bretagne était également inquiète pour les missionnaires anglicans emprisonnés par les Simba et les Britanniques préparèrent une opération aéroportée sur Stanleyville avec des parachutistes SAS sans en avertir leurs alliés de l’OTAN. Le 2e Bureau de l’APL, dirigé par le commandant simba Jean-Pierre Amici, n’était pas un service d’espionnage fiable, mais le 3e peloton d’écoute et de repérage du 3e Groupement de l’ANC, passé au service des rebelles, transmettait à l’Etat Major Général de l’APL une copie des rapports d’écoute, dont des messages radio de l’ANC qui rendaient compte des combats en cours et qui donnaient les noms d’officiers belges servant de conseillers. Certains de ces rapports d’écoutes aboutissaient sur le bureau de Christophe Gbenye et provoquaient une fureur incontrôlée. L’armée populaire perdait du terrain et le lieutenant général Olenga, revenu du front le 27 octobre, annonça au président de la république populaire une terrible catastrophe : la Belgique avait lancé une bombe atomique dans la région de Béni ! Il y aurait eu 100.000 morts. En représailles à cette grande défaite de l’APL, plusieurs dizaines de Belges de Stanleyville furent internés à l’hôtel des Chutes sur ordre du président de la république populaire. Placés sous la garde de Simba, les internés durent subir les violentes diatribes du col Opepe et les gesticulations du major Bubu, une brute sadique qui s’était toujours montré d’une grande brutalité envers les otages occidentaux. Ce Bakusu muet que l’on disait ancien boxeur, était originaire de la même région que Gaston Soumialot et lui servait de garde du corps. Ses gestes indiquaient clairement qu’il fallait couper la tête des Européens. Le lendemain, les Occidentaux retenus en otages assistèrent à l’arrivée du lieutenant général Olenga dans sa jeep, sirènes hurlantes. Il sortit du véhicule et s’en prit au consul Nothomb et à son adjoint Duque qui furent maltraités sous prétexte que le consul belge de Bukavu dirigeait les opérations militaires contre l’APL. Le consul Nothomb fut ensuite emmené à Radio Stanleyville et forcé de lire un message adressé au gouvernement belge pour demander le retrait de l’aide militaire de la Belgique et le 28 octobre, le président de la république populaire proféra des menaces de mort contre les otages occidentaux.
A suivre
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MessageSujet: Re: l'opération dragon rouge   l'opération dragon rouge EmptyLun 26 Jan 2009 - 15:57

Re: Dragon Rouge



:Conférence de planification
Le lieutenant-colonel Avi Bouzin, conseiller aérien du général Mobutu, commandant en chef de l’Armée Nationale Congolaise, rencontra l’attaché de l’Air de l’ambassade US à Léopoldville et lui proposa un plan de sauvetage des ressortissants occidentaux avec deux bataillons de paracomandos belges parachutés par des Lockheed C-130 de l’USAF. Afin de préparer le terrain pour l’offensive de la 5e brigade ANC, les bombardiers bimoteurs Douglas B26K survolèrent Kindu et mitraillèrent le camp de l’armée populaire. Le lendemain, ils attaquèrent le camp militaire de Lokandu. Les sorciers au service de l’APL contrèrent la menace aérienne avec de nouveaux « Dawa », mais le 30 octobre, le lieutenant général Olenga adressa un télégramme au commandant Tshenda à Kindu pour lui ordonner d’exécuter les Belges en cas de nouveaux bombardements. Les Simba avaient rassemblé les otages tombés entre leurs mains pour les exécuter, mais ils n’en eurent pas le temps grâce à l’intervention de la colonne « Lima I » de la 5e Brigade Mécanisée qui occupa la ville le 5 novembre. Le 8 novembre, le ministre des Affaires Etrangères Paul-Henri Spaak rencontra son homologue américain Averell Harriman à Washington pour discuter d’une opération combinée destinée à sauver les otages occidentaux de Stanleyville. Les Etats Unis fourniraient les avions de transport qui permettraient l’intervention de paracommandos belges au Congo.
De retour à Bruxelles, le ministre Spaak rencontra le premier-ministre Lefèvre et le ministre de la Défense Segers, puis il se rendit au Palais pour consulter le Roi Baudouin. Ils acceptèrent le projet d’une opération combinée après avoir passé en revue les événements de Kindu où des otages belges avaient été sauvés de justesse par la colonne « Lima I » du ltcol Liégeois. A Washington, le président Johnson donna son accord au « Congo Working Group » et le 10 novembre 1964, le Joint Chief of Staff transmit au United States European Command (USEUCOM) l’ordre de planifier le raid aéroporté belgo-américain prévu pour le 23 novembre. Les officiers américains, dont le Brigadier Général de l’USAF Russell E. Dougherty qui représentait l’USEUCOM, se réunirent à l’ambassade US à Bruxelles le 11 novembre, puis ils effectuèrent une brève visite au n° 2 de la rue de la Loi. Lors d’une visite de service au Quartier Général de la place Dailly le 10 novembre, le colonel Laurent, commandant du Régiment Paracommando, fut invité par le col BEM Delperdange, G3 de l’EM/FT, qui lui demanda quelle unité de son régiment était entièrement opérationnelle pour une mission outre-mer. Le colonel Laurent lui répondit que c’était le 1er bataillon de Diest car ses hommes avaient terminé leur entraînement parachutiste à partir de bimoteurs C-119. Après onze mois de service, ils pouvaient sauter dans n’importe quelle condition.
Le lendemain, le Brigadier Général Dougherty et ses officiers rencontrèrent leurs collègues belges au ministère de la Défense Nationale pour une conférence de planification. Lors de cette conférence, le colonel Avi Robert Louvigny, qui avait commandé Kamina Base, décrivit les possibilités de cette base aérienne créée au Katanga en 1949. Il était accompagné du général Vivario, secrétaire du ministre de la Défense, qui présenta le colonel Laurent au brigadier général Dougherty. Le commandant du Régiment Paracommando était un officier parachutiste expérimenté qui avait servi plusieurs années au Congo. Il avait sauté sur l’aérodrome de Stanleyville en 1959 durant un meeting aérien au cours duquel le lt Janssens et les adjudants Gorez et Dewaele avaient sauté en démonstration de chute libre. Pendant les interventions humanitaires de juillet 1960, il s’était emparé avec ses hommes de l’aérodrome de Ndjili occupé par des soldats mutinés qui empêchaient le départ des réfugiés. Le Colonel Mommaert, attaché militaire à Léopoldville, et le lieutenant-colonel Mathys, attaché au ministère de la Défense, intervinrent avec d’autres officiers belges pour la planification de l’opération aéroportée.
Lors d’une séance à laquelle était présent l’ambassadeur US MacArthur, Charles Laurent informa ses collègues américains qu’il prévoyait l’emploi d’un bataillon parachutiste avec un minimum de charroi : quatre jeeps blindées Minerva, quatre jeeps radio Minerva et douze tricycles AS-24 pour la reconnaissance et le transport léger. Les officiers parachutistes belges préféraient faire sauter le bataillon sur la zone du Golf située entre la ville et l'aérodrome afin d'éviter les positions défensives rebelles, mais les officiers américains trouvaient plus simple de sauter sur la piste car cela faciliterait le parachutage et le regroupement des troupes pour l’occupation de l’aérodrome. La conférence se poursuivit le 13 novembre et les accords pour l’opération combinée furent signés par les deux parties. Le lendemain, l'USEUCOM établit les plans définitifs de l’opération « OPLAN 319/64 » qui reçut le nom de code de « Dragon Rouge » choisi par le colonel Laurent. Son exécution se déroulait en trois phases : la première phase serait exécutée sous commandement américain et concernait le transport par douze C-130E de 545 hommes du régiment paracommando, de 8 jeeps et de 12 tricycles AS-24 de Kleine Brogel à l’île de l’Ascension via l’Espagne pour y préparer le raid vers Stanleyville. La seconde phase concernait l’assaut de l’aérodrome avec 320 hommes du 1er bataillon parachutiste transportés dans cinq C-130E. Lorsque les avions survoleraient l’objectif, le commandement de l’opération passerait au colonel Laurent. Les parachutistes belges avaient pour missions prioritaires de contrôler les routes d’accès à l’aéroport, d’occuper la tour de contrôle et le Guest House Sabena et de débarrasser la piste de ses obstacles pour permettre l’atterrissage des C-130E transportant les véhicules, le ravitaillement et le restant des troupes.
Situé à trois kilomètres du centre, l’aérodrome de Simi Simi desservant Stanleyville possédait une piste asphaltée longue de plus de 2000 mètres et large de 45 mètres, bordée de fossés d’irrigation et d’une bande herbeuse de 3000 mètres de long. L’aérogare abritait les bureaux d’Air Congo et l’aire de parcage était équipé d’une tour de contrôle et d’un hangar métallique de 33 mètres de large sur 55 mètres de profondeur. La troisième phase concernait la libération des otages dans la ville, leur protection et leur évacuation par air. Le 14 novembre, le général Robert Foreman, commandant de la 322th Air Division de l’US Air Force stationnée à la base aérienne d’Evreux en France, fut chargé par l'USEUCOM de fournir les appareils de transport pour l’opération « OPLAN 319/64 » Dragon Rouge. Il confia cette mission au colonel Burgess Gradwell, qui commandait le 464th wing, une unité du Tactical Air Comand constituée de deux escadrilles de Lockheed C-130E Hercules : le 776th « Troop Carrier Squadron » et le 777th « Troop Carrier Squadron », dont quatre appareils étaient basés à Léopoldville au service de la Joint Task Force, un détachement américain qui dépendait de l’USSTRICOM et s’occupait notamment des contacts entre l’ambassade américaine et le gouvernement congolais. Le Lockheed C-130E Hercules est un appareil conçu pour le transport de troupes et de matériel. Doté de turbines de 4510 chevaux et de réservoirs supplémentaires lui permettant une plus grande autonomie, il peut voler de nuit et emporter 64 parachutistes équipés. Sa robustesse lui permet d'opérer à partir de pistes très sommaires. Il peut embarquer rapidement 19 tonnes de matériel par la rampe arrière et décoller avec ce chargement. Le colonel Gradwell fut convoqué par son supérieur au Quartier Général et prit connaissance du dossier « OPLAN 319/64 » sans trop de surprises car il avait déjà participé à des opérations aériennes au Congo, notamment pour le pont aérien qui avait amené les casques bleus au Congo en 1960. Ils se rendirent ensuite au Quartier Général de l’USAFE à Wiesbaden (RFA) pour une réunion importante concernant cette opération secrète

La Patrie ou la Mort
De retour à Evreux, le colonel Gradwell planifia le transport des troupes et du matériel nécessaires à l’opération avec les officiers américains de son Etat-Major, dont le ltcol Adams, représentant du Tactical Air Comand, et le major Poore, son officier d’opérations. Le col Gradwell avait prévu douze appareils pour la mise en œuvre de Dragon Rouge, un appareil supplémentaire serait gardé en réserve et un appareil servirait à assurer la maintenance de l’escadre aérienne. Il avait également prévu deux opérateurs du « Combat Control Team » et du matériel de télécommunication pour la tour de contrôle de Stanleyville, du personnel de maintenance supplémentaire et des pièces de rechange pour les Lockheed C-130E Hercules, dont un moteur Allison de 4510 chevaux et une hélice Hamilton. Les communications radio de l’opération Dragon Rouge entre le QG d’USSTRICOM, l’ambassade américaine à Léo et les gouvernements de Washington et de Bruxelles, seraient assurées par deux Lockheed C-130 Hercules « Talking Bird », dont un était déjà sur place. Bien que l’USSTRICOM n’avait pas été invité à participer à la conférence de planification de Bruxelles, le brigadier général Dougherty de l'USEUCOM recommanda que le général Adams soit responsable de l’opération Dragon Rouge. Le dossier « OPLAN 319/64 » fut communiqué au Quartier Général d’USSTRICOM à MacDill Air Force Base et le général Adams émit plusieurs critiques, notamment que les cinq Lockheed C-130E Hercules de la première vague feraient d’excellents objectifs pour les armes anti-avions que les Simba avaient installé près de la piste.

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MessageSujet: Re: l'opération dragon rouge   l'opération dragon rouge EmptyLun 26 Jan 2009 - 15:58

Re: Dragon Rouge




Suite :
Selon le commandant en chef d’USSTRICOM, il fallait réduire la DCA au silence avant le parachutage pour éviter la perte d’un ou de plusieurs Lockheed C-130E chargés chacun de 64 parachutistes. Il envoya deux représentants à la deuxième conférence de planification qui se déroula à Bruxelles du 18 au 20 novembre. Des opérations parachutées étaient prévues pour sauver les ressortissants occidentaux dans d’autres localités et des plans furent étudiés pour l’exécution de Dragon Blanc à Bunia, de Dragon Vert à Watsa et de Dragon Noir à Paulis. Pendant ce temps à Stanleyville, le président Gbenye annonçait dans l’édition des 14 et 15 novembre 1964 du journal « Le Martyr », organe de combat du CNL publié à Stanleyville, dont la devise était « La Patrie ou la Mort » : « L’arrivée à Stanleyville des Américains signifierait la disparition de tous les Belges et les Américains qui sont sous notre surveillance » et il ajoutait : « Nous fabriquerons nos fétiches (Dawa) avec les cœurs des Américains et des Belges et nous nous habillerons des peaux des Belges et des Américains ». Le 18 novembre, les diplomates américains et le missionnaire Paul Carlson internés à la prison furent conduits au monument Lumumba sous les hurlements de la foule. Après une parodie d’exécution, le lieutenant général Olenga les embarqua dans sa jeep vers la résidence du président de la république populaire. Christophe Gbenye apparut au balcon et annonça au peuple que l’Américain Paul Carlson avait été condamné par le tribunal populaire et qu’il serait fusillé le lundi 23 novembre à l’aube. Les Américains furent reconduit ensuite à la prison, mais le 20 novembre, ils furent sortis de leur cellule pour être conduits à l’hôtel Victoria car le président Jomo Kenyatta avait annoncé sa visite. Radio Stanleyville annonça la nouvelle de la condamnation à mort du docteur Carlson le soir même. La garnison de l’Armée Populaire de Libération comptait près de 8000 Simba, dont le noyau dur était constitué de quelques centaines de déserteurs de l’ANC et de guérilleros, appuyés par des milliers de « Jeunesses MNC », des adolescents fanatisés qui n’avaient aucune expérience guerrière. Ils s’étaient montrés particulièrement cruels lors des exécutions publiques au monument Lumumba où 300 Congolais avaient péri et ils démontraient une grande agressivité envers les Occidentaux. Près de trois mille de ces Simba étaient cantonnés au camp sergent Ketele, d’autres occupaient le camp Léopold, le camp du 18e Bn commando de Choc et l’aérodrome et quinze cents campaient au camp Prince Charles sur la rive gauche. Des sorciers chargés de dispenser les remèdes magiques « Dawa » et de baptiser les rebelles contre les balles s’étaient établis aux abords des camps et déclaraient les nouvelles recrues bonnes pour le service de guerre après une cérémonie d’initiation et un serment solennel. Une incision leur était faite entre les deux yeux et trois autres sur la poitrine, mais malgré leur « Dawa », les Simba avaient subi de nombreuses pertes au cours des combats de Bukavu, de Kindu, de Boende et de Bumba. Pendant ce temps, le colonel Laurent s’était rendu à Diest où était cantonné le 1er bataillon, seule unité pleinement opérationnelle du régiment Paracommando .
Cette unité se composait de la compagnie Etat-Major et Services du cpn Ramaeckers, dont les dactylos, magasiniers, employés, radios, cuisiniers, chauffeurs, tireurs mortiers, etc, seraient transformés en fusiliers, de la 11e compagnie de fusiliers du cpn Pairelincks, de la 13e compagnie de fusiliers du lt Patte et il incorpora dans ses effectifs seize officiers et sous-officiers, moniteurs de sauts au Centre d’Entraînement Parachutiste du major Ledant, qui seraient responsables du parachutage. Le raid aéroporté nécessitait l’emploi de trois compagnies de fusiliers au complet et le colonel Laurent ne pouvait réactiver une compagnie de réserve sans l’accord des parlementaires. Il ne pouvait pas non plus mobiliser les vétérans du 3e bataillon parachutiste car cela aurait attiré l’attention sur le régiment et il choisit la 12e compagnie du 2e bataillon commando de Flawinne, dont les miliciens avaient cinq mois d’entraînement, dont les sauts en ballon, mais n’avaient ils jamais été parachutés d’un avion. Les 140 commandos du Capitaine Raes seraient aérotransportés, mais il était prévu de les équiper de parachutes TAP 665 pour qu’ils puissent sauter en cas de besoin.

Les parachutistes à l’Ascension
En vue des opérations, le colonel Laurent constitua un Etat Major réduit qui se composait du major Rousseaux du 2e Bn commando, du major Hardenne, désigné comme officier d’opération S3, du commandant Holvoet S2, du cpn Lauwers et du ltcol Avi Cailleau, « Air Liaison Officer » de Dragon Rouge. Une partie des C-130E de la 322th Air Division était en mission et il fallut les rappeler en 24 heures de temps à la base d’Evreux. Ils subirent une rapide maintenance avant d’être envoyés dans la soirée du 16 novembre à l’aérodrome de Kleine Brogel pour embarquer les troupes du colonel Laurent sous le couvert de manoeuvres en Turquie. Le 17 novembre, les parachutistes et le matériel nécessaires à l’opération sur Stanleyville furent amenés à l’île de l’Ascension après une escale à Moron en Espagne. Le jour suivant, les hommes s’entraînèrent à sauter en parachute</A> à partir des C-130, avant de rejoindre la base de Kamina qui était plus proche de l’objectif. Lors d’un briefing avec bac à sable et photographies aériennes de Stanleyville prises par un Boeing RC 97 de reconnaissance, le colonel Laurent annonça la décision de dropper ses bérets rouges sur l’aérodrome, plutôt que sur le golf. Le 19 novembre, le personnel de « Ravitaillement Air » (RAVAIR) du centre d’entraînement parachutiste quitta Zaventem en Boeing 707 SABENA avec l’antenne chirurgicale de l’hôpital militaire d’Anvers et du ravitaillement.
Suite à l’annonce le 20 novembre par M. Spaak de la présence des parachutistes belges sur l’île de l’Ascension, le général Olenga renforça les défenses de l’aérodrome avec 200 Simba. Le 21 novembre vers 10H00, les Lockheed C-130E Hercules du col Gradwell déposèrent les troupes belges à Kamina Base et le cpn Don Strobaugh débarqua avec deux « combat controller » du 5th USAF « Aerial Port squadron » pour occuper la tour de contrôle de Lumwe. Après un dernier briefing sur l’opération, les paras belges se reposèrent dans un des hangars de l’aérodrome de Baka en attente de l’ordre d’embarquement. Leur armement individuel se composait de fusils FN Fal M3 7,62 mm de type Parachutiste pour la troupe et de mitraillettes Vigneron ou de pistolet GP 9 mm pour le cadre. Chaque parachutiste emportait un « Basic Loads » de cent cartouches de 7,62 mm ( un chargeur de vingt cartouches sur l’arme et quatre chargeurs dans les poches de leur tenue de combat ). L’agence de renseignements américaine préparait également une mission spéciale avec l’accord d’USSTRICOM. Cette mission terrestre, qui portait le nom de code de « Low Beam Force », se composait d’un groupe de 18 Cubains, recrutés et dirigés par l’agent de la CIA William « RIP » Robertson, alias « Carlos », ancien instructeur de la brigade 2506 qui avait débarqué à la baie des Cochons à Cuba en 1961. Ce groupe fut intégré dans la 5e Brigade Mécanisée de l’Ommegang en tant que 58e peloton du 5e Bn commando de Mike Hoare. Il était chargé de libérer le consul Hoyt, le vice consul Grinwis de la CIA et d’autres captifs américains de Stanleyville en coopération avec l’Ommegang.

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MessageSujet: Re: l'opération dragon rouge   l'opération dragon rouge EmptyLun 26 Jan 2009 - 16:00

Re: Dragon Rouge




Suite :
Sur l’insistance du général Adams, la CIA prévoyait d’assurer l’appui aérien de l’opération Dragon Rouge avec des T-28D et des B-26K du WIGMO et le col Isaacson, chef de la Joint Task Force, débarqua à Baka pour coordonner ce support aérien, tandis que le col BEM Vandewalle, commandant la 5e Brigade Mécanisée, rejoignait la base en bimoteur DC-3 de la Force Aérienne Tactique Congolaise ( FATAC ) pour proposer au col Laurent d’organiser le parachutage de ses troupes sur d’autres localités pendant que la colonne Ommegang attaquerait Stanleyville à partir de Lubutu. Cette proposition fut refusée et le seul résultat de cette entrevue fut de prévoir un moyen de reconnaissance pour éviter que les parachutistes ne tirent sur les hommes de la 5e Brigade Mécanisée à leur arrivée. A cette réunion d’EM improvisée participaient également le ltcol Avi Bouzin et le ltcol Avi Vandepoel, commandant de la FATAC, mise en œuvre par des aviateurs belges à partir de Baka. Dans la soirée du 22, les troupes belges furent mis en alerte et prirent place dans les Lockheed C-130E du colonel Gradwell pendant que Washington et Bruxelles discutaient du déclenchement de l’opération pour le 23 novembre à l’aube. Aucun ordre de départ ne fut donné après le premier mot code « Big » et le colonel Laurent donna l’ordre à ses hommes de débarquer pour leur éviter une fatigue inutile. La mission de reconnaissance « Running Bear », effectuée par un Boeing RC-97 au-dessus de la capitale rebelle, confirma que l’aérodrome était encombré de centaines de fûts de 200 litres et d’épaves de véhicules. On spéculait également sur la possibilité que les Simba avaient évacué les otages vers Basoko, un village ville situé au bord du fleuve Congo à 190 km au nord-ouest de Stanleyville (une telle tentative eut bien lieu, mais le consul belge Nothomb parvint à bloquer le convoi sur la route de Banalia). Avant l’avance finale de la 5e brigade vers Stanleyville, la CIA fit connaître au ltcol Avi Bouzin les restrictions imposées aux appareils de combat du WIGMO qui effectuaient des missions pour l’Ommegang à partir de Kindu : les pilotes cubains des B-26K pouvaient effectuer des reconnaissances lointaines jusqu’aux faubourgs de Stanleyville et au-delà, mais tout survol de la capitale rebelle était interdit jusqu’au parachutage des troupes aéroportées pour éviter des représailles contre les otages. Le WIGMO pouvait cependant effectuer des missions de combat jusqu’à 260 kilomètres en avant de la colonne Ommegang. Le conseiller Air du QG/ANC communiqua ces restrictions de vols au colonel BEM Vandewalle et au ltcol Avi Vandepoel de la FATAC. Heureusement, la 5e Brigade bénéficiait de l’appui aérien très efficace des T-6G du cpn Bracco (21e escadrille d’Appui Tactique de la FAC).

L’appui aérien de Dragon Rouge
L’appui-feu prévu pour le parachutage était sous la responsabilité du ltcol Avi Cailleau, « Air Liaison Officer » de Dragon Rouge à Baka. Outre deux bimoteurs Douglas B-26K, dont l’un serait occupé par le ltcol Avi Bouzin, le WIGMO engageait deux monomoteurs North American T-28D qui seraient pilotés par deux de ses meilleurs aviateurs : « Bud » Moessmer et « Big Bill » Wyrozemsky, expérimentés dans le mitraillage au sol. Depuis la mésaventure survenue à Ed DEARBORN et à Don CONEY à Kamembe, il était strictement interdit d’engager des pilotes Américains du Wigmo dans des missions de combat, mais sur ordre de la CIA, les majors Moessmer et Wyrozemsky rejoignirent Baka le 22 novembre pour être mis au courant d’une mission secrète. Ils furent ensuite transportés en bimoteur C-46 du WIGMO à l’aérodrome de Punia (Maniéma) qui était placé sous la garde des UDEF Katangais du cpn Servais et de quelques commandos sud africains laissés par la 5e brigade. Ces deux pilotes devaient s’y tenir prêt à prendre les commandes de monomoteurs Trojan T-28D qui y étaient basés. Ces appareils étaient équipés de deux mitrailleuses .50 et de pods de lances-roquettes Aero 6A1. Dès que les C-130E de l’opération aéroportée approcheraient de l’objectif, situé à 400 km de là, ils devaient empêcher l’arrivée de renforts ennemis avec leur appareil, pendant que les B-26K protégeaient le parachutage des troupes belges.
Un des bimoteurs B-26K fut bloqué au sol à Kindu suite à des problèmes techniques et le « crew chief of maintenance » du WIGMO Willy Callesen effectua les réparations nécessaires. L'opération Dragon Rouge sur Stanleyville démarra le 23 novembre vers 23H00, lorsque le message flash « Big Punch » envoyé par l’USSTRICOM fut réceptionné à Baka. Pendant ce temps, le col BEM Vandewalle préparait l’offensive de la 5e Brigade Mécanisée à partir de Lubutu, localité située à 200 km de l’objectif. Il avait décidé de prendre Stanleyville même si le parachutage était annulé. Il aurait voulu disposer de Lockheed C-130 pour transporter le régiment commando katangais « Baka » en garnison dans la ville conquise, mais tous les appareils américains étaient mobilisés pour l’opération Dragon Rouge et il ne disposait que des DC-4 de la BIAS ou d’Air Congo pour assurer son ravitaillement. Le 23 novembre à 15H30, le chef de l’Ommegang donna l’ordre au ltcol Liégeois de foncer vers Stanleyville avec le peloton blindé Béro en avant-garde. Dès que la colonne « Lima I » atteindrait l’objectif, un peloton du 5e Bn commando occuperait l’aérodrome et un autre peloton de commandos sud africains rejoindrait le pont de la Tshopo pour bloquer la route de Banalia.
La mission de la colonne « Lima II » du ltcol Lamouline était d’occuper le camp militaire sergent Ketele et de bloquer la sortie est de la ville. Après avoir subi trois embuscades, le col BEM Vandewalle arrêta la progression de l’Ommegang le 24 novembre vers 03H30 du matin pour se reposer jusqu’à l’aube. Entre temps, le colonel Isaacson avait décollé de Kamina à 23H45 avec un des trois Lockheed C-130E de la Joint Task Force Léo pour effectuer une reconnaissance du temps aux abords de l’objectif. Satisfait des conditions météo, il les communiqua à Baka et fit demi-tour en longeant le fleuve Congo. Dans la nuit du mardi 24 novembre à 01h00, les cinq premiers C-130E décolèrent de Baka et le col Gradwell informa le Colonel Laurent que tous les appareils de la première vague d’assaut avaient pris leur envol. Le décollage de ces appareils s’était effectué à dix minute d’intervalle et il fut suivi trente minutes plus tard par celui des sept Lockheed C-130E de la seconde vague chargés des renforts, du charroi, de l’hôpital volant et du matériel. La vitesse de croisière des deux formations était de 290 noeuds (environ 537 km/h). En se basant sur le rapport de météo donné par le col Isaacson, le col Gradwell savait que la formation devait contourner des orages en volant 75 km à l’ouest du trajet initialement prévu. Pour compenser ce détour, la formation s’était envolée plus tôt de Baka. La route suivie par les Lockheed C-130E les conduisait au nord de Stanleyville jusquà Basoko où ils avaient rendez-vous avec leur escorte de Douglas B-26K, partie à 04H30 de Kindu. Arrivés au-dessus de Basoko, les appareils du col Gradwell firent demi-tour et prirent la direction du sud-est vers l’aérodrome de Stanleyville en volant à l’altitude de saut.
La mission des deux bombardiers bimoteurs Douglas B-26K, dont l’un était occupé par le ltcol Avi Bouzin, était de survoler les deux côtés de la piste à basse altitude juste avant le saut pour repérer les positions des Simba et détruire les éventuelles positions de défense contre avions. Ils devaient effectuer un deuxième passage en cas de forte opposition. Le col Isaacson dirigea les deux bimoteurs B-26K vers leur objectif cinq minutes avant le saut, mais les pilotes cubains passèrent trop vite et trop haut. La première formation de C-130E volait à 700 pieds d’altitude lorsque les dispatchers ouvrirent les portes et les parachutistes se tinrent prêts à sauter. La piste de l’aéroport de Stanleyville apparut aux pilotes des Lockheed soixante secondes après que les Douglas B-26K aient longé la piste et ils ralentirent brusquement leur vitesse à 180 km/h. A 06H00 du matin, la lampe rouge passa au vert et les dispatchers crièrent « Go ». Les habitants de Stanleyville furent surpris par un bruit d’avion inhabituel. Depuis la chute de la ville aux mains des rebelles, plus aucun avion n’avait survolé la ville, mis à part un quadrimoteur de la Croix Rouge suisse qui avait apporté des médicaments. Les Lockheed C-130E Hercules numérotés « Chalk 1 » à « Chalk 5 » se suivaient à un faible intervalle en survolant l’aérodrome dans un rugissement de moteurs pendant que les armes des Simbas crachaient le feu vers le ciel. Quatre des cinq C-130E furent touchés par des tirs d’armes légères qui causèrent peu de dommages.
A suivre :
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MessageSujet: Re: l'opération dragon rouge   l'opération dragon rouge EmptyLun 26 Jan 2009 - 16:02

Dragon Rouge


Suite :Parachutage d’assaut
Des dizaines de parachutes s’ouvrirent dans le ciel et quelques secondes plus tard, une première vague de parachutistes toucha le sol après un saut surprenant de précision grâce au radar de localisation, dont étaient munis les appareils américains. En tant que « responsable des opérations de guerre » sur le terrain, le lieutenant général OLENGA avait envoyé au front les quelques canons d’une batterie de Défense Aérienne équipée de Oerlikon 20 mm capturés à l’armée congolaise, mais l’Armée Populaire de Libération disposait de quelques mitrailleuses lourdes Degtjarev DShK M38 « Dushka » de 12,7 mm, fabriquées sous licence en Chine Populaire, et de mitrailleuses Browning récupérées à l’ANC. Le commandant en chef de l’APL et ses adjoints n’avaient aucune expérience militaire et ce fut une chance pour les paracommandos du colonel Laurent. Pendant un moment, les Simbas continuèrent de vider leurs balles vers le ciel, puis ils se mirent à tirer sur les hommes du 1er bataillon qui se réfugièrent dans les fossés bordant la piste. Les fusils-mitrailleurs Falo 7,62 mm étaient emportés par leur servant dans une gaine spéciale, mais les armes collectives, mitrailleuses Mag 7,62 mm, mortiers de 60 mm et blindicides, avaient été démontées et placées dans des containers qui étaient droppés juste avant leurs servants. Elles étaient identifiées par des parachutes d’une couleur différente pour chaque section. Des munitions de réserve étaient également larguées dans des containers avec leur protection.
Les hommes du major Mine remontèrent rapidement les mitrailleuses Mag et récupérèrent les munitions dans les conteneurs. Ils mirent les rebelles en fuite par un tir bien ajusté, mais quelques Simba dissimulés dans la végétation bordant l’aérodrome continuèrent leur tir sans trop de précision. Les cinq C-130E virèrent sur l’aile pour effectuer un deuxième parachutage sur la dropping zone, celui des moniteurs de sauts du Centre d’Entraînement Parachutiste du major Ledant. Quatre appareils se dirigèrent vers Léopoldville sur ordre du col Gradwell. Ils devaient y faire le plein de carburant et attendre de nouveaux ordres. Le C-130E « Chalk 1 » du col Gradwell, piloté par le Capitaine Huey Long du 777th TCS, prit de l’altitude et tourna dans le ciel autour de Stanleyville pour observer le déroulement de l’opération. La première phase de l’opération fut mise en route et la 11e compagnie du cpn Pairelincks, qui avait pour mission de se rendre maître de la tour de contrôle et des installations aéroportuaires situées à l’est de l’aérodrome, progressa rapidement vers ses objectifs après avoir mis en fuite la garnison de l’armée populaire. Pendant que les moniteurs de sauts du Centre d’Entraînement Parachutiste et des paras de la compagnie d’Etat Major débarrassaient la piste d’atterrissage de ses obstacles, le 3e peloton de la 11e compagnie commandé par le lt Mertens s’emparait de la tour de contrôle. Des rebelles y furent capturés, dont deux par la section du sergent-major De Haes. Il leur demanda où étaient les Européens et les prisonniers simba lui répondirent en cœur « Ils sont à l’hôtel Victoria ».
Le 1er peloton du lt Wittemans occupa le hangar d’Air Congo sans rencontrer d’opposition et le 2e peloton du lt Hardy s’empara de l’aérogare et du Guest House Sabena situé sur la route de Simi Simi, tandis que le peloton de mortiers lourds installait un barrage sur la route menant au centre de la ville. Les hommes du 1er sergent Demuynck stoppèrent une jeep de couleur blanche conduite par un Simba et s’en emparèrent. Le Poste de Commandement fut installé dans la tour de contrôle et le major Mine recueillit des informations sur les otages avant de rejoindre la ville avec ses hommes pour les secourir. Il reçut un rapport sur l’interrogatoire de chaque Simba capturé. Peu après, la section du sergent-major De Haes fit mouvement vers le golf pour réduire au silence une mitrailleuse lourde qu’il avait repéré lors de sa descente en parachute. Les Simba furent mis en fuite, mais les paras ne trouvèrent que deux caisses de munitions de 12.7 mm, un trépied de mitrailleuse et un vieux fusil Mauser qu’ils emportèrent à la tour de contrôle. Le commandant de la compagnie d’Etat Major et Services, chargé de la défense de l’aérodrome, avait disposé le peloton Legrelle face au village de Mbeli Mbeli, situé à l’ouest en bout de piste et le peloton Services du lt Antheunissens était chargé de foncer en direction du fleuve Congo avec une Mag 7,62 mm pour empêcher l’infiltration de Simba par pirogue ou par la route de Yangambi qui longeait le fleuve. Plusieurs pirogues chargées de Simba firent demi-tour sous les rafales et l’une d’elles fut coulée.
Alors que les parachutistes de la compagnie d’Etat Major et Services nettoyaient l’ouest de la piste d’atterrissage, ils portèrent secours à des pères de la mission Saint Gabriel et l’un d’eux leur révéla que les otages européens étaient internés à l’hôtel Victoria et à la procure de la cathédrale située au bord du fleuve Congo. Ces missionnaires furent conduits sous escorte à la tour de contrôle. La 13e compagnie du lieutenant Patte avait sauté au centre de la piste et après s’être regroupée, elle se mit en route vers son premier objectif : la Résidence du président de province que le président Gbenye et le ministre de la Défense Soumialot étaient sensés occuper. Elle était située au bord du fleuve, derrière le Guest House Sabena, mais les hommes de la 13e compagnie avaient été mal renseignés et aboutirent à l’ancienne Résidence qui était abandonnée, mais ils retournèrent à l’aérodrome avec quelques prisonniers. Plus tard, les parachutistes apprirent que le président Gbenye logeait depuis quelques jours dans la cité indigène Mangobo pour échapper à la capture en cas de raid parachutiste. Il avait pris la précaution de prélever une importante somme d’argent en banque avant de s’enfuir vers Banalia avec son magot dans trois voitures flambant neuves protégées par des gardes du corps. Le QG de l’APL ne chercha à aucun moment d’organiser la résistance et le major Lambert WEMBO, qui commandait le 18e bataillon commando de choc cantonné à 10 km de la ville, prit la fuite avec tout son état major vers Aba.

Fin du cauchemar pour les otages
Après avoir pris la tour de contrôle, le 3e peloton de la 11e compagnie reçut l’ordre d’établir un poste de bloc sur la route de Simi Simi, parallèle à la piste de l’aérodrome. Peu après, les hommes du lieutenant Mertens ouvrirent le feu sur trois voitures chargées de rebelles simba qui tentaient de forcer le barrage, dont une Nash Rambler et la Dodge, immatriculée « N1642 » du major Kandeka qui percuta un arbre près de l’aérogare. Ce Simba était l’officier d’ordonnance de Christophe Gbenye qui l’employait comme homme à tout faire. Il avait pris la fuite au volant de sa voiture et dans sa précipitation, il avait abandonné dans la Résidence sa belle casquette d’officier belge entourée d’une peau de léopard et décorée d’une étoile rouge. Dans la limousine du major Kandeka, les parachutistes trouvèrent des papiers d’identité, un passeport au nom de Christophe Gbenye et des milliers de francs congolais. Les paras du lieutenant Mertens extirpèrent le journaliste Hugh Scotland du troisième véhicule. Ce Jamaïcain qui sympathisait avec la cause rebelle était en possession d’un passeport britannique et il fut emmené à la tour de contrôle avec les documents d’identité de Christophe Gbenye et l’argent trouvés dans les véhicules (Hugh Scotland fut évacué vers Léopoldville avec les otages, mais il fut reconnu et emprisonné par les autorités congolaises).
A 06H35, une émission de Radio Stanleyville, où sévissait le simba Placide Kitungwa, directeur de cabinet adjoint au ministère de l’Information, lança sur les ondes la dernière proclamation de la république populaire : « Prenez vos machettes et allez tuer tous les étrangers ». Cinq minutes plus tard, le téléphone de l’aérogare sonna et un officier répondit. Un missionnaire non identifié qui parlait français lui déclara que les otages internés à l’hôtel Victoria et à l’hôtel des Chutes étaient en danger de mort. Un des Pères de la mission de Saint Gabriel sauvés par la compagnie Etat Major confirma ces informations. Le plan du col Laurent dépendait de l’atterrissage des C-130E transportant la 12e compagnie commando et le charroi, dont les jeeps blindées Minerva, mais ils survolaient la ville en attendant que l’aérodrome soit sûr. A 06H45, la piste fut débarrassée des centaines de fûts de 200 litres remplis d’eau et d’épaves de véhicules sans roues et le sergent-major De Haes étendit sur le sol les panneaux d’identification pour annoncer aux C-130E que la piste était sécurisée. Le major Roger Hardenne de « Dragon Control » donna le feu vert pour l’atterrissage de la seconde formation de Lockheed C-130E Hercules, mais une mitrailleuse lourde mise en action par des rebelles se mit à tirer.
Le lieutenant Mertens était en position près du golf avec son peloton lorsqu’il entendit les tirs. Il se dirigea avec quelques dispatchers vers l’emplacement ennemi camouflé dans la forêt et ils déclenchèrent un tir meurtrier qui mit les servants de l’arme automatique en fuite. La piste était libre et le Lockheed C-130E « Chalk 6 » se posa avec les AS-24 destinés aux moniteurs de saut du major Ledant. Au même moment, le lieutenant Mertens et les dispatchers occupaient la position rebelle bordant l’aérodrome et y découvraient une mitrailleuse lourde Degtjarev DShK M38 de 12,7 mm avec son trépied de DCA et une boîte de munitions vide. Des étuis vides de cartouches de 12,7 mm étaient éparpillées sur le sol. L’arme fut chargée sur un AS-24 que l’on venait de débarquer et emmenée à la tour de contrôle (cette mitrailleuse est exposée au musée du 1er Bn Para à Diest. Une autre arme automatique et des mortiers tiraient sporadiquement, mais il fut impossible de les localiser.Le C-130E « Chalk 7 » atterrit ensuite, suivi de « Chalk 8 » qui transportaient les commandos de la 12e compagnie, puis de « Chalk 9 » avec des deux Minerva blindées du sergent Spillebeen et deux jeeps radio. Les commandos de la 12e compagnie furent les bienvenus pour le colonel Laurent qui pressa le rassemblement.
Les Lockheed C-130E « Chalk 12 », configuré en hôpital volant, et « Chalk 11 » qui transportait les vivres et les munitions, se posèrent sur la piste et se parquèrent près de l’aérogare en attente des otages, mais les autres Hercules repartirent immédiatement après leur déchargement. Muni de renseignements sur les otages, le major Mine rassembla immédiatement les trois pelotons des 11e et 13e compagnies du 1er bataillon parachutiste. Les objectifs de la 11e compagnie du cpn Pairelincks étaient l’hôtel Victoria, la prison et l’hôtel Congo Palace, tandis que la 13e compagnie du lt Patte devait se diriger vers la procure et l’hôtel des Chutes jusqu’à son objectif final, le camp militaire Sergent Ketele, centre de recrutement de l’APL situé à quatre kilomètres de la ville. A 07H15, les bérets rouges se mirent en route en direction de Stanleyville, progressant en deux files de chaque côté des avenues avec leur arme prête à répondre au feu ennemi. La 11e compagnie était précédée des deux jeeps blindées du sergent Spillebeen, chef de la 1ère section de reconnaissance de la 11e compagnie. Une jeep-radio assurait les communications avec le PC et avec les PRC 10 de chaque sections. De grandes croix jaunes avaient été peintes sur chaque véhicule de Dragon Rouge pour éviter les tirs amis. Quelques Simba drogués au chanvre tentèrent de s’opposer à l’avance des parachutistes, mais la résistance ennemie était désorganisée et ils furent rapidement éliminés.
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MessageSujet: Re: l'opération dragon rouge   l'opération dragon rouge EmptyLun 26 Jan 2009 - 16:03

Re: Dragon Rouge




Suite :
[b]Fin du cauchemar pour les otages
La 13e compagnie du lt Patte suivit la 11e compagnie pendant une partie du trajet vers la ville, puis à la jonction de l'avenue Maréchal Montgomery, elle bifurqua à droite en direction du boulevard Reine Elisabeth qui longeait le fleuve Congo vers la cathédrale et la procure de l’archevêché. Un des missionnaires secourus près de l’aérodrome guida le lieutenant Patte vers la mission du Sacré Cœur. Pendant ce temps, la compagnie commando du capitaine Raes s’était rassemblée et le col Laurent lui ordonna de progresser vers Stanleyville à la suite des deux compagnies parachutistes. Au même moment, le Lockheed C-130E Hercules « Chalk 10 », qui avait eu un problème technique, se posa et déchargea les deux jeeps blindées du sergent Goris, chef de la 2e section de reconnaissance de la 13e compagnie. Le col Laurent lui ordonna de foncer avec ses jeeps de reconnaissance pour rattraper sa compagnie en progression vers la ville. Dès qu’il eut rejoint le lieutenant Patte, le sergent Goris reçut l’ordre de progresser en avant-garde de la 13e compagnie avec ses jeeps et le peloton du sous-lieutenant Kovilic fut chargé de se déplacer aussi rapidement que possible derrière lui. Pendant que cette compagnie se dirigeait vers la cathédrale, des Simba ouvrirent un feu désordonné. Comme le sergent Spillebeen, le sergent Goris franchissait chaque intersection en mouvement tactique et chaque jeep protégeait de son tir la progression de l’autre à tour de rôle.
L’arrière-garde se composait du 1er peloton et du peloton mortier 4.2 pouces qui recueillaient les réfugiés. La cathédrale fut atteinte à 07H50 et ils trouvèrent une cinquantaine de soeurs et de pères missionnaires à la mission du Sacré Cœur, ainsi que l’archevêque Kinch. Ils étaient indemnes et furent évacués sous escorte vers le terrain d'aviation. Le major Mine avait prévu des équipes spéciales chargée de récupérer des véhicules à Stanleyville. Elles disposaient de pots de peinture jaune pour peindre un signal d’identification sur ce charroi de fortune. Durant la progression, un tracteur avec remorque, trois camions et une jeep rebelles furent récupérés et de grandes croix jaunes furent peintes sur le capot et les portières de chaque véhicule. Ils servirent à transporter les réfugiés au terrain d'aviation où les premiers arrivèrent vers 8H30. Le cpn Don Strobaugh débarqua avec deux « combat controller » du 5th USAF Aerial Port squadron et ils occupèrent la tour de contrôle avec du matériel de communication radio afin de coordonner les mouvements des C-130E. Après le départ des avions-cargos de l’USAF, les « combat controller » guidèrent les North American T-28D pilotés par Bud Moessmer et Big Bill qui demandaient à se poser. Ces appareils avaient détruit une dizaine de véhicules rebelles aperçus sur la route de Bafwasende et attendaient le bimoteur Curtiss C-46 du WIGMO qui amenait des munitions. Le cpn Strobaugh les envoya à l’attaque des positions de mortiers à l’est de l’aéroport.
Entre temps, le colonel Opepe accompagné d’une trentaine de rebelles simba particulièrement brutaux s’était rendu à l’hôtel Victoria et avait rassemblé 260 Belges et quelques Américains, dont le docteur Paul Carlson, le consul Hoyt, et le vice-consul Grinwis. Il annonça aux captifs qu’ils allaient être conduits à l'aéroport de Stanleyville pour mourir sous les bombardements des avions américains et belges. A 07H40, alors que la 11e compagnie pénétrait dans Stanleyville, précédée par sa section de jeeps blindées, les paras portèrent secours à Joseph Gerlache, propriétaire du studio photo « Petit Paris » qui avait été longtemps le photographe officiel des rebelles. Il avait été maltraité la veille par les Simba et était incapable de parler. La 11e compagnie du cpn Pairelincks poursuivit sa progression et à chaque croisement, la section de reconnaissance du sergent Spillebeen, qui avançait en tête, protégeait le passage des bérets rouges qui atteignirent l’avenue Gouverneur Moeller où des rebelles furent mis en fuite. Au même moment, la colonne d’otages s’était arrêtée au carrefour de l’avenue de l’Eglise, sur ordre du colonel Opepe qui avait peu d’autorité sur les gardiens. Le colonel simba avait ordonné aux otages de s'asseoir par terre lorsqu’un véhicule arriva avec des rebelles en fuite. Ils s’approchèrent des gardiens et crièrent que les parachutistes belges avaient débarqué à l'aéroport et qu’il fallait tuer tous les Blancs. Ils étaient commandés par le major Bubu.
Une mitrailleuse fut mise en batterie face aux otages et par des gesticulations, le major Bubu fit comprendre aux rebelles simba de tirer sur les otages terrorisés. Quelque minutes avant l'arrivée des parachutistes belges, les gardiens déclenchèrent une fusillade, tirant sur les Occidentaux assis sur le sol et sur ceux qui essayaient de s'échapper. Ivres de sang, ils tuèrent indistinctement hommes, femmes et enfants. Le lieutenant Mertens, qui approchait de l’avenue Lothaire avec le 3e peloton de la 11e compagnie, parvenait au croisement lorsqu’il entendit des tirs près de sa position. Les bérets rouges coururent en direction de la fusillade et ils ouvrirent le feu sur des rebelles en fuite qui répondaient par des tirs désordonnés. Pendant ce temps, le sergent Spillebeen, qui les précédait en jeep, atteignait l’avenue de L'Eglise et barrait la route aux fuyards ennemis. Le major Mine et le lieutenant Mertens atteignaient l’avenue sergent Ketele où ils aperçurent une scène d’horreur. Vingt-deux cadavres gisaient sur l’asphalte de l’avenue, dont ceux de quatre femmes et de deux petites filles et quarante otages étaient blessés. Le major Mine réagit immédiatement et il ordonna à la 11e compagnie de presser le pas pour rejoindre l'hôtel Victoria et secourir les autres otages. Le corps du colonel Opepe fut retrouvé un peu plus loin, il aurait été tué par ses propres hommes. Entre temps, les moniteurs de saut s’étaient mis en route vers la ville sur leurs tricycles AS-24 et le col Laurent avait pris place sur l’un d’eux avec l’ancien consul américain de Stanleyville Clingerman. Ils se dirigèrent à toute allure vers l'emplacement du massacre où le major Mine lui décrivit la situation.

Le massacre de l’avenue sergent Ketele
Le col Laurent approuva les dispositions prises par le commandant du 1er bataillon parachutiste pour l’évacuation des survivants, mais il ordonna qu'un peloton de la 12e compagnie commando fut envoyé pour sécuriser l'itinéraire conduisant au terrain d'aviation car des Simba effectuaient régulièrement des tirs de harcèlement. Les rescapés furent rassemblés en plusieurs colonnes pour une longue marche vers l’aéroport escortés par les hommes du sergent Spillebeen et les moniteurs de saut sur leurs véhicules. L’ancien consul américain de Stanleyville Clingerman annonça au Département d'Etat la mort de Paul Carlson de la mission Evangélique et de Philis Rine de l’African christian mission, mais le consul Hoyt et le vice-consul Grinwis étaient sortis indemnes de l’enfer de Stanleyville et ils furent conduits à l’aéroport. Un poste de bloc fut établi à la place du Canon et jusqu'à 15H30, les bérets rouges recherchèrent aux alentours les personnes en danger, guidés par des otages libérés. Le consul Nothomb accompagna les parachutistes à l’Immoquateur et sur la route de Bafwaboli où plusieurs Grecs, des Belges et des Asiatiques furent secourus. Il s’occupa ensuite d’identifier les cadavres qui avaient été rassemblés dans un enclos de l’avenue sergent Ketele. Pendant ce temps, l’hôpital situé sur la route de l’aérodrome était remis en état par les dispatcher du major Ledant pour accueillir les blessés.
Les deux autres pelotons de la 11e compagnie furent également engagés dans la recherche d’otages, notamment à l’hôtel Victoria où une cinquantaine de personnes furent sauvées par le peloton Mertens. Elles s’étaient cachées au lieu de rejoindre le rassemblement organisé par le col Opepe. En cours de route, les bérets rouges avaient détruits une camionnette transportant des Simba. Le 1er peloton du lt Wittemans occupa également la station de Radio Stan, place Léopold II, qui s’était tue après un dernier cha cha cha. Le 2e peloton du lt Hardy atteignit l’hôtel Congo Palace et y rassembla 150 réfugiés qui furent escortés vers l’aérodrome. En quelques heures, plus de 1600 personnes dont 800 Belges et une vingtaine d’Américains furent amenées à l’aérodrome pour être évacuées vers Léopoldville après avoir reçu une ration militaire comme repas. Pour éviter les tirs sporadiques, les C-130 chargés de réfugiés décollaient sans effectuer de point fixe en bout de piste. Les Simba revinrent en force au terrain d'aviation et se cachèrent dans la forêt à l'extrémité ouest et au nord de la piste. Ils ouvrirent un feu de harcèlement vers 08H30 au moment ou deux C-130E chargeaient des réfugiés. Suite à ces tirs, le cpn Strobaugh dut stopper les mouvements aériens pendant une demi-heure.
La suspension des opérations d'évacuation n'avait pas arrêté le mouvement des réfugiés vers le terrain d'aviation et l’aérogare était noir de monde. Tandis que le cdt Holvoet s'occupait de fournir de la nourriture et de l'eau aux réfugiés, les paras les protégeaient du feu des rebelles et les officiers travaillaient fiévreusement pour les évacuer hors de Stanleyville. La 12e compagnie commando du cpn Raes reçut pour mission de faire mouvement vers le nord-ouest du quartier européen de la ville, à la limite de la cité indigène Belge I pour couper les itinéraires d'infiltration de Simba vers le terrain d'aviation et la ville. Les commandos de la 12e compagnie opérèrent sur deux axes en direction de l'Athénée royal et de son stade. Un peloton progressait le long de l'avenue Chaltin, tandis qu’un autre peloton empruntait les avenues Lothaire et Binnie. A proximité du stade de l'Athénée royal, les commandos du cpn Raes se heurtèrent à une forte résistance qui fut réduite à coups de mitrailleuses Mag. Vers 10H00, les bérets verts de la 12e compagnie se dirigèrent vers le stade Bock, situé plus au nord sur l’avenue menant aux chutes de la Tshopo, mais ils furent arrêtés par un point de résistance rebelle qu’il fallu éliminer par des lancers de grenades au phosphore et des tirs de blindicides.
Un des commandos fut blessé et le cpn Raes transmit sa position par radio au major Mine qui lui ordonna de rester sur place jusqu'à 14H00. Cet ordre fut confirmé par le colonel Laurent qui ordonna d’arrêter la progression pour éviter des pertes inutiles. Le cpn Raes avait néanmoins réussi à stopper le mouvement des Simba vers le terrain d'aviation. Pendant ce temps, deux pelotons d’UDEF formés de Katangais et commandés par le cpt avi Servais débarquaient de deux DC-3 de la FATAC pour prendre position à l’aérodrome. Ils venaient de Punia, base d’opération avancée du WIGMO, de la 21e escadrille d’appui tactique et de la FATAC, qu’ils avaient quitté dans la matinée du 24 novembre. Après avoir sauvés les missionnaires, la 13e compagnie du lt Patte se dirigea vers hôtel des Chutes et la section Recce du sergent Goris en avant-garde rencontra un camion chargé de rebelles drogués qui faisaient feu de toutes leurs armes. Le tir concentré des mitrailleuses jumelées des jeeps stoppèrent le véhicule. Un peloton de la 13e compagnie fouilla l’hôtel des Chutes où le col Opepe avait sa chambre et quelques réfugiés y furent recueillis. Les bérets rouges découvrirent également une grande quantité d’armes et de munitions qui furent laissés à la garde de quelques hommes. A quelques centaines de mètres de l'hôtel des Chutes, alors que la 13ème compagnie prenait la direction du camp Ketele, une roquette blindicide passa au dessus du peloton de pointe et perfora le mur d’un bâtiment. Le souffle de l’explosion coucha les bérets rouges au sol, mais ils se relevèrent rapidement pour continuer leur progression pendant que les mitrailleuses Mag des Minerva blindées ripostaient par le feu.

A suivre :
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MessageSujet: Re: l'opération dragon rouge   l'opération dragon rouge EmptyLun 26 Jan 2009 - 16:05

Dragon Rouge




Suite :
Arrivée de l’Ommegang
Quelques tireurs isolés les prirent pour cible sur la route de Bafwaboli, mais grâce à l’entraînement qu’ils avaient subi à Diest, les miliciens se comportèrent parfaitement sur le terrain. Le camp militaire fut occupé à 08H10 et le lt Patte envoya une section de parachutistes pour inspecter les baraquements et les garages, mais les Simba s’étaient tous enfuis, abandonnant deux véhicules et une mitrailleuse lourde Degtjarev DShK M38 « Dushka » de 12,7 millimètres. Le commandant de la 13e compagnie organisa la défense du camp sergent Ketele et la section Recce du sgt Goris s’établit en position avec ses jeeps à l’est du camp pour contrôler la route de Wanie Rukula avec la section de mortiers 60 mm du sgt Smelten. Le peloton mortiers 4.2 pouces, qui avait laissé ses armes lourdes à Diest pour des armes d’infanterie, établit un road block au nord-ouest, tandis que le 1er peloton du lieutenant Bourgeois s’installait au sud du camp militaire. Quant au 2e peloton du sous-lieutenant Kovilic, il occupait le corps de garde qui faisait face à la cité indigène « Bruxelles » (rebaptisée Kabondo après l’indépendance). Cette cité était habitée en majorité par les Topoke, une tribu guerrière fort agressive dont les membres avaient les incisives limées en pointe et étaient parmi les plus tatoués du Congo. C’était un véritable nid de rebelles qui s'étendait au nord du camp sergent Ketele, le long de la route de Bafwaboli. Les positions de la 13e compagnie subirent plusieurs attaques de Simba drogués provenant de la cité indigène.
La majorité de ses habitants avait fui en brousse et il ne restait que deux à trois mille personnes que les rebelles avaient obligé de rester. Sous le couvert des hautes herbes de la savane bordant la route de Bafwaboli, entre le camp sergent Ketele et la cité Kabondo, les Topoke cherchèrent à s’introduire entre les positions des paras pour les harceler avec des armes rudimentaires : arcs, flèches, arquebuses locales « Pou Pou » et lances de chasse. Pour décourager ces attaques, les bérets rouges balancèrent quelques grenades à fragmentation dans la brousse. Chaque jet de grenades ramenait le calme pendant environ un quart d'heure. Vers 10H00 du matin, une colonne non identifiée fut aperçue sur la route de l’Ituri par un parachutiste de la section mortier. Un des servants tira une bombe de 60 mm et le projectile rata son objectif de peu. Le lt Béro se hâta de tirer la fusée rouge convenue comme signal d'identification et le peloton blindé qui venait de Wanie Rukula s’arrêta devant le camp sergent Ketele pour attendre les retardataires avant de poursuivre sa route vers la ville. Dans la tourelle du blindé Ferret qui roulait en tête, le mercenaire français Delamichelle, alias « Frenchie », salua les bérets rouges. La position de la 13e compagnie, qui bloquait la route de l'Ituri, rapporta par radio au PC de l’aérodrome que le contact était établi avec l’ANC.
La colonne Lima I du ltcol Liégeois se dirigea vers le centre de la ville et les véhicules transportant les Sud-Africains et les Katangais s’arrêtèrent au square Lumumba, prévu comme point de dispersion de la 5ème Brigade Mécanisée pour prendre le contrôle de chaque carrefour et effectuer des patrouilles. Le col BEM Vandewalle, le col US Rattan et les Cubains de «Rip» Robertson rejoignirent le terrain d'aviation et le chef de l’Ommegang contacta le ltcol Hardenne à la tour de contrôle pour discuter des zones opérationnelles respectives. La 5e Brigade Mécanisée, qui avait une plus grande mobilité, fut chargée d’occuper la ville à l'est du canal de la Kitenge, tandis que les para-commandos belges se regrouperaient autour de l’aérodrome. Les Sud Africains du 51e peloton commando furent envoyés au pont de la Tshopo pour garder la centrale électrique et ils recherchèrent des otages dans les brasseries locales situées près du barrage de la Tshopo et dans l’école des Soeurs Franciscaines. La Police Militaire de l’adjudant Henrard protégea les banques et le bâtiment abritant les bureaux de la république populaire où l’Etat Major de la 5e Brigade avait provisoirement installé son poste de commandement. Pendant ce temps, les T-6G de la 21e escadrille d’appui tactique du cpn Bracco et les T-28D pilotés par des Cubains, qui avaient assuré la protection aérienne de la 5e Brigade durant la progression, se posaient à l’aérodrome pour faire le plein de carburant et de munitions. Ils furent suivis par deux hélicoptères H-21B de la FATAC qui avaient quittés l’aérodrome de Punia où l’adjudant Carlier et six UDA katangais avaient été laissés à la garde du matériel de maintenance aéronautique.
Sur ordre du col BEM Vandewalle, le cdt Verdickt s’installa près des bureaux d’Air Congo à l’aéroport pour collecter les informations permettant la recherche des otages survivants. L’ancien officier de renseignements de la Force Publique devenu officier S2 de l’EM de la 5e Brigade répertoria trente-cinq demandes de recherches dès les premières heures. Pendant ce temps, le capitaine Closset avait fait décharger les véhicules et avait désigné des volontaires pour effectuer les recherches. Le peloton blindé Béro de la colonne Lima I se rendit au camp Segtraco situé sur la route de l’Ituri à la demande du consul italien honoraire Massaccessi et du signor Marini de la Segtraco pour rechercher quatorze de leurs compatriotes bloqués sur le chantier de l’entrepreneur Parisis. Dès son retour avec les otages sains et saufs, il fit son rapport au cdt Verdickt. L’adjudant Hottard reçut l’ordre de rechercher d’autres otages avec les camionnettes du peloton de mortiers lourds qui avaient été vidées de leurs chargement de munitions et des mortiers de 4,2 pouces, mis en position à l’Otraco pour appuyer les Katangais du 7e bataillon commando chargés de défendre la rive du fleuve. La colonne Lima II du ltcol Lamouline parvint aux abords de la ville et s’installa au camp sergent Ketele et prit la relève des paras de la 13e compagnie. La première mission du cpn Piret et des Katangais du 8e bataillon commando fut de délivrer les frères Maristes de l’école professionnelle Champagnat, proche du camp sergent Ketele, puis il occupa le camp prince Léopold.

Périmètre défensif
A 15H00, le col Laurent regroupa ses troupes au terrain d’aviation comme prévu dans les accords et la 13e compagnie relevée par Lima II revint au terrain d'aviation après avoir secouru quarante personnes au marché de la ville. Depuis l’aube, le lieutenant Legrelle de la compagnie Etat Major faisait face aux rebelles à l’ouest du terrain d'aviation. Ses bérets rouges avaient creusé des trous de fusiliers et répondaient aux tirs ennemis. Vers 17H30, les Simba cachés dans la végétation accentuèrent la pression sur le terrain d'aviation et ils menacèrent sérieusement les hommes de son peloton, prenant sous le feu la piste d’atterrissage lorsqu’un C-130 se posait. Un des appareils annula son atterrissage et remonta dans les airs. A la tour de contrôle, le cpn Strobaugh devait régler les mouvements des avions de transport chargés de l'évacuation des réfugiés et s’occuper également des missions d’appui aérien des appareils du WIGMO et de ceux de la 21e escadrille AT. La mission du cpn Strobaugh et des « combat controller » du 5th USAF Aerial Port squadron se termina vers 17H00 à l’arrivée de l'équipe belge de trafic aérien du lieutenant colonel Avi Cailleau qui prit en charge la tour de contrôle. Suite aux tirs ennemis, les opérations aériennes furent stoppées et les hommes du lt Legrelle répondirent par le feu aux rebelles.
Au lieu de fuir, les Simbas réagirent de manière agressive car ils étaient drogués et avaient reçu l’eau magique de Mulele des mains d’une sorcière. Ils se mirent à danser et à chanter qu’ils allaient découper leurs ennemis en morceaux et ils déclenchèrent une attaque suicide sur les positions belges avec l’appui de mortiers et d’armes automatiques. Le lt Legrelle demanda des renforts immédiats, car il risquait d’être submergé. Le sergent Deurwaerder, qui tenait le flanc nord-ouest de la défense avec sa section de mitrailleuses, fut légèrement blessé. Pour appuyer le lt Legrelle, le major Mine lui envoya les jeeps blindées du sergent Goris et les bérets rouges du 2e peloton du slt Kovilic. Ils foncèrent au pas de course derrière les jeeps Minerva vers l’extrémité de la piste et l’assaut ennemi fut stoppé net. Plusieurs rebelles, dont la sorcière, furent tués par le feu des mitrailleuses Mag. Les Simba camouflés dans la végétation poursuivirent leurs tirs de harcèlement à coups de mortiers et le major Mine fit appel à deux T-6G de la 21e escadrille AT pour attaquer les positions ennemies. Peu après, les C-130E reprirent l’évacuation des réfugiés, appuyés par des appareils d’Air Congo, de la Sabena, de la Force Aérienne Belge et des nations occidentales qui avaient envoyés des secours.
Vers 18H15, le major Mine renforça le périmètre défensif établi autour du terrain d'aviation avec les hommes de son bataillon. La 13e compagnie, soutenue par le peloton du lt Legrelle, occupait le côté ouest du périmètre, tandis que la 11e compagnie protégeait le nord. La 12e compagnie du capitaine Raes défendait le côté est de la piste d’atterrissage, y compris l'hôpital européen où l’équipe chirurgicale belge était déployée, et un peloton de la compagnie Etat Major défendait le sud du périmètre avec les UDEF katangais du cpn Servais. L'établissement de ce périmètre défensif fut la dernière mission des parachutistes belges à Stanleyville. Après une nuit sans sommeil, ils se préparèrent pour une nouvelle opération : « Dragon Noir ». Une des dernières victimes militaires fut le 1er sergent-major Albert Wouters, technicien du 15e wing qui avait accompagné les UDEF FATAC à Punia, puis à Stanleyville pour assurer les communications, il fut mortellement blessé par une balle perdue alors qu’il grimpait dans un arbre pour placer une antenne. Malgré l’appui de T-28D du WIGMO, la tentative de débarquer sur la rive gauche un commando héliporté de Lima II en H-21 de la FATAC pour sauver les otages fut un échec. La traversée du fleuve fut retardée jusqu'au 27 novembre car le bac était hors d’usage et il fallut réparer le remorqueur « Géry » de l’OTRACO.
L'aéroport de Stanleyville avait l'aspect d’une ruche. Pendant ce temps à Punia, l’adjudant CARLIER et les six Katangais qui gardaient le matériel étaient évacués vers Kindu suite à une attaque de rebelles.Un autobus de la 5e Brigade, transportant des bagages et les corps du mercenaire Freddy Basson et du journaliste Georges Clay tués lors de la progression vers la ville, était tombé en panne sur la route de Wanie Rukula. Le major Mike Hoare voulait récupérer les corps pour leur donner une sépulture décente et le capitaine Carpels de la FATAC mit ses hélicoptères H21B à sa disposition. Le major Ian Gordon embarqua dans une « Banane volante » avec dix commandos sud africains et les corps furent ramenés à Stanleyville sous la protection de trois T-28D. Freddy Basson fut un des premiers morts de la 5e Brigade enterrés au cimetière de Stanleyville avec les honneurs militaires. Les hélicoptères de la FATAC tentèrent de débarquer sur la rive gauche du fleuve Congo un commando héliporté constitué par le ltcol Lamouline pour sauver une trentaine d’otages en danger de mort, mais il fallut renoncer malgré l’appui des T-28D du WIGMO. La traversée du fleuve fut retardée jusqu'au 27 novembre car il fallait deux jours de travail pour réparer le remorqueur « Géry » de l’OTRACO et le bac qui assurait la traversée entre les deux rives avait été mis hors d’usage par les rebelles. Les mortiers lourds bombardèrent la rive gauche et trois T-6G de la 21e escadrille attaquèrent les positions ennemies pendant que le remorqueur « Géry » traversait le fleuve vers l’embarcadère. Les volontaires effectuèrent des recherches, mais ne trouvèrent sept survivants, dont quatre enfants. Les corps de 28 otages massacrés furent enterrés dans une fosse commune creusée par un bulldozer au cimetière de Stanleyville.


SOURCES :
Vandewalle, Frederic J. L. A. L'Ommengang: Odyssée et Reconquête de Stanleyville, 1964. Bruxelles, Belgique - Le Livre Africain, Collection Témoinage Africain, 1970.

STANLEYVILLE SOUS LA TERREUR SIMBA « MATEKA, LE TEMPS DES OMBRES » par FRANS QUINTEYN – Ed. HARMATTAN 2004DANS STANLEYVILLE par Patrick NOTHOMB - Edité par DUCULOT 1994Hoare, Mike. Congo Mercenary. New York: Bantam Books, 1979 Dragon Operations - Hostage Rescues in the Congo (1964-1965) by Major Thomas P. Odom of the Combat Studies Institute
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