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  Frédo Picard, souvenirs d'un béret rouge réunionnais

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claude millet
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MessageSujet: Frédo Picard, souvenirs d'un béret rouge réunionnais    Frédo Picard, souvenirs d'un béret rouge réunionnais EmptyDim 28 Juil 2019 - 19:25

Accueil Société
Frédo Picard, souvenirs d'un béret rouge réunionnais


Par Julien Cinier
Réunion
28 juil 2019, 06h05 6



Au cours de sa carrière de para, de l'Indochine à l'Algérie, le caporal-chef Frédo Picard a traversé les conflits majeurs de l'armée française post-1945. A 89 ans, le Saint-Pierrois est l'un des derniers à pouvoir encore témoigner. Décoré de nombreuses médailles et distinctions, il est président d'honneur et porte-drapeau de l'Union nationale des parachutistes.
Madagascar, guerres d'Indochine et d'Algérie… A bientôt 89 ans, Frédo Picard n'a aucun mal à se souvenir de ses péripéties sous le béret rouge des parachutistes. Quinze années au cours desquelles le militaire a vécu en première ligne le déclin du colonialisme français et deux conflits majeurs de l'après-Seconde guerre mondiale. Alors qu'il se destinait à reprendre l'exploitation maraichère familiale à Saint-Leu, le cyclone de 1948 modifie le cours d'une existence bien partie pour s'enraciner dans les Hauts. “Je me suis engagé dès que j'ai eu 18 ans. Le cyclone a tout détruit dans les champs de mon père. Il ne restait plus rien, c'était un désastre, je ne voulais plus travailler la terre. Comme je n'avais pas de diplôme ou de formation, j'ai choisi l'armée.”
Comme beaucoup de Réunionnais de l'époque, il est d'abord affecté à Madagascar, territoire d'outre-mer de l'Union française depuis 1946. A Mahajanga, il monte la garde devant le bâtiment des tirailleurs sénégalais, pendant deux ans. Il découvre ensuite la Métropole : Toulon, Mont-de-Marsan et le 1er RPIMA de Bayonne, principal centre de formation des engagés parachutistes. Et enfile pour la première fois le béret rouge. « La première fois, on saute dans l'inconnu. On se jette dans le vide, on est tous passés par la même porte ! »
« TROP DUR DE VOIR UN FRÈRE PARTIR »
En quinze ans d'uniforme, entre 1948 et 1963, avec « seulement » 33 sauts à son actif, il aura passé plus de temps à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce que sur le terrain. Malgré des éclats de mortier dans les jambes, l'humérus droit fracturé et, surtout, l'oeil droit perdu au combat, Frédo Picard s'estime chanceux. “La nuit, quand on monte la garde, on a le temps de se poser beaucoup de questions. On s'imagine souvent que c'est la fin. On sait que ça doit nous arriver, tôt ou tard. Heureusement, je n'ai été que blessé. Mais tous mes meilleurs camarades sont partis.” Comme ce jour où, dans une embuscade en Indochine, il n'a pu aller secourir un frère agonisant dans une rizière du Tonkin. “Je n'oublierai jamais ce copain corse blessé lors de cette embuscade. On pouvait l'entendre crier, appeler à l'aide, mais on ne pouvait pas aller le chercher car on était pris entre deux feux. C'était horrible. Il y a un vrai esprit de camaraderie chez les parachutistes. C'est trop dur de voir un frère partir.”
Blessé, Frédo Picard évitera la déroute de Diên Biên Phu, en 1954, à l'issue de laquelle 12 000 soldats francais furent déportés à travers la jungle dans des marches forcées. Son ami Bénard, de la Rivière-Saint-Louis, fera parti de ce « convoi mortuaire », fatal à un tiers des prisonniers. Mais il en reviendra, tout comme un certain Chrétien, originaire de Saint-Pierre. Déclaré mort à sa famille, ce dernier s'était échappé d'un camp de prisonniers et avait réalisé l'exploit de revenir à La Réunion, à la grande surprise de ses proches. Egalement membre de l'Union nationale des parachutistes, il est décédé l'an dernier.
« EN ALGÉRIE, POUR REFAIRE LES MÊMES ERREURS »
De tous ses frères d'armes réunionnais peu à peu disparus, Frédo Picard est désormais le plus ancien. Et l'un des derniers. Premier porte drapeau de l'Arap, qui deviendra ensuite l'UNP, il en est devenu le président d'honneur, et ne rate jamais une fête de la Saint-Michel, le saint-patron des paras, dont la médaille épingle chaque béret rouge. Cinquante ans après la fin de sa carrière, Frédo Picard ne semble ressentir aucun regret envers son engagement pour la patrie, qui a pourtant emporté nombre de membres de sa "seconde famille". Avec le recul, il s'interroge simplement sur la nécessité de ces guerres de décolonisation. « L'Indochine, c'était les moments les plus durs. Les types en face étaient tellement bien entraînés, on a sous-estimé leur force. Ils nous ont foutus une bonne dérouillée ! Je ne comprends pas pourquoi on est partis en Algérie pour refaire les mêmes erreurs... » L'Algérie, où il servira entre 1956 et 1959, avant d'être une nouvelle fois blessé, puis reversé dans l'intendance :« J'en ai que des mauvais souvenirs, aujourd'hui encore ça reste difficile à évoquer. Il n'y a pas eu de cadeaux, d'un coté comme de l'autre... »
Après trois dernières années de service moins éprouvantes, en Polynésie française, il rentre se fondre dans la vie civile à La Réunion. Pendant 25 ans magasinier chez Ravate, il se marié trois fois et devient père de cinq enfants « reconnus » (sic). Il vit désormais au milieu d'une cité, à Basse Terre, en compagnie de sa fille Denise. Cinq fois par semaine, son k-way bleu sur le dos et « un bâton pour éloigner les chiens », il cultive son goût de l'effort et du sport dans les rues de Saint-Pierre. Et chaque année au mois de décembre, il part se ressourcer deux semaines à Maurice.
« ÉNUCLÉATION DE L'OEIL DROIT »
Ça fait plus de cinquante ans que je suce l'Etat !", glisse-t-il avec une pointe d'humour qui le quitte rarement. Le président de l'UNP, Philippe Ragot, le reprend immédiatement : "Tu ne peux pas dire ça, Frédo, tu n'as volé personne ! Tu es un exemple pour tous les militaires." Il sort d'un classeur les glorieux états de service du caporal-chef du 5e bataillon de parachutistes coloniaux, Antoine Frédo Picard. La croix de guerre, puis la médaille militaire en 1953, sont d'abord décernées au « jeune parachutiste dont l'allant et le courage sont dignes des plus grands éloges. Blessé grièvement à l'oeil droit, par éclat de mortier, a continué à combattre avec un grand courage, ne se laissant évacuer que sur ordre formel de son chef de groupe. » Le document conclut, laconiquement : « A subi l'énucléation de l'oeil droit. » 
En 1989, il est fait chevalier de la Légion d'honneur par Francois Mitterrand, puis officier de la Légion d'honneur le 13 juillet 2010. « Il est notre président d'honneur, c'est la moindre des choses, estime Philippe Ragot. C'est lui le plus ancien et par rapport à ses états de service, il le mérite largement. C'est un grand honneur pour nous. C'est quelqu'un de très secret habituellement, c'est la première fois que je l'entends se livrer comme ça.” Et Frédo Picard de répondre, humblement: "Je suis fier de ma carrière. Je n'étais pas gradé, mais ce que j'ai fait, je l'ai bien fait. Si je devais le refaire, je n'hésiterais pas. Et si mon arrière petit-fils voulait s'engager, je serais totalement d'accord avec lui ! »
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